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Les travaux de la "CIO Team"

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 58 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 02/12/2019
    • de BIERIN Olivier
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Les travaux de la « delivery unit CIO Team » mise en place par le gouvernement avancent bien, même si sa mission se poursuit jusqu’en 2021. Nous apprenions notamment la semaine dernière que cette équipe avait identifié pas moins de 33 logiciels différents pour gérer les subsides, et Madame la Ministre confirmait que 2 millions étaient prévus dans le budget 2020 pour avancer sur une application unique.

    Peut-elle nous indiquer quels sont les autres sujets sur lesquels la « CIO Team » a travaillé jusqu’ici ?

    Quelles sont les analyses et recommandations qu'elle en tire ?

    Deux millions, c’est un budget significatif, cela permettra-t-il à terme de faire des économies en rationalisant les logiciels en question ?

    A-t-elle prévu des clauses pour faciliter l’accès des PME wallonnes à ce marché ?

    Quelle est sa stratégie en la matière ?

    A-t-elle prévu la possibilité de faire appel à un logiciel libre ?

    Quelles sont les échéances du Gouvernement pour aboutir à cette rationalisation des logiciels ?
  • Réponse du 12/12/2019
    • de DE BUE Valérie
    La mission CIO s’est vue confier par le Gouvernement wallon une feuille de route relativement précise, à savoir :
    1. baliser la stratégie de transformation numérique du SPW ;
    2. commencer à la mettre en œuvre ;
    3. soutenir le SPW dans le choix et la sélection d’un CIO.

    Dans ce cadre, la société Roland Berger, sélectionnée par voie de marché public, a proposé une approche déclinée en 4 phases, laquelle constitue aujourd’hui un mandat clair à destination de l’ensemble des parties prenantes.

    La phase initiale de diagnostic a été structurée à 3 niveaux d’analyse :
    - la vision et la stratégie IT ;
    - la gestion de la demande et des projets (build), ainsi que de l’existant (run) ;
    - l’organisation, la gouvernance et les ressources dédiées aux projets IT.

    Dans ce contexte, la CIO team a notamment travaillé sur :
    - les principaux acteurs au sein du SPW qui mènent des activités liées au numérique ;
    - les budgets alloués au numérique ;
    - la vision et la stratégie actuelles ;
    - le portefeuille de projets et les domaines informatisés ;
    - les démarches dématérialisées et les portails usagers ;
    - l’architecture fonctionnelle et applicative ;
    - la gestion de la demande (gestion des projets et « time to market ») ;
    - la gouvernance et les compétences.

    Les principaux constats qui ressortent de ces travaux sont les suivants :
    - le paysage applicatif du SPW est très fragmenté, complexe et vieillissant ;
    - un grand nombre d’applications couvrent des besoins similaires ;
    - il n’y a pas à proprement parler de cycle de vie des applications ;
    - il existe différents canaux non coordonnés d’analyse et de développement ;
    - le « time to market » pour la mise en œuvre d’applications est trop long ;
    - le processus de gestion de la demande présente des faiblesses structurelles ;
    - le taux de démarches accessibles en ligne est trop faible et les démarches ne sont pas dématérialisées de bout en bout ;
    - les budgets alloués au numérique sont trop faibles et la gouvernance doit être améliorée dans une perspective de transversalité.

    Quelles sont les analyses et recommandations que vous en tirez ?

    Face à ces constats, la mission CIO a émis un certain nombre de recommandations, lesquelles ont été déclinées en différents projets qui constituent la feuille de route de la seconde phase de la mission.

    Jusqu’en mars 2020, la CIO team mène donc des projets qui tournent autour des objectifs suivants :
    - la repriorisation du portefeuille de projets ;
    - la simplification de l’architecture fonctionnelle et applicative ;
    - la réécriture du processus de demande de projets IT ;
    - la redéfinition du modèle de gestion des projets IT ;
    - la capitalisation et l’extension du modèle de centre de services IT ;
    - la mise en œuvre d’un nouveau modèle économique ;
    - l’extension de l’utilisation du Géoportail dans un principe d’Open Data.

    Deux millions c’est un budget significatif, cela permettra-t-il à terme de faire des économies en rationalisant les logiciels en question ?

    L’ambition du projet « Subsides » est vraiment de mettre à l’épreuve concrètement le concept de mutualisation des efforts digitaux sur base de fonctions métier assez similaires qu’il serait intéressant de rationaliser et d’uniformiser.

    Il s’agit en effet d’un changement important de mode de fonctionnement et donc d’un challenge à différents niveaux : au niveau de la gouvernance commune du projet, au niveau organisationnel, au niveau marchés publics, au niveau budgétaire, au niveau technique …

    L’objectif d’utilisation d’une solution unique dans des contextes métiers similaires vise effectivement à réduire divers coûts (de développement, de maintenance technique et évolutive, d’exploitation, d’interfaçage avec d’autres applications) mais aussi à augmenter la « simplicité » et la cohérence globale du système d’information du SPW.

    Avez-vous prévu des clauses pour faciliter l’accès des PME wallonnes à ce marché ?

    Il s’agit pour moi effectivement d’une réelle préoccupation. Je suis attentive à l’innovation, même dans le domaine des marchés publics. Je souhaite que se développent, dans le respect des règles de marchés publics bien entendu, des marchés publics informatiques plus souples qui laissent de la place à des sociétés de plus petite taille là où c’est possible et/ou quand c’est possible.

    Quelle est votre stratégie en la matière ? Avez-vous prévu la possibilité de faire appel à un logiciel libre ?

    La stratégie envisagée consistera d’abord à vérifier si un des logiciels de subsides actuels ne peut pas être réutilisé dans une optique transversale. Ce n’est que si cette option n’est pas réaliste qu’il sera envisagé d’acquérir une solution disponible sur le marché, que ce soit le marché open source effectivement, ou le marché commercial. Et enfin, ce n’est que si rien n’existe sur le marché, qu’il sera envisagé de se lancer dans le développement d’une solution spécifique.

    Comme j’ai déjà eu l’occasion de le signaler à l’honorable membre récemment dans la réponse à une autre de ses questions parlementaires, notre approche vis-à-vis de l’open source se veut volontariste, mais pas dogmatique. Si une solution open source peut répondre aux différents critères fonctionnels et techniques qui seront définis et s’avérer intéressante au niveau économique, elle sera évidemment considérée avec toute l’attention qu’elle mérite.

    Quelles sont les échéances du Gouvernement pour aboutir à cette rationalisation des logiciels ?

    À ce stade des analyses, cette donnée est en cours d’affinement. Cependant, l’optique est bien de mener ce projet dans le respect des nouveaux principes de demande de projet que la CIO Team est en train de revoir et qui visent notamment à réduire le « time to market », c’est-à-dire le temps qui s’écoule entre l’émission d’un besoin et la fourniture d’une solution opérationnelle qui y réponde.