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La formation : une réponse spécifique à la problématique de l'emploi connue par les jeunes des banlieues.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 11 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 08/02/2006
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à ARENA Marie, Ministre de la Formation

    Il y a quelques semaines, nous avons pu mesurer, dans un pays voisin, toute la gravité de la problématique des banlieues. Quelques secousses ont d'ailleurs été ressenties dans notre pays (et ce n'est pas une première …). On connaît bien le milieu particulier des banlieues souvent identifiées à des ghettos de par leur situation géographique et le contexte socioéconomique spécifique.

    Sans faire le débat des politiques de prévention menées dans notre pays, ce n'est d'ailleurs pas le lieu ni les missions de cette honorable assemblée, je voulais partager avec Madame le Ministre une expérience locale qui nous montre l'important travail de terrain assuré au quotidien par une série d'opérateurs (éducatifs, sociaux et associatifs) au sein même de notre Région.

    « Les Balances » (le quartier de logements sociaux le plus peuplé de la région namuroise) abritent de nombreux demandeurs d'emploi (80 % de taux d'inactivité). A partir de ce constat, deux structures ont tenté d'identifier les causes de ce chômage et les éventuelles solutions à dégager. Très vite, le Forem a soutenu le projet de « recherche-action-formation » impulsé.

    Concrètement, et en quelques mots, une quarantaine de jeunes ont été interrogés afin d'identifier les problèmes qu'ils rencontraient au quotidien. La majorité d'entre eux a été recrutée en vue de bénéficier d'une formation à la recherche d'emploi. A l'issue de ce processus, des résultats encourageants sont à relever. Sur treize chômeurs qui ont suivi, dans sa totalité, la formation proposée, cinq ont pu dénicher un emploi …

    De cette expérience, les opérateurs ont réalisé une étude. En tenant compte du milieu particulier que sont les banlieues et des effets qui en découlent, les auteurs avancent des pistes de solutions probantes.

    Madame la Ministre a-t-elle eu connaissance de la démarche (et/ou de l'étude) que je viens de lui exposer ? Si oui, peut-elle nous faire connaître son avis sur celle(s)-ci ? Sait-elle si d'autres expériences de ce type ont déjà été menées en la matière ? Et si oui, que pouvons-nous en retenir ?

    Afin de favoriser davantage le développement d'initiatives similaires, se serait-il pas intéressant de tirer les bénéfices de cette expérience namuroise et d'en construire des outils à diffuser dans l'ensemble des quartiers moins nantis de notre Région wallonne ?

    Je tiens déjà à remercier vivement Madame la Ministre pour les réponses qu'elle voudra bien réserver à mes différentes questions.
  • Réponse du 16/02/2006
    • de ARENA Marie

    Le projet du quartier dit « Les Balances » est une collaboration entre le Forem Conseil et la Maison des jeunes du quartier. Le projet consistait en la mise en place d'une antenne emploi de quartier qui s'inscrit dans les réponses de proximité à apporter, notamment, à un public jeune se déplaçant difficilement en dehors de la cité.

    Dans le cadre de ce projet, des collaborations ont été menées avec des organismes de formation. Mais, dans ce cadre-là, il s'est avéré plus difficile de mobiliser directement les jeunes.

    Les antennes emploi de quartier sont une initiative de mon collègue Jean-Claude Marcourt. J'invite donc l'honorable Membre à s'adresser à lui pour les détails, mais, que je sache, il existe d'autres initiatives du même type, notamment à Liège (Droixhe).

    La situation française n'est heureusement pas transposable à notre contexte territorial.

    Je me dois de préciser qu'il existe, depuis plusieurs années, tout un réseau d'opérateurs qui oeuvrent à l'insertion sociale et professionnelle ainsi qu'à la redynamisation des quartiers. Citons, notamment, les régies de quartier qui dépendent de la compétence du Ministre du Logement, les dispositifs d'insertion sociale portés par le secteur associatif, ou par les CPAS, et qui relèvent des compétences de ma collègue, Mme la Ministre Christiane Vienne.

    Je m'en voudrais également de ne pas insister sur le rôle important des EFT/OISP en la matière. Outre leur mission de préformation, elles jouent un rôle essentiel de socialisation et plusieurs d'entre elles s'inscrivent dans des projets visant, entre autres, une portée « sociale ». A titre d'exemple, « Les Péniches » à Liège s'adressant particulièrement à des jeunes en décrochage et qui les rassemblant autour d'un projet global de formation qui se veut mobilisateur.

    Nous ne partons donc pas de rien. L'encadrement des jeunes est, en effet, une problématique transversale dont nous nous occupons depuis plusieurs années avec succès.

    Cependant, sur la base de l'évaluation des projets en cours, dont celui auquel l'honorable Membre fait référence, et ce, en collaboration avec mon collègue Jean-Claude Marcourt, nous évaluerons la nécessité d'adapter les différentes mesures dont je viens de parler.