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La valorisation des découvertes de l’archéologie préventive

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 69 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 06/12/2019
    • de CLERSY Christophe
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    D’après l’AWaP (Agence wallonne du Patrimoine), chaque année, dans le cadre de l'archéologie préventive, plusieurs sites sont évalués ou fouillés.

    Madame la Ministre peut-elle me communiquer les chiffres sur le nombre de ces procédures préventives effectuées dans la région de Charleroi-Thuin sur les 10 dernières années ?

    Quelle analyse politique fait-elle de ces chiffres ?

    En outre, il est important de valoriser auprès de la population locale ce patrimoine culturel.
    Le cas échéant, quelles sont les mesures qui ont été mises en place afin promouvoir ces découvertes archéologiques au niveau local dans ces deux arrondissements ?
  • Réponse du 07/01/2020
    • de DE BUE Valérie
    Sur les 10 dernières années, l’Agence wallonne du Patrimoine a mené plus de 75 opérations archéologiques dans les seuls arrondissements de Charleroi et de Thuin, soit plus de 7 interventions par an. Ces opérations sont variées : surveillances ponctuelles de travaux, fouilles accompagnant la restauration de monuments classés, découvertes fortuites ou encore diagnostics importants sur de grandes surfaces dans le cadre de l’aménagement de zones d’activité économique et de lotissements.

    Pour l’arrondissement de Charleroi, on dénombre 39 interventions dans un contexte densément urbanisé. Cela concerne notamment des fouilles sur les fortifications de Charleroi et les abords de l’ancien lit de la Sambre, des sondages dans des lotissements à Manage et Seneffe, ou encore des découvertes fortuites d’abri anti-aérien à Gosselies ou Charleroi.

    Pour l’arrondissement de Thuin, 36 interventions se sont déroulées dans le cadre d’aménagement de zones d’activité économique (Merbes-le-Château, Erquelinnes...), d’infrastructures (parc éolien à Estinnes, gazoduc à Binche, route à Chimay…) ou encore des découvertes fortuites comme à Mariemont ou Lobbes.

    Ces chiffres témoignent de l’évolution de l’archéologie wallonne, depuis la fin des années 1970, des fouilles de sauvetage vers une archéologie dite préventive. Celle-ci, en concertation avec les aménageurs, s’attache aux sites archéologiques qui, dans un délai rapproché, sont menacés de destruction inéluctable, totale ou partielle. Elle permet de recueillir des informations extrêmement précieuses pour la connaissance du passé de la Wallonie.

    Communiquer à propos de ces interventions, que ce soit auprès de la communauté scientifique ou du grand public, est une part importante du travail des archéologues. Ainsi, les résultats des opérations précitées ont été publiés dans de nombreux articles, notices scientifiques ou publications à destination d’un public moins averti, comme la collection des Carnets du Patrimoine ou encore la Lettre du Patrimoine, revue gratuite éditée par l’AWaP. Les plus curieux peuvent consulter gratuitement et en ligne les Chroniques de l’Archéologie wallonne, dont les notices donnent des informations sur les opérations et recherches menées durant l’année écoulée. Une autre façon de toucher les populations locales est l’interaction directe : visites de chantier de fouilles, très appréciées des citoyens, ou encore expositions et conférences via des cercles d’histoire locaux. Certaines opérations ont aussi pu profiter d’une plus large diffusion sur les ondes radiophoniques ou des télévisions locales, voire régionales.