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Le patrimoine industriel de la région de Charleroi

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 51 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 26/11/2019
    • de CLERSY Christophe
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Le bassin carolorégien possède un patrimoine industriel riche et varié. Rien que sur le site de Carsid, situé à la porte ouest de Charleroi, on retrouve l’agglomération DL2 et ses trois cheminées, une série de passerelles, la centrale de Wez à Marcinelle, les salles des pompes et château d’eau de la Providence…

    De plus, toujours dans la région de Charleroi, il existe une multitude de sites industriels recouvrant d’autres corps de métier que ce soit en matière d’industries extractives, de poteries, de brasseries, d’industries verrières, d’habitations patronales et de cheminées d’usine.

    Dans ce cadre, la mise en place d’un inventaire semble être un enjeu primordial afin de pouvoir gérer ce riche patrimoine wallon et de le mettre en valeur. Je me félicite donc que le Gouvernement ait affiché sa volonté de mener rapidement à bien l’inventaire du patrimoine industriel en danger.

    Madame la Ministre peut-elle me préciser où en est le recensement du patrimoine industriel au niveau de l’administration wallonne ?

    Concernant la notion de « patrimoine en danger » qui figure dans la Déclaration de politique régionale, quels sont les critères qui seront retenus ? Quels bâtiments sont concernés dans la région de Charleroi ?

    De manière plus globale, quelles mesures a-t-elle prises afin de préserver ces éléments de notre patrimoine ?

    Enfin, je souhaiterais connaître les mesures entreprises afin de sauvegarder le site de la brasserie des Alliés à Marchienne-au-Pont. En 2016, le comité d’acquisition d’immeubles (CAI) de Charleroi avait réalisé l’estimation du bien au montant de 1 365 000 euros, indemnités accessoires comprises. Cependant, le CAI estimait que les travaux nécessaires à la réhabilitation de l’ancienne brasserie ne pouvaient être pris en considération. Depuis, la situation ne semble guère avoir évolué. Qu’en est-il ?
  • Réponse du 29/11/2019
    • de DE BUE Valérie
    La Déclaration de politique régionale prévoit en effet de « mener rapidement à bien l'inventaire du patrimoine en danger, notamment le patrimoine industriel ».

    Sachant qu’un inventaire du patrimoine industriel a déjà été réalisé il y a plus de 25 ans. Il va de soi que cet inventaire thématique doit être actualisé et informatisé.

    Une convention a été passée lors de la précédente législature par mon prédécesseur avec l’ASBL PIWB (l’ASBL Patrimoine industriel Wallonie-Bruxelles existe depuis 1984 et regroupe des gestionnaires de sites industriels tels Blegny Mine ou le Bois du Cazier, mais aussi des passionnés de patrimoine industriel) active dans ce domaine. Je compte dans un proche avenir concrétiser ce projet qui n’a pu aboutir essentiellement pour des raisons informatiques. L’objectif est de réaliser un inventaire le plus exhaustif qui soit. Toutefois la tâche est gigantesque et nécessitera de prioriser la mission en se concentrant d’abord sur des inventorisations de biens menacés de destruction ou susceptibles d’être transformés prochainement. D’autres critères de sélection pourront être débattus pour définir le patrimoine en danger.

    S’agissant du patrimoine en danger, il faut en effet envisager les pistes les plus opérationnelles pour l’identifier, mais aussi pour remédier aux problèmes rencontrés, car il ne suffit pas d’inventorier ce patrimoine. Encore faut-il développer les pistes de sauvetage adaptées aux situations diverses rencontrées.

    Le nouveau Code du Patrimoine donne des pistes de travail en son article 46 : recueillir le bien par acquisition, assister son propriétaire dans la gestion, assurer sa préservation immédiate. Étudier le potentiel de réaffectation du bien, procéder à la recherche d’investisseurs, etc.
    En tout état de cause, il s’agit d’un travail de longue haleine puisque les menaces peuvent revêtir bien des formes et avoir des causes de nature multiple. C’est le rôle de la Direction du Développement stratégique de l’AWaP qui a repris en cela une des missions que l’ancien Institut du Patrimoine wallon a exercée pendant une vingtaine d’années.

    L'honorable membre m’interroge sur la Brasserie des Alliés à Charleroi : cette Brasserie est classée depuis 1995 comme monument pour ses façades et toitures, ainsi qu’un muret, un garde-fou et un portail métallique (mécanisme compris).
    Depuis de nombreuses années, le monument a été suivi par le Patrimoine au titre des monuments menacés en raison de sa désaffectation partielle. En effet, le propriétaire actuel n’en occupe qu’une partie. Il s’agissait alors d’étudier le potentiel de réaffectation de ce monument emblématique de la chaussée de Mons à Charleroi.

    À la création de l’AWaP, le dossier a continué à être suivi par la Direction du Développement stratégique, afin d’aider les opérateurs potentiels à développer un projet dans le respect du patrimoine classé. C’est l’intercommunale Igretec (Intercommunale pour la Gestion et la Réalisation d’Études techniques et économiques) qui a pris la main dans ce dossier, dans le cadre des dossiers SRPE (Site de Réhabilitation Paysagère et Environnementale).

    Sa démarche première a été d’établir un état sanitaire complet de la Brasserie, afin de pouvoir évaluer les coûts de restauration et les premières opérations à entreprendre. Sur cette base, il s’agira pour Igretec de développer un projet qui comporte à la fois la restauration et la réaffectation des lieux. Le rôle du Patrimoine sera toujours d’accompagner l’opérateur afin que ce projet se développe dans les meilleures conditions.

    L’AWaP veillera également à favoriser une combinaison de subventions potentielles dans le meilleur intérêt de la sauvegarde du monument. Toutefois, à ce jour, il est encore un peu tôt pour aller plus loin en matière de Patrimoine. Les questions liées à l’acquisition du foncier, à l’estimation du CAI (Comité d’Acquisitions d’Immeubles) relèvent d’Igretec qui doit régler le développement de ce projet avec la politique de l’Aménagement opérationnel, en première ligne dans ce dossier.