à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
Le nombre de premières inscriptions en formation en alternance a augmenté de 14 % à Bruxelles en 2019.
Au 31 octobre dernier, on dénombrait 4 787 inscriptions à l'EFP, l'organisme en charge de la formation en alternance en Région de Bruxelles-Capitale. Parmi ces dernières, 2 851 émanaient de personnes qui s'inscrivaient pour la première fois.
Dans les métiers liés au secteur de la construction, cette augmentation atteint même 37 % et pas moins de 85 % des personnes qui sortent de l'alternance trouvent un emploi.
Quelles sont les tendances 2019 pour la Wallonie ?
L'alternance y a aussi le vent en poupe ?
Par ailleurs, certaines filières de formation ne parviennent pas à trouver de patrons formateurs, notamment dans le secteur du numérique : infographiste, community manager …
Est-ce le cas également en Wallonie ?
Comment inciter les entreprises à passer le cap de la formation en alternance ?
Réponse du 04/03/2020
de MORREALE Christie
En Région wallonne, l’IFAPME est l’opérateur de référence en matière de formation professionnelle en alternance. Cet opérateur propose des parcours complets de formation depuis l’obligation scolaire jusqu’à la formation des adultes et la promotion de l’Esprit d’Entreprendre, dans une perspective de « formation tout au long de la vie ».
Au niveau des statistiques, et pour prendre uniquement celles de l’IFAPME (l’homologue wallon de l’EFP), le Réseau IFAPME a vu ses inscriptions diminuer de 4,7 % pour l’année de formation 2019-2020. Cette diminution se manifeste davantage au niveau de l’apprentissage, formation en alternance pour les jeunes dès 15 ans. En effet, en apprentissage, le nombre d’inscrits a diminué de 9,8 % pour l’année de formation 2019-2020 (4 589 inscrits en 2019-2020 contre 5 086 en 2018-2019). Toutefois, il est important de rappeler de rappeler qu’en 2015-2016, avant la réforme de l’alternance, dont l’impact est visible dès l’année de formation 2016-2017, le nombre de jeunes en apprentissage était de 4 341 soit 5,7 % de moins par rapport à cette année de formation 2019-2020.
Concernant les filières, l’ensemble des secteurs semblent touchés par cette diminution des inscriptions à l’exception du secteur Transport et Logistique (formation de magasinier).
Enfin en termes de nouvelles inscriptions, parmi les 4 589 inscrits, 2 417 apprenants s’inscrivent pour la première fois dans le Réseau IFAPME. Par rapport à l’année dernière, cela représente une diminution de 8 % des nouveaux inscrits en apprentissage.
En formation d’adultes, le nombre d’inscrit dans les Centres de formation IFAPME est assez stable : 11 495 inscrits en 2019-2020 contre 11 789 inscrits l’année dernière avec 40 % d’entre eux effectuant leur formation en alternance sous convention de stage. Il existe des disparités entre les différents secteurs : certains secteurs voient leurs inscriptions augmenter, c’est le cas des secteurs des Prestataires de services (+17,5 %), Socio-culturel, Métal et Technologies, Textile, Métiers du secteur des animaux, Transport et Logistique et Mobilité alors que les autres secteurs « traditionnels » comme la Construction, l’HORECA sont touchés par une diminution des inscriptions.
En formation d’adultes, parmi les 11 495 inscrits en 2019-2020, 6 403 se sont inscrits pour la première fois dans cette filière de formation à l’IFAPME. Le nombre de nouveaux inscrits pour cette filière est stable.
Pour faire face à cette diminution, l’IFAPME et ses centres de formation ont développé plusieurs actions de communication vers les jeunes et les parents afin de renforcer l’attractivité vers l’alternance. Par exemple : * La Journée Portes Ouvertes du Réseau IFAPME en avril, * Des actions spécifiques avec les secteurs et tout particulièrement le secteur de la construction et des entreprises renommées, * Des stages découverte métier en entreprise, * Des « Speed Jobbing » dans les centres de formation permettant aux candidats à l’alternance de trouver une entreprise formatrice, * La réalisation d’une vidéo de recrutement spécifique pour Thomas & Piron, mettant en exergue les avantages de la formation en alternance, les offres d’emploi en fin de formation… * La diffusion de plusieurs posts sur Facebook et Instagram, quasi quotidiens, sur le thème des atouts de la formation en alternance, mettant en exergue la qualité des équipements dans les centres du Réseau IFAPME, la formation aux nouvelles technologies, la sécurité de l’emploi, la stabilité de la carrière… * La participation aux actions développées par WorldSkills Belgium, * Les rendez-vous « Affaires Croissantes », à destination des entreprises.
Concernant l’insertion sur le marché de l’emploi, les chiffres sont toujours excellents ! Une enquête réalisée en 2019 sur l’insertion professionnelle des apprentis certifiés montre que 88,5 % d’entre eux sont insérés en emploi ou en formation 6 mois après leur sortie de formation. Ce bon taux d’insertion est confirmé par l’étude réalisée annuellement par le Service d’analyse du marché de l’emploi et de la formation du FOREm (AMEF) sur l’insertion des jeunes demandeurs d’emploi wallons sortis de l’enseignement, qui précise que le contrat d’apprentissage est une filière qui conduit rapidement à l’emploi. Il est dans le top 3 des diplômes qui mènent à l’insertion avec les masters et les baccalauréats.
En formation de chef d’entreprise, l’enquête sur l’insertion professionnelle montre que 90 % des diplômés de la formation d’adultes et ayant effectué leur formation en alternance sont insérés (à l’emploi ou en formation) 6 mois après leur sortie.
La méthodologie de l’alternance n’a plus à démontrer ses preuves en termes d’atteinte de ce double objectif : - la formation qualitative à un métier technique et/ou technologique ; - l’insertion sur le marché de l’emploi.
C’est pourquoi le développement de la formation en alternance pour les demandeurs d’emploi sera un des chantiers prioritaires dans la politique de la formation en Région wallonne.
Les états généraux de l’alternance devraient permettre également de poser un diagnostic sur les freins à l’essor de ce secteur et sur les leviers à mobiliser.