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La santé financière des 64 sociétés de logement de service public (SLSP) wallonnes

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 56 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 06/12/2019
    • de MATHIEUX Françoise
    • à DERMAGNE Pierre-Yves, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Voici 3 ans, la Région wallonne mettait fin à son Plan d’ancrage, qui n’a pas été remplacé par un autre programme de soutien aux sociétés de logement public (SLSP) afin qu’elles créent de nouveaux logements. Les SLSP sont désormais livrées à elles-mêmes. Une situation d’autant plus problématique que leur santé financière peut être très variable.

    La Wallonie compte 64 sociétés de logement de service public (SLSP) et le parc wallon représente quelque 101 000 logements publics.

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous faire un état des lieux de la santé financière des différentes SLSP en Wallonie ? Quelle est la proportion des SLSP dite en bonne santé financière ? Quelles sont par ailleurs les sociétés qui connaissent des difficultés ?

    Comment la Région compte-t-elle procéder en la matière afin notamment de remédier aux difficultés financières rencontrées par ces SLSP ?
  • Réponse du 20/12/2019 | Annexe [PDF]
    • de DERMAGNE Pierre-Yves
    Quant à l’état des lieux global de la santé financière des Sociétés de logement de services publics (SLSP) en Wallonie, il est porté à la connaissance de l'honorable membre les éléments repris dans le tableau en annexe.

    Afin de juger de la santé financière des SLSP, il y a lieu de considérer, notamment, le résultat comptable qui montre si l’activité du secteur est productrice ou destructrice de valeur.

    Au vu des chiffres de la Société wallonne du logement (SWL) repris dans le tableau en annexe, la situation semble très positive. Il convient cependant de garder à l’esprit que les principaux produits composant ce bénéfice comptable sont issus des subsides accordés par la Région. Ainsi, la prise en résultat des subsides en capital et en intérêt pour l’année 2018 était de 82 493 880 euros.

    En d’autres termes, s’il n’était pas subsidié, le secteur aurait enregistré une perte comptable de 54 054 268 euros. Sa subsidiation paraît donc indispensable pour garantir son existence et donc ses missions d’intérêt général.

    On remarque aussi que la trésorerie totale est largement positive. Cependant, le système de solidarité de la trésorerie est fragilisé par l’importance des comptes courants bancaires détenus en dehors de la centralisation auprès de la SWL. Ceux‑ci affichent un montant de 51 906 197 euros en 2018, soit 29,53 % de la trésorerie totale des SLSP.

    Le « cash-flow » libre est également positif. Il est basé sur le compte de résultat et est également à mettre en relation avec les arriérés observés. En effet, il n’est pas assuré que le « cash-flow » attendu soit entièrement réalisé, mais il reste un bon indicateur de liquidité.

    Nous pouvons considérer comme en « bonne santé financière » les sociétés qui présentent, au cours des quatre dernières années, un résultat comptable positif, une trésorerie positive et un « cash-flow » positif.

    A contrario, les sociétés dont deux des trois indicateurs sont négatifs à la fin de la même période pourraient être considérées comme étant en difficulté financière.

    Il faut toutefois noter qu’il s’agit ici d’une analyse rapide, ne prenant en compte que de peu d’éléments. Elle ne peut donc conduire à tirer des conclusions définitives ni à préjuger de la qualité de la gestion des SLSP. Elle apporte néanmoins une idée générale sur la santé financière et les besoins du secteur.

    Ainsi, si nous tenons compte du résultat comptable subsides compris, 43 sociétés peuvent être considérées comme étant en bonne santé.

    Cela étant, vu que les principaux produits composant le bénéfice comptable sont issus des subsides de la Région, il est intéressant d’envisager aussi le résultat comptable hors subsides. Nous passons alors de 43 à 18 sociétés en bonne santé.

    Ceci confirme combien la subsidiation du secteur demeure plus que nécessaire.

    Pour assurer son financement, voire son refinancement, nous étudions plusieurs pistes dont la création d’un fonds d’investissement fonctionnant sur le principe d’un droit de tirage avec un versement automatique annuel des montants pour ce qui concerne les travaux d’investissement. Nous étudierons également toute autre piste devant permettre de garantir la santé financière des SLSP.