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Les collaborations entre l'Agence wallonne pour la promotion d'une agriculture de qualité (APAQ-W) et le Centre flamand pour le marketing agroalimentaire (VLAM)

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 132 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 10/01/2020
    • de COURARD Philippe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Il semblerait que l'APAQ-W et son homologue flamand, le VLAM, tissent des collaborations. Monsieur le Ministre peut-il nous en dire plus sur le sujet et sur les objectifs poursuivis par ce type de synergie ?

    Quels sont les produits et modes de production communs qui peuvent être mis en valeur de façon commune ?

    À l'heure où la production agro-industrielle flamande est décriée pour ces impacts négatifs sur le bien-être animal et l'environnement, ne pense-t-il pas que c'est rendre un mauvais service à nos agriculteurs que de les associer à ce type d'élevage ?
  • Réponse du 31/01/2020
    • de BORSUS Willy
    Il existe effectivement des liens forts entre l’APAQ-W et le VLAM, qui se traduisent par différentes collaborations cautionnées et même demandées par les agriculteurs wallons. L’objectif de l’APAQ-W n’est absolument pas, en ce sens, de se mettre à la remorque de son homologue flamande, mais bien de générer de l’efficacité, des économies d’échelle et des financements complémentaires là où les intérêts sont communs. En aucun cas, bien évidemment, ces collaborations ne sont développées là où les enjeux ne sont pas convergents. À plusieurs égards, en effet, le modèle agricole wallon diffère substantiellement du modèle agricole flamand. Et, est-il utile de le rappeler, le cœur de métier de l’Agence est bien de soutenir nos producteurs et contribuer au développement de l’agriculture wallonne. Et c’est exclusivement dans cet esprit qu’elle travaille.

    La collaboration avec le VLAM se justifie sur la base des réalités suivantes, encore une fois essentiellement liées à des opportunités budgétaires.

    - Certains secteurs connaissent, du nord au sud du pays, une autosuffisance excédentaire et présentent des structures économiques similaires. Je fais référence ici au secteur bovin (laitier et viandeux). Promouvoir la viande bovine locale est, de toute évidence, un enjeu conjoint que nous avons traduit avec la Flandre, pour 2020, dans une campagne dédicacée aux « moments privilégiés » mettant en évidence la qualité de la viande en Belgique. La contribution de la Wallonie est de 121 000 pour un budget global de 544 500 euros. Il n’empêche, comme nous le verrons ci-après, que notre production bovine et son lien avec le sol (nettement plus important en Wallonie qu’en Flandre) font l’objet d’une communication spécifique.

    - La mutualisation des ressources des deux entités constitue un bras de levier pour obtenir des cofinancements européens. En ce qui concerne le lait, notamment, la surcapacité du secteur donne à l’exportation un intérêt particulier. C’est en ce sens que l’APAQ-W participe à un cofinancement européen libellé « White gold » orienté vers les marchés asiatiques. La contribution wallonne est de 60 000 euros pour un budget total de 500 000 euros. J’ajoute que d’autres mutualisations de ressources avec le VLAM sont destinées à obtenir des cofinancements européens. Le projet pommes de terre, frites surgelées pour l’exportation vient d’être renouvelé avec une contribution wallonne de 45 000 euros pour un budget total de 1 000 000 d’euros.

    - Dans la grande distribution, les enseignes n’ont la plupart du temps pas vocation à régionaliser leurs plannings. Certaines campagnes de promotion et dégustation portées par les grandes et moyennes surfaces font donc l’objet d’une synchronisation entre les deux entités. Pour les fromages, plus particulièrement, une convention est conclue entre les deux entités et les enseignes pour promouvoir les fromages qui ont trouvent l’essentiel de leurs débouchés dans les grandes et moyennes surfaces. La contribution wallonne dans le cadre de cette convention est de 100 000 euros pour un budget total de 270 000 euros.

    Reste que la collaboration avec le VLAM a évidemment ses limites. Notre modèle agricole a des spécificités par rapport non seulement au niveau européen, mais aussi par rapport au nord du pays. Notre agriculture a un caractère extensif et conserve une dimension éminemment familiale. En 2018, 12 739 exploitations occupaient une superficie agricole utile de 734 000 hectares alors que 23 419 exploitations flamandes occupaient 622 109 hectares. Cette différence est évidemment et notamment liée aux types d’élevage porcin et avicole. Et cette extensivité se révèle au travers de plusieurs indicateurs. Ce n’est pas, par exemple, en Wallonie que se situe l’essentiel des élevages porcins ou avicoles, loin s’en faut (moins de 10 %), mais c’est en Wallonie que les productions alternatives ont pris la place la plus importante.

    - En élevage porcin, 20 % des éleveurs se soumettent à des labels de qualité : porc fermier, porc plein air, cochon bien-être, Porc bio.

    - Cette proportion s’élève à 40 % pour les élevages de volaille avec des identités liées essentiellement à l’agriculture biologique, mais aussi aux pâturages ou au plein air.

    - Pour le secteur bovin, enfin, il est à noter que les fermes wallonnes produisent 60 à 100 % de leur fourrage.

    C’est la raison pour laquelle la majeure partie du budget opérationnel est affectée à une communication spécifique, valorisant la différenciation et les valeurs portées par l’agriculture wallonne. Sans rentrer dans les détails du plan stratégique et opérationnel et sans être exhaustif, l’APAQ-W communiquera cette année sur les bonnes pratiques portées par des agriculteurs wallons passionnés, sur la charte #jecuisinelocal comme signe de reconnaissance de l’alimentation locale, de la durabilité, de la qualité et de la saisonnalité, sur les signes de différenciation (AOP-IGP et qualité différenciée), sur le rapprochement entre les producteurs locaux et les collectivités publiques et privées et, bien évidemment, elle soutiendra par des actions concrètes (événements et networking) les producteurs wallons dans leurs efforts de pénétration des marchés intérieurs et extérieurs.