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Le plan de réduction du nombre de sangliers

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 89 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 28/11/2019
    • de LEGASSE Dimitri
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La surpopulation des sangliers est un problème à présent bien connu. Monsieur le Ministre a donc lancé un plan afin de réduire drastiquement les populations de sangliers, notamment en établissant une méthodologie pour chiffrer les individus et définir les niveaux précis à atteindre.

    Inter-Environnement Wallonie pense qu’il faut agir immédiatement et doute de l’efficacité d’un comptage et prône une diminution de 80 % des populations pour limiter les risques sanitaires, les dégâts aux prairies ou à la biodiversité. L’IEW plaide aussi pour une interdiction du nourrissage.

    Que répond Monsieur le Ministre aux doutes de l’IEW sur son plan de lutte contre la surpopulation des sangliers ?

    Que pense-t-il de l’interdiction de nourrissage dans ce contexte ?
  • Réponse du 16/12/2019
    • de BORSUS Willy
    L'honorable membre m’interpelle concernant une prise de position d’Inter-Environnement Wallonie concernant la réduction des populations de sangliers.

    La réalité est qu’il est extrêmement difficile de définir des objectifs chiffrés en termes de prélèvements, de façon à s’assurer que l’on va prélever chaque année au moins l’accroissement des populations et qu’il est donc inutile d’avancer des chiffres invérifiables. Cela étant, il faut malgré tout tenter de fixer des objectifs de tir chiffrés ambitieux, afin d’inciter les chasseurs à augmenter la pression de chasse sur le sanglier.

    À cet effet, je suis heureux de vous annoncer que j’ai proposé un plan de tir au sanglier « expérimental » pour la saison cynégétique en cours. Ce projet émane du Groupe de Travail « Sanglier » que j’ai mis en place au début de la législature. Ce plan a été approuvé par le Gouvernement wallon ce 12 décembre 2019.

    Les zones ciblées sont les espaces territoriaux des conseils cynégétiques où l’on a tiré plus de 60 sangliers aux 1 000 ha boisés en moyenne au cours des cinq dernières années. Pour chacune de ces zones, un bilan des tirs réalisés au 30 novembre sera à réaliser et un objectif de tir à atteindre pour la fin de la saison cynégétique en cours sera fixé de manière concertée, avec l’Administration, le président du Conseil cynégétique et les représentants au sein de ce conseil des agriculteurs et des propriétaires publics et privés. Cet objectif tiendra compte d’une série de critères – du moins autant que possible, car pour cette année certains critères seront difficilement appréciables – et ambitionnera d’amorcer localement une réduction des populations de sangliers.

    Le cas échéant, l’administration pourra aussi imposer aux titulaires de droit de chasse ou à certains d’entre eux l’organisation de battues supplémentaires en janvier et février 2020, s’il apparaît que les tirs réalisés jusqu’alors sont assez éloignés de l’objectif de tir fixé pour la saison de chasse 2019-2020.

    Un bilan de cette première expérience devra être tiré au printemps en vue de mettre en place, à partir de la prochaine saison cynégétique, un outil de gestion du sanglier pérenne et étendu à l’ensemble du territoire afin d’assurer des prélèvements suffisants. À l’avenir, j’estime que l’on pourra considérer avoir obtenu des résultats positifs, si l’on constate que les prélèvements sont devenus de façon durable nettement inférieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui et si les nuisances constatées sur le terrain diminuent. Cela ne pourra s’apprécier que sur le moyen, voire le long terme.

    En ce qui concerne le nourrissage, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire en réponse à une question parlementaire de Monsieur le Député Christophe Collignon (QE n° 55), ce serait une erreur de croire qu’une révision de la réglementation sur le nourrissage allant jusqu’à l’interdiction de celui-ci solutionnerait tous nos problèmes de surpopulation de sangliers. Certes, il ne faut pas se voiler la face : le nourrissage est parfois détourné de son objectif de prévention des dégâts à l’agriculture et utilisé par certains pour garder sur leur territoire des populations importantes de sangliers qui ne sont délibérément pas suffisamment chassées.

    Mais même en limitant drastiquement ou en interdisant totalement le nourrissage des sangliers, il ne faut pas se faire trop d’illusions : les populations peuvent malheureusement toujours rester très abondantes, comme le montrent de nombreux exemples constatés en Région wallonne ou dans certains pays voisins.