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L'accompagnement des jeunes entrepreneurs

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 130 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 08/01/2020
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le journal L'Avenir nous informait le mardi 10 décembre 2019 que le nombre de jeunes indépendants était en augmentation de l'ordre de 26 % sur les 10 dernières années. Les secteurs évoqués pour expliquer cette tendance sont la numérisation et ses faibles coûts de mise en place, ainsi que des mesures gouvernementales qui favoriseraient ces créations. L'article toutefois n'indique pas les secteurs dans lesquels les jeunes se lancent.

    Sont-ils tous en lien avec le développement numérique et technologique que nous connaissons actuellement ou se lancent-ils dans des activités moins virtuelles comme le soin aux personnes, l'HORECA ou toutes autres activités ?

    Cette augmentation touche-t-elle la Flandre et la Wallonie de la même façon ?

    Quelles sont les tendances en termes de création d'entreprise ?

    Un accompagnement spécifique en fonction des secteurs d'activités choisis est-il mis en place ?

    Comment cela se déroule-t-il sur le terrain ?

    Des études d'incidence/efficience sont-elles en cours et, si oui, quels en sont leurs résultats ?

    Enfin, quelles conclusions et recommandations pouvons-nous en tirer en vue d'accompagner au mieux ces jeunes indépendants ?
  • Réponse du 29/01/2020 | Annexe [PDF]
    • de BORSUS Willy
    Selon l’analyse réalisée par le SNI (sur la base des données de l’Inasti), les jeunes de moins de 30 ans représentent ainsi de 11 % de l’ensemble des indépendants (Source : SNI).

    Au niveau macro-économique, le dernier rapport du GEM (Global Entrepreneurship Monitor, organisation fondée par la London Business School et le Babson Collegue qui mène des études globales sur les activités entrepreneuriales) (2015/2016) auquel la Belgique a participé estimait en 2015 que 3,4 % de la population adulte belge en âge de travailler, âgés de 18 à 24 ans entreprenaient ou avaient lancé une entreprise de moins de 3,5 ans contre 6,9 % en moyenne européenne. Ce taux était de 9,9 % pour les 25-35 ans, dans la moyenne européenne (GEM 2015/2016, Global Report, p.130 (le dernier rapport dans lequel la Belgique est analysée est celui de 2015/2016).

    On constate, par ailleurs, ces dernières années une augmentation constante du nombre de créations d’entreprises en Belgique et en Wallonie. En 2018, la Belgique a atteint 100 113 créations d’entreprises, contre 71 678 en 2008, une progression donc sur 10 ans de 39,4 %. La Wallonie représente 24 457 créations en 2018, pour 19 760 en 2008 (une progression de 24 %) (Atlas du Créateur 2018, UCM / UNIZO / GRAYDON).

    Selon les chiffres provenant des incubateurs wallons, sur l’année 2018, les jeunes créateurs se sont tournés vers les thématiques sectorielles suivantes : voir tableau en annexe.

    Les jeunes qui créent leur activité sont issus d’une nouvelle génération qui s’émancipe en menant des projets et qui se projette dans un avenir professionnel différent du modèle que nous connaissons jusqu’à présent. Il faut donc apporter des réponses adaptées à leurs besoins spécifiques.

    En effet, ce public cible rencontre divers freins au passage à l’acte entrepreneurial. Citons en premier le manque d’expérience, mais également le manque de carnet d’adresses et le manque de confiance en soi. De même, les secteurs dans lesquels ils créent leurs entreprises ne sont pas les mêmes que précédemment.

    Depuis 2015, la Wallonie soutient cinq incubateurs pour étudiants-entrepreneurs (Mons, Charleroi, Namur, Louvain-la-Neuve et Liège) dans un dispositif régional cohérent afin de mettre en place une méthodologie pour pallier ces freins et favoriser la création d’entreprises par les jeunes. Ces incubateurs ont développé une offre de services adaptée aux étudiants-entrepreneurs dont les besoins et la posture sont fondamentalement différents de ceux d’un porteur de projet plus âgé et qui s’est déjà confronté au monde du travail. Les étudiants sont dans une phase de leur vie propice à entreprendre (pas de charge de crédit ni de famille, peu de contraintes, disponibilité de temps, d’énergie et d’idées…).

    Plus spécifiquement, en Wallonie, en date du 31 août 2019, 778 étudiants ont déjà été suivi par l’un des incubateurs d’étudiants pour 495 projets depuis leur création fin 2015.

    Le taux de création d’entreprise moyen pour ces projets est de 35 % suivant l’incubation.

    Outre le soutien et la coordination des incubateurs étudiants-entrepreneurs et concernant la promotion de l’entrepreneuriat chez les jeunes de manière globale, la SOWALFIN organise et coordonne le dispositif « Générations Entreprenantes ». Ce dispositif a pour objectif le développement de l’esprit d’entreprendre et d’entreprise chez les jeunes au travers des compétences entrepreneuriales transversales telles que la créativité, la confiance en soi, l’esprit d’équipe, le sens des responsabilités, la collaboration ou encore la persévérance. Il contribue de la sorte à répandre la culture entrepreneuriale en permettant aux jeunes de développer ces compétences par la mise en projet, la rencontre inspirante d’entrepreneurs ou encore la création d’une entreprise fictive ou réelle. La SOWALFIN propose également de former les acteurs de l’enseignement à l’esprit d’entreprendre.

    30 000 jeunes (du primaire jusqu’au supérieur) et 800 enseignants sont sensibilisés chaque année par le dispositif « Générations Entreprenantes » leur permettant de développer leurs compétences entrepreneuriales.

    Par ailleurs, le porteur de projet qui souhaite créer son entreprise peut de manière globale, selon les cas, bénéficier d’un accompagnement spécifique par un CEEI (Centres européens d'entreprise et d'innovation) s’il développe un projet innovant, auprès d’une Agence Conseil s’il développe un projet coopératif, auprès d’une SAACE (Structure d’accompagnement à l’autocréation d’emploi) s’il souhaite créer son propre emploi, qui relève de la compétence de la Ministre Christie Morreale.

    Il peut également bénéficier des conseils et de l’expertise des structures « classiques » d’accompagnement telles que l’UCM, les Chambres de commerce, WFG…

    Le rôle de la formation dans la préparation des jeunes, ou des moins jeunes, à la création de leur propre entreprise est à souligner également.

    À l’issue de la formation de chef d’entreprise organisée par l’IFAPME, il est à noter que 15 % des diplômés créent directement leur entreprise, et ce pourcentage va croissant avec l’expérience professionnelle accumulée.

    Des formations à la gestion sont organisées, de même que des formations à l’élaboration d’un Business Plan dans le cadre des chèques-formation à la création d'entreprise de la Région wallonne.

    La SOWALFIN mène une concertation avec l’ensemble des opérateurs de sensibilisation et d’accompagnement en se basant sur les principes suivants : Partenariat, Cohérence et Évaluation. Afin d’assurer une démarche d’amélioration continue, la SOWALFIN met actuellement en place un mécanisme d’évaluation. Celle-ci se concrétise chaque année par un exercice d’auto-évaluation par les opérateurs et la SOWALFIN, et tous les trois ans, par l’intervention d’un organisme externe indépendant.

    La performance des opérateurs est évaluée selon 5 critères : la gouvernance (confidentialité, neutralité, transparence et évaluation interne), l’expertise, la pertinence, les politiques partenariales et l’efficience.

    Par ailleurs, un travail de définition des livrables fournis aux entrepreneurs par les opérateurs est en cours. Des critères de qualité sont associés à chacun des types de livrables de manière à garantir des services homogènes et de qualité sur l’ensemble du territoire wallon.

    La SOWALFIN a également conclu avec les opérateurs des conventions-cadres reprenant précisément des indicateurs (KPIS) qualitatifs et quantitatifs, des valeurs cibles et des modalités de reporting.

    En conclusion, de nombreuses actions sont menées afin de stimuler l’esprit d’entreprendre auprès des jeunes et ainsi les encourager à créer leur propre activité.

    Les jeunes qui se lancent bénéficient également d’un accompagnement spécifique et adapté à leurs besoins, ainsi que d’un accès facilité au financement afin de leur permettre de se lancer dans les meilleures conditions. Citons entre autres l’accompagnement pré- et post-création du jeune grâce aux structures d’appui existantes et notamment l’accompagnement par des pairs, que ce soit via le Réseau Entreprendre ou par les entrepreneurs en résidence présents chez les incubateurs ou encore l’accès au financement simplifié notamment grâce au Prêt Coup de Pouce de la SOWALFIN (mesure qui vient d’être prolongée pour une durée supplémentaire de 2 ans), produit mixte de la Socamut ou toute autre solution de financement du Groupe SOWALFIN.