/

La baisse du chômage en Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 68 (2019-2020) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 06/01/2020
    • de LEKANE Laure
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    On pouvait lire dans la presse du mardi 31 décembre les derniers chiffres de l'ONEm sur le chômage. Le chômage en Wallonie a reculé de 2,9 %.

    Madame la Ministre pourrait-elle nous indiquer les causes de cette réduction du taux de chômage en Wallonie. Est-elle due à la création d'emplois durables ?
  • Réponse du 04/03/2020
    • de MORREALE Christie
    Le chiffre avancé dans la question (- 2,9 %) provient de l’ONEM et concerne les chômeurs complets indemnisés en Wallonie à fin novembre 2019, soit 131 975 CCI-DE Wallons sur les 323 993 que comptait le pays à cette date.

    Le FOREm dispose de statistiques relatives aux demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) en Wallonie sur l’ensemble de l’année 2019. Pour rappel, les chiffres du FOREm, en plus des personnes qui perçoivent des allocations de chômage de l’ONEM, dénombrent également les demandeurs d’emploi en stage d’insertion professionnelle, ceux inscrits obligatoirement et ceux inscrits librement.

    Sur la base de ces données, en moyenne sur l’ensemble de l’année 2019, la Wallonie aura compté 203 247 demandeurs d’emploi inoccupés (DEI). Leur nombre est en recul de 2,6 % par rapport à l’année 2018, soit 5 510 personnes de moins en moyenne en un an.

    Diverses mesures fédérales ou régionales visant à accroître l’employabilité des demandeurs d’emploi ont indéniablement eu un effet positif sur l’insertion des demandeurs d’emploi sur le marché du travail, dont des actions mises en œuvre par Le FOREm au bénéfice des demandeurs d’emploi.

    L’accompagnement individualisé réalisé par le FOREm.
    - Les mesures d’aides à l’emploi « Impulsions » ciblent des publics particulièrement fragiles sur le marché du travail : Impulsion 12 mois +, Impulsion -25 ans, Impulsion 55 ans +.
    - Autres aides à l’emploi : PFI, PTP, APE, Sine, premiers engagements, etc.
    - Les formations professionnelles dispensées par le FOREm et ses partenaires, en ce compris les formations aux fonctions critiques et aux métiers en pénurie de main-d’œuvre.
    - Les cellules de reconversion pour les personnes victimes de licenciements collectifs.

    On constate que le recul du chômage est plus particulièrement soutenu auprès des plus jeunes. Ici aussi plusieurs facteurs sont à pointer :
    * La population wallonne vieillit : entre 2008 et 2018, le nombre de jeunes âgés de moins de 25 ans dans la population wallonne a diminué de 1,7 % alors que pour les personnes âgées de 50 à 64 ans, il a progressé de 9,2 %. Le nombre de jeunes présents sur le marché du travail (à l’emploi ou en recherche d’emploi) est donc moindre en 2018 qu’en 2008 (Source : EFT).
    * Un contexte conjoncturel meilleur. Les jeunes sont par ailleurs particulièrement « sensibles » au contexte conjoncturel. S’ils sont souvent les premières « victimes » d’un ralentissement de l’activité économique (ainsi qu’observé en 2008), ils sont aussi les premiers « bénéficiaires » d’une reprise (notamment via l’intérim).
    * Les jeunes sortent de plus en plus tard des études et donc arrivent plus tardivement sur le marché du travail. Le niveau d’études augmente, certains cycles d’études supérieures ont été allongés dans le cadre du processus de Bologne, certains jeunes retardent leur entrée sur le marché du travail via une spécialisation après l’obtention d’un diplôme ou en partant vivre une expérience d’un an à l’étranger. Certains secteurs paraissent ainsi plus particulièrement porteurs d’emploi pour les jeunes tels que l’intérim, le commerce, l’Horeca, l’enseignement, la construction, etc.
    * Le FOREm propose une offre de services à destination des jeunes depuis de nombreuses années, notamment via son accompagnement individualisé. L’accompagnement individualisé induit par la « Garantie pour la jeunesse » implique, d’une part, une prise en charge rapide, dans les six semaines suivant l’inscription comme demandeur d’emploi. D’autre part, un suivi intensif avec un résultat (emploi, formation, stage) dans les quatre mois suivant l’inscription. Au-delà de son offre de formation classique, Le FOREm met en œuvre des modules de formation en compétences-clés adaptés aux besoins des jeunes. Des modules de remédiation en mathématiques ou en communication, de familiarisation aux Technologies de l'Information et de la Communication (TIC), de préparation à l’entreprise et son fonctionnement ou encore des formations en langues étrangères.
    * Dispositif « Impulsion moins de 25 ans ». Les jeunes les moins qualifiés (sans CESS) peuvent donner lieu, pour les employeurs qui les recrutent, à l'activation d'une aide étalée sur 3 ans, d'un montant de 500 euros par mois les 2 premières années et, lors de la 3e année, de 250 euros les 6 premiers mois et 125 euros les 6 derniers. Les jeunes moyennement qualifiés (détenteurs du CESS) peuvent entrer dans ce dispositif après 6 mois de recherches d'emploi infructueuses.
    * Au-delà d’Impulsion, les jeunes peuvent bénéficier d’autres dispositifs comme les PFI, les APE, SESAM, les premiers engagements ou le PTP
    * Impact des dernières modifications législatives (fins de droit, accès aux allocations d’insertion limité pour les jeunes âgés de moins de 21 ans peu ou pas qualifiés). Si les jeunes concernés par ces mesures sont incités à venir s’inscrire au FOREm (et sont alors comptabilisés dans les statistiques des DEI), on peut supposer que certains d’entre eux n’ont pas fait la démarche.