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Le soutien aux aidants proches

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 65 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 20/12/2019
    • de COLLIGNON Christophe
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    En Wallonie, comme partout ailleurs en Europe, les aidants proches jouent un rôle essentiel dans l'apport de soins aux personnes en déficit d'autonomie.

    Dans sa Déclaration de politique régionale 2019-2024, le Gouvernement annonce sa volonté de soutenir ces aidants proches. Parmi les mesures évoquées figurent le renforcement et la diversification de l'offre de répit, notamment par le soutien et le développement de structures d'accueil de court séjour et de convalescence adaptées aux besoins de la personne aidée et de son aidant. Le Gouvernement wallon indique vouloir soutenir les aidants proches en leur assurant une information sur les droits et aides existantes à leur disposition, ainsi qu'un accompagnement psychosocial.

    Au niveau fédéral, le Gouvernement en affaires courantes a adopté cet automne des textes permettant la reconnaissance officielle et l'octroi de droits sociaux aux aidants proches, dont un congé rémunéré, sous certaines conditions.

    Chez nos voisins français, les travailleurs salariés, indépendants et agents publics bénéficieront, dès octobre 2020, d'un congé de trois mois fractionnable et indemnisé dans le cadre de l'aide à un proche âgé, malade ou handicapé.

    Parallèlement à la législation fédérale en la matière, des dispositifs spécifiques sont-ils envisagés par l'exécutif wallon en vue de soutenir financièrement et socialement les aidants proches ?
  • Réponse du 13/01/2020
    • de MORREALE Christie
    Comme l’honorable membre le souligne très justement, dans sa Déclaration de politique régionale 2019-2024, le Gouvernement annonce « sa volonté de soutenir les aidants proches » et notamment de pouvoir mieux ajuster l’offre aux besoins.

    Quels sont les besoins prioritaires des aidants ? La littérature scientifique en identifie essentiellement trois (à titre illustratif, voir les études de Zawaanswijk et al. 2013, Hughes et al. 2014, Poirier et al. 2017ou encore Cova et al. 2018) :
    - le besoin d’informations sur les droits des aidants, mais aussi sur la maladie de leur proche (notamment sur la compréhension des troubles du comportement pour les aidants de personnes atteintes d’une démence) ;
    - le besoin de répit à court terme pour les aidants qui s’occupent de leur proche 24 h/24, c’est-à-dire de pouvoir souffler quelques heures dans la journée et de répit à long terme pour pouvoir partir en vacances/week-end ;
    - le besoin de soutien affectif et psychologique, c’est-à-dire de pouvoir être écouté et de bénéficier d’un coaching. Répondre à ce besoin reste essentiel pour prévenir le burn-out de l’aidant et donc l’institutionnalisation précoce du proche.

    Parmi ces besoins, une récente étude menée par l’ULg, dans le cadre du projet Interreg Aidant Proche/Réseau-Service (déc. 2019) dont l’AViQ est chef de file, révèle que les besoins de répit et de soutien psycho-affectif ne sont pas/peu couverts en Wallonie.

    C’est dans cette perspective d’amélioration de la qualité de vie de ces aidants à domicile que l’AViQ, le Département de psychologie de l’ULg, l’ARS des Hauts de France et le Départemental du Nord, se sont associés autour du projet Aidant Proche/Réseau-Service dont le dispositif de psychoéducation précité est une des réalisations. Cependant l’évaluation en cours de ce dispositif Interreg révèle que ces services de psychoéducation (implantés dans des hôpitaux et cliniques de la mémoire) et les services de répits (comme les centres d’accueils et de soins de jours) sont méconnus du public et/ou inégalement répartis sur le territoire. Une coordination générale devrait permettre de développer ces services de manière équitable sur l’ensemble du territoire wallon.

    Un dialogue constructif s’est mis en place entre mon cabinet, l’AViQ et l’ASBL Aidants Proches pour traiter de ces besoins non couverts. Le Comité de direction de l’AViQ a désigné un agent chargé de rassembler toutes les informations utiles sur les aidants proches auprès des départements Bien-Être et Santé et Handicap. Il s’agit d’identifier les cadres où l’aidant proche intervient, les financements existants, les communications sur le sujet, les données que possède l’Agence, les perspectives… afin d’établir un état des lieux visant à inclure l’aidance de proximité dans les activités de l’Agence (ex. formation de son personnel), mais aussi de visualiser la situation des aidants proches dans tous les dispositifs wallons.

    Ce rapport va permettre à moyen terme d’élaborer une proposition structurée et, dans l’intervalle, de transmettre à mes collaborateurs des pistes d’évolution du secteur. La pertinence de créer des nouveaux services sera sans aucun doute évaluée dans ce cadre.

    Quant à la concertation avec le Fédéral, elle serait bien nécessaire, notamment dans le cadre de la loi de reconnaissance des aidants proches : au-delà du relais de communication, les Régions (et Communautés) ont des compétences dans le cadre du répit, de l’aide à domicile… Le Gouvernement fédéral en affaires courantes ne permet pas actuellement toute la collaboration souhaitée et souhaitable.