/

Les investissements étrangers et la promesse de création d'emplois

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 125 (2019-2020) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 06/01/2020
    • de LIRADELFO Julien
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Dans L'Écho du samedi 28 décembre, on pouvait lire que l'année 2019 avait été une année record en ce qui concerne les investissements étrangers en Wallonie. Pas moins de 1,8 milliard d'euros ont été investis par des entreprises étrangères en Wallonie avec la promesse de créer 2 743 emplois.

    Parmi les entreprises citées dans l'article, il y a notamment le géant chinois de l'e-commerce Alibaba, mais on parle également d'entreprises américaines, françaises et italiennes. Quand on sait que 48 % des travailleurs wallons vivent avec un salaire inférieur au seuil de pauvreté, il est plus que nécessaire de garantir que les emplois créés seront des emplois durables et correctement payés.

    Ces entreprises ont-elles bénéficié d'aides publiques ?
    Si oui, quel en est le montant ? Sous quelles conditions ont-elles été accordées ?

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous procurer la liste complète des entreprises qui ont promis de créer ces 2 743 emplois ?

    Quelles garanties a-t-il que les emplois créés seront des emplois stables et décents, c'est-à-dire des contrats à durée indéterminée ?
  • Réponse du 22/01/2020
    • de BORSUS Willy
    Comme le souligne l’honorable membre, j’ai effectivement communiqué à la presse en cette fin du mois de décembre 2019 les résultats des investissements étrangers comptabilisés par l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers pour l’année écoulée.

    Il ressort de ces chiffres que 93 projets d’investissements à capitaux étrangers à notre Région ont été conclus sur la période considérée. Ces projets, qui pour certains vont démarrer dans les prochaines semaines, annoncent la création dans les trois ans à venir de 2 875 emplois directs et totalisent un flux d’investissement 1,825 milliard d’euros qui seront injectés dans les prochains mois dans l’économie wallonne.

    Dans l’article de presse qu’il mentionne, je soulignais que ces résultats font de l’année 2019 un excellent millésime puisque les montants indiqués en termes d’emplois annoncés et de montants investis constituent le record absolu depuis l’année 2000 (date de la mise en place de l’activité Investissement étranger au sein de l’AWEx).

    Comme sa question porte spécifiquement sur les emplois générés par ces investissements, leur qualité et leur pérennité, je lui propose d’analyser plus dans le détail les résultats précités pour l’informer sur la nature et la qualité des emplois générés.

    Sur les 2 875 emplois directs annoncés, 27 % concernent le secteur de la logistique/distribution, 17 % le segment agro-industries de transformation, 9 % les industries Mecatec et 7 % de l’emploi l’industrie aéronautique …

    Comme il le constate, d’une part, certains secteurs d’activités sont principalement des secteurs de pointe sur le plan technologique qui justifient un haut niveau de qualification professionnelle dans le cadre des recrutements des travailleurs, mais aussi une attention toute particulière des employeurs pour trouver les personnes adéquates et pour les fidéliser au sein de l’entreprise.

    D’autre part, le premier secteur d’emploi reste celui de la logistique qui propose quant à lui une large palette de métiers (allant de la manutention simple jusqu’à des fonctions d’organisation et d’ingénierie à haute valeur ajoutée dans la chaîne logistique) et un bon mélange de qualifications professionnelles présentant des opportunités de réinsertion professionnelle.

    Comme le sait l’honorable membre, les investisseurs étrangers qui disposent d’un établissement stable en Wallonie sont bien évidemment soumis à l’ensemble de la législation applicable en Belgique et notamment la législation sociale.

    De surcroît, dès lors qu’une entreprise d’origine étrangère bénéficie des subsides régionaux, le Département de l’inspection économique de la DGO6, à travers des contrôles approfondis sur site, veille au respect rigoureux des engagements pris par celle-ci dans son dossier de subsidiation - notamment en matière de nombre et de pérennité d’emplois équivalent temps plein - sous peine de voir l’aide régionale annulée ou remboursée.

    Tant mon administration que moi-même sommes donc très attentifs au respect strict des promesses formulées par les investisseurs, tant au regard des dispositifs sociaux qu’à la stabilité et la qualité des emplois générés par les actionnaires étrangers impliqués dans ces projets.

    Je lui rappellerai que, sur la dernière décennie, les investissements étrangers nouvellement installés en Wallonie ou ceux qui s’y sont développés ont contribué à la création ou au maintien de près de 18 400 emplois directs.

    Pour répondre à son interrogation relative aux aides publiques accordées par la Région à ces investissements étrangers, sachez qu’en 2019, la DGO6 Économie a engagé une somme de 11 millions d’euros au titre de primes à l’investissement correspondant à près de 272 millions d’euros d’investissements industriels réalisés par des sociétés à actionnariat étranger en Wallonie.

    Il faut ajouter à ce montant quelques 15 millions d’euros d’avances récupérables attribués en 2019 par la DGO6 Recherche à huit sociétés à actionnariat étranger dans le cadre de projets de valorisation de la R&D totalisant 37 millions d’euros à charge desdites entreprises.

    Enfin, et je conclurai ici, compte tenu du caractère parfois stratégique, mais surtout hautement concurrentiel de certains investissements. Les entreprises, dans un souci de confidentialité industrielle bien compréhensible, ne souhaitent généralement pas voir divulguer les détails précis de leurs investissements. C’est la raison pour laquelle mes prédécesseurs ont eu pour ligne de conduite de ne jamais diffuser publiquement la liste nominative des sociétés étrangères qui ont réalisé des projets d’investissement en Wallonie. Je me rallie également à cette ligne de conduite.