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Le soutien aux commerçant indépendants de proximité

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 103 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 06/12/2019
    • de COLLIGNON Christophe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Dans un article d’octobre dernier intitulé « Le blues du commerce indépendant, une espèce menacée », le journal L’Écho évoque la désertion des petits commerces du cœur des villes, laquelle s’illustre par la disparition de 2 500 magasins en Wallonie au cours de ces dix dernières années.

    Selon une moyenne citée par le quotidien, un espace commercial sur cinq est vacant dans les centres-villes wallons. En croissance régulière, cette tendance s’est amplifiée en 2018 avec la fermeture de 622 enseignes. Pour l’année 2019, ce sont pas moins de 475 magasins qui avaient déjà mis la clé sous le paillasson jusqu’au mois d’août.

    En termes sectoriels, les enseignes textiles sont particulièrement touchées par le phénomène, tout comme les petits commerces d’électroménagers. L’alimentation semble tirer son épingle du jeu, notamment avec le succès des supérettes de proximité et des magasins très spécialisés.

    La progression du commerce en ligne est pointée du doigt, accusée de tuer les magasins statiques indépendants.

    Face à ces constats, la Wallonie et les collectivités locales se mobilisent. La Ville de Huy, à titre d’exemple, travaille en étroite collaboration avec l’ASBL Meuse-Condroz- Hesbaye qui développe diverses initiatives en vue de favoriser le développement des commerces locaux indépendants.

    Au niveau régional est développé l’outil Créashop, un mécanisme de soutien aux commerces naissants que Monsieur le Ministre annonçait souhaiter prolonger, lors d’une interview accordée à Sudpresse le 22 octobre dernier.

    Peut-il dresser un bilan chiffré de ces trois dernières années relativement au programme Créashop ? Combien de nouvelles entreprises ont-elles pu être encouragées via cet outil ?

    Quel budget la Wallonie y a-t-elle consacré ?

    Qu’en est-il de la répartition géographique de ces aides ?

    Quelle méthodologie est-elle appliquée par le comité chargé de l’attribution du statut d’éligibilité des villes et commerces bénéficiaires ?

    Quelles sont les perspectives relativement au programme Créashop, à court et moyen termes ?

    Où en est sa réflexion quant au soutien aux commerces dans le cadre de leur transmission, notamment par le biais de la Sowaccess, filiale de la SOWALFIN ?
  • Réponse du 18/12/2019
    • de BORSUS Willy
    Les cellules vides contribuent à montrer une image d’abandon et un sentiment de rejet auprès des chalands, ce qui induit d’autant plus une fuite de l’activité commerciale.

    Afin de lutter contre ce phénomène, il convient de relancer de nouvelles activités, dynamiques, créatives, innovantes et attirantes, afin de créer un effet boule de neige positif et ainsi ouvrir de nouvelles surfaces commerciales dans les centres urbains.

    C’est pourquoi, dans sa déclaration de politique régionale 2019-2024, le Gouvernement wallon a décidé de soutenir les commerces de proximité ainsi que la vitalité des centres-villes, dans le cadre du plan « Horizon Proximité ».

    Eu égard au succès du premier « appel à projets » d’aides aux commerces « CREASHOP-VILLES » (à destination des Villes et Communes considérées comme grands pôles urbains par le FEDER et/ou disposant d’une ASBL de Gestion Centre-Ville à savoir Arlon, Charleroi, Châtelet, Dour, Hannut, Herstal, La Louvière, Liège, Louvain-la-Neuve, Mons, Mouscron, Namur, Sambreville, Seraing, Tournai et Verviers.), le précédent Gouvernement wallon a d’ailleurs décidé de ne plus limiter ces subsides aux seuls grands pôles urbains, mais également aux Villes et Communes considérées comme « centres des (sous)bassins de consommation d’achats courants et alimentaires » définis dans le SRDC, visant ainsi 39 communes supplémentaires, dans le cadre d’un second « appel à projets » d’aides aux commerces baptisé « CREASHOP-PLUS ». La mesure rencontrant un franc succès, celle-ci doit effectivement pouvoir être maintenue.

    Les communes seront prochainement invitées à déposer une candidature ; cette candidature vise l’organisation d’un soutien à destination de futurs commerçants souhaitant développer une nouvelle activité commerciale dans une cellule vide.

    Comme pour le premier projet CREASHOP-VILLES, les projets devront comprendre tant un volet « accompagnement à la création » qu’un volet « soutien financier ».

    Pour le volet « accompagnement à la création », les communes sélectionnées seront invitées à identifier les pôles commerciaux situés sur leur territoire dans lesquels le taux de vacuité commercial est le plus élevé.

    Les nouveaux commerces sélectionnés devront être de qualité, originaux, faire preuve de créativité et disposer d’un plan financier solide réalisé notamment par un organisme professionnel d’aide à la création.

    Un montant de 1 500 000 euros (en ce compris les frais liés à la coordination de l’action) sera dédié pour cette mesure « CREASHOP-PLUS » pour une période de 3 ans.

    Concernant le premier appel à projets « CREASHOP-VILLES », le Gouvernement a décidé, en sa séance du 12 décembre, sur ma proposition, de prolonger le dispositif jusqu’à l’utilisation complète de l’enveloppe.

    En 2016, le Gouvernement wallon avait en effet débloqué un budget de 1 200 000 euros pour l’organisation de l’appel à projets CREASHOP-VILLES.
    15 villes ont organisé 54 jurys au cours desquels 137 dossiers ont été analysés. 93 ont été acceptés ce qui représente un taux de validation des projets de 68 %.

    Au vu du différentiel entre le budget disponible et le rythme d’attribution des primes dans les 16 villes participant actuellement au projet, il a été décidé de prolonger l’action CREASHOP-VILLES, initialement prévue pour 2 ans. En effet, sur les deux ans de la mesure, un total de 650 000 euros a été liquidé aux communes éligibles suite aux divers projets retenus. Il restait donc un solde de 550 000 euros toujours disponible. C’est pourquoi le Gouvernement wallon a décidé de prolonger le projet.

    En ce qui concerne la transmission d’entreprises, un accompagnement spécifique du processus de cession et de reprise est réalisé via la SOWACCESS, qui propose actuellement divers services comme :
    - L’accès à des renseignements et conseils de 1re ligne sur la cession et l’acquisition.
    - La possibilité de se faire accompagner dans le processus de cession/reprise par des experts de la transmission agréés Sowaccess via les chèques transmission.
    - L’opportunité d’évaluer son degré de préparation à la cession/reprise via des tests en ligne.
    - La plateforme Affairesàsuivre qui facilite la transmission des TPE/indépendants en recherchant des candidats repreneurs/activités à la vente.
    Cependant, trouver des repreneurs pour des métiers parfois en pénurie (notamment dans le cas des artisans) exigeant des qualifications techniques spécifiques n’est pas aisé, les personnes qualifiées pour reprendre une entreprise n’en ayant pas toujours les moyens (fonds propres) ou l’assurance ou pratique suffisante pour ce faire.

    Dans ce cadre, j’étudie la possibilité de permettre à un candidat repreneur d’une activité d’artisan d’effectuer « un stage » rémunéré avant la reprise de 3 à 6 moins chez le cédant avant une reprise potentielle

    En effet, un artisan cédant n’aura pas toujours les moyens de payer cette rémunération et un repreneur ne doit pas grignoter ses fonds propres pendant cette période.

    J’envisage par conséquent la possibilité d’une éventuelle prise en charge partielle de la rémunération par la Région wallonne sous forme « d’avance récupérable ». On pourrait imaginer qu’en cas de reprise, le cédant s’engagerait à rembourser le solde de la rémunération via le prix de cession.