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Le tourisme marchand et le tourisme non marchand

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 85 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 06/01/2020
    • de BERNARD Alice
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Dans tous les opérateurs du tourisme en Région wallonne, quel est le poids des acteurs marchands et des acteurs non marchands ?

    Il y a les parcs d'attractions, clairement marchands, comme il y a les initiatives culturelles, historiques, et cetera. Madame la Ministre a-t-elle une idée du poids de l'un par rapport à l'autre ?

    En matière d'emploi, combien de travailleurs sont occupés dans le tourisme marchand ?Combien dans le tourisme non marchand ?

    Avec quels types de contrats de travail (CDI, CDD, intérimaire, saisonnier…) ?

    Dans quelle proportion le volume de l'emploi dans le secteur touristique a-t-il augmenté ?

    En matière économique, quel est le chiffre d'affaires généré par les opérateurs touristiques marchands ? Et par ceux du secteur non marchand ?
  • Réponse du 30/01/2020
    • de DE BUE Valérie
    Si l’on veut appréhender correctement le sujet, il conviendrait de séparer le secteur des hébergements touristiques de celui des attractions.

    En matière d’hébergement touristique, le terme « marchand » recouvre les hébergements loués, tandis que celui de « non marchand » est relatif aux secondes résidences.

    La Wallonie compte ainsi 5 220 hébergements marchands pour une capacité d’accueil de plus de 107 000 lits contre environ 26 000 secondes résidences, soit 103 000 lits. En termes de fréquentation, les hébergements marchands enregistrent près de 13,1 millions de nuitées annuelles. Vu la définition du secteur des hébergements « non marchands », il est impossible d’évaluer sa fréquentation.

    Concernant les attractions touristiques, on ne peut pas à proprement parler de sites marchands ou non marchands. Elles sont, par contre, réparties en trois pôles touristiques :
    - naturel (grottes, parcs animaliers, zoos …) ;
    - récréatif (parcs d’attractions, trains touristiques, sites nautiques …) ;
    - culturel (musées, châteaux, demeures historiques …).

    On trouve ainsi en Wallonie : 37 attractions dans le pôle naturel, 60 dans le récréatif et 221 dans le culturel. Le nombre de visiteurs y est respectivement de 3,5 millions, 4,7 millions et 4,2 millions en 2018.

    Sans évoquer les termes « marchand » et « non marchand », le travail réalisé depuis 2015 par le Commissariat général au Tourisme (CGT) et l’ASBL « Attractions & Tourisme » sur le poids économique des attractions, a permis de définir quatre finalités aux attractions :
    - économique : recherche de profitabilité/rentabilité maximale (attirer le plus large public possible avec quasi 100% de recettes propres) ;
    - culturelle & économique 1 : recherche de profitabilité/rentabilité et de bénéfices sociétaux (attirer le plus large public possible avec quasi 50 % de recettes propres) ;
    - culturelle & économique 2 : recherche de bénéfices sociétaux et de la couverture des charges (attirer le plus large public possible) ;
    - culturelle et sociétale : recherche de bénéfices sociétaux, la puissance publique couvrant les déficits (les pouvoirs publics couvrent les malis).

    Les données économiques et de fréquentation liées à ces finalités sont actuellement en cours de traitement. Elles feront l’objet d’une communication en automne 2020.

    En 2018, le CGT a également actualisé le Compte satellite du Tourisme wallon (CST), méthodologie de calcul du poids économique créée par l’Organisation mondiale du Tourisme et Eurostat. Les résultats montrent que les activités culturelles, sportives et récréatives ont généré 720 millions d’euros de chiffres d’affaires et l’hébergement 560 millions d’euros.

    L’emploi touristique a également été calculé via le CST. Il en ressort que sur les 84 000 postes de travail recensés, près de 9 000 concernent les attractions touristiques et 5 600 les hébergements. 26 000 de ces postes sont, par ailleurs, occupés par des travailleurs indépendants et 58 000 par des travailleurs salariés.

    L’information relative au type de contrat de travail n’est toutefois pas disponible.

    Afin d’affiner tous ces résultats par sous-secteur touristique, le CGT a mis en place une série d’initiatives de calcul du poids économique en collaboration avec certaines associations professionnelles (Attractions & Tourisme, la Fédération des Gîtes de Wallonie et Accueil champêtre en Wallonie) et l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS). Le travail est actuellement en cours et pourra être porté à la connaissance de l’honorable membre dès la publication de celui-ci.

    L’ensemble des chiffres cités ci-dessus, ainsi que d’autres sont disponibles dans « la Wallonie touristique en chiffres » sur le site web du Commissariat général au Tourisme.