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La prévention de l'ostéoporose en Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 74 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 13/01/2020
    • de MATHIEUX Françoise
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Une étude a démontré que 55 % des femmes âgées de plus de 70 ans présentent un risque de fractures de fragilité et que 75 % d'entre elles ne sont pas traitées pour l'ostéoporose.

    Les résultats de l'étude, réalisée dans huit pays européens, dont la Belgique, ont été présentés lors du Congrès mondial sur l'ostéoporose, à Paris du 4 au 7 avril 2019.

    L'étude a été menée auprès de 3 798 femmes âgées de 70 ans ou plus après que ces dernières aient consulté spontanément leur médecin généraliste pour une raison quelconque, non spécifiquement liée à leur santé osseuse.

    Avec l'allongement de l'espérance de vie et le vieillissement croissant de la population, il est essentiel de tenir compte de cette maladie.

    Un sous-diagnostic de l'ostéoporose en Europe constitue un obstacle majeur au traitement.

    L'ostéoporose affecte de nombreuses femmes après la ménopause, car leur capacité à former de nouveaux os ne peut pas contrebalancer le rythme auquel l'os est enlevé. Cette perte osseuse entraîne l'affaiblissement des os au fil du temps, augmentant le risque de fracture. On estime qu'une femme sur trois âgée de plus de 50 ans aura une fracture ostéoporotique au cours de sa vie restante.

    L'Organisation mondiale de la santé a officiellement déclaré que l'ostéoporose était une crise de santé publique.

    Madame la Ministre dispose-t-elle de données plus précises en ce qui concerne les femmes wallonnes ?

    Quelles sont les campagnes de prévention menées en la matière en Wallonie, ainsi que les actions concrètes ?

    Le Plan de prévention et de promotion de la santé inclut-il la problématique de l'ostéoporose ?
  • Réponse du 10/02/2020
    • de MORREALE Christie
    Une étude a démontré que 55 % des femmes âgées de plus de 70 ans présentent un risque de fractures de fragilité et que 75 % d'entre elles ne sont pas traitées pour l'ostéoporose. Les résultats de l'étude, réalisée dans huit pays européens, dont la Belgique, ont été présentés lors du Congrès mondial sur l'ostéoporose, à Paris du 4 au 7 avril 2019. L'étude a été menée auprès de 3 798 femmes âgées de 70 ans ou plus après que ces dernières aient consulté spontanément leur médecin généraliste pour une raison quelconque, non spécifiquement liée à leur santé osseuse. Avec l'allongement de l'espérance de vie et le vieillissement croissant de la population, il est essentiel de tenir compte de cette maladie. Un sous-diagnostic de l'ostéoporose en Europe constitue un obstacle majeur au traitement. L'ostéoporose affecte de nombreuses femmes après la ménopause, car leur capacité à former de nouveaux os ne peut pas contrebalancer le rythme auquel l'os est enlevé. Cette perte osseuse entraîne l'affaiblissement des os au fil du temps, augmentant le risque de fracture. On estime qu'une femme sur trois âgée de plus de 50 ans aura une fracture ostéoporotique au cours de sa vie restante. L'Organisation mondiale de la santé a officiellement déclaré que l'ostéoporose était une crise de santé publique.

    L’ostéoporose, comme l’honorable membre l’a souligné est caractérisée par une fragilité osseuse qui augmente le risque de fracture après une chute, risque qui augmente avec l’âge. Les fractures sont deux fois plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes. Après 80 ans, le risque de fracture semble davantage corrélé à la fréquence des chutes qu’à la densité osseuse mesurée par ostéodensitométrie (l’ostéodensitométrie est surtout utile pour les femmes qui pourraient bénéficier d’un traitement médicamenteux après une fracture, pas pour dépister l’ostéoporose de manière générale). C’est bien un problème en augmentation, car une grande proportion des ostéoporoses est liée à deux transformations « physiologiques » : la ménopause et le vieillissement. Le vieillissement expliquant la croissance globale et aussi la croissance des cas chez les hommes. Ce vieillissement de la population dans les années à venir ne fera que croître le problème.

    Madame la Ministre dispose-t-elle de données plus précises en ce qui concerne les femmes wallonnes ?

    Lors de l’enquête de santé par interview effectuée en 2018 par Sciensano (Sciensano HIS 2018 Maladies chroniques ostéoporose PP 67-69 https://his.wiv-isp.be/fr/Documents%20partages/MA_FR_2018.pdf ) ; 3,3 % de la population de 15 ans et plus déclare avoir souffert de problèmes d’ostéoporose au cours des 12 mois qui ont précédé l’interview. Le pourcentage de personnes souffrant d'ostéoporose est passé de 2,8 % en 1997 à 4,7 % en 2008, mais a diminué ensuite de manière statistiquement significative. La diminution de la prévalence de l'ostéoporose entre 2013 et 2018 est plus prononcée en Région wallonne (de 4,6 % à 2,7 %). La prévalence de l'ostéoporose est beaucoup plus élevée chez les femmes (6,5 %) que chez les hommes (1,0 %) et augmente fortement avec l'âge.

    Quelles sont les campagnes de prévention menées en la matière en Wallonie, ainsi que les actions concrètes ?

    Différents facteurs de risque de types variés peuvent aggraver la maladie :
    - ceux accentuant la perte de masse osseuse : ménopause précoce, le tabac, masse pondérale faible, la sédentarité, alimentation non équilibrée … et bien sûr les différentes causes d’ostéoporose secondaire, dont la plus fréquente est l’utilisation des corticoïdes ;
    - ceux accentuant la survenue des complications, par accroissement de la survenue des chutes : troubles fonctionnels, troubles visuels, consommation d’alcool, somnifères (l’administration de somnifères, d’anxiolytiques et de neuroleptiques aggravent le risque de somnolence, augmentent ainsi le risque de perte d’équilibre et de chute avec fracture), sarcopénie …

    Des actions ou plans permettant d’agir sur les différents facteurs de risque cités existent.

    - Le Plan wallon nutrition et bien-être des aînés qui lutte contre la dénutrition des aînés. La dénutrition, pathologie particulièrement fréquente chez la personne âgée en MR/MRS aggrave ou favorise également la prévalence de l’ostéoporose.
    - Le Plan wallon sans tabac qui vise toute la population wallonne.
    - La subvention de l’opérateur EducaSanté, spécialisé dans la prévention des traumatismes (en cas de fracture, l’immobilisation risque à son tour de favoriser la perte de masse musculaire qui entraîne une perte de force qui diminue l’autonomie et par ce cercle vicieux aggrave l’ostéoporose) et amélioration de la sécurité. Étant donné que la survenue d’un accident est toujours multifactorielle (pas cause à effet linéaire) se combinent des facteurs liés à la personne (âge, état physique et mental, et cetera), à ses comportements (prise de risques, évaluation des situations à risques, et cetera) et à son environnement (physique, social, et cetera). Pour être efficace et avoir un impact sur la fréquence et la gravité des traumatismes, il faut donc agir simultanément sur ces catégories de facteurs. Les objectifs spécifiques poursuivis par cette ASBL sont notamment :
    - maintien à domicile et de l’autonomie des 65 ans et plus par la prévention des chutes ;
    - prévention des chutes des résidents en MR et RS.
    - Par l’intermédiaire de plusieurs actions, dont la formation.

    Dans les établissements d’hébergement et d’accueil pour aînés, les professionnels de la santé portent leur attention sur cette fragilité de la personne âgée et bon nombre aménagent des parcours de prévention des chutes qui combinent des matériaux au sol de nature différente (caillou, gravier, pente douce, escalier, herbe…) pour travailler l’équilibre des résidents. D’autres collaborent avec l’ASBL Gymsana qui organise des cours de gym douce.

    Le Plan de prévention et de promotion de la santé inclut-il la problématique de l'ostéoporose ?

    Le WAPPS n’inclut pas directement la problématique de l’ostéoporose dans ses objectifs, mais indirectement via notamment son axe Alimentation et activité physique.

    En effet, l’inactivité physique et les comportements sédentaires sont des facteurs de risque bien connus des maladies chroniques, telles que l’ostéoporose. Un des enjeux majeurs de santé publique est la réduction de la sédentarité et l’augmentation de l’activité physique quotidienne tout au long de la vie.

    Ainsi qu’au niveau de l’axe Prévention des traumatismes non intentionnels.
    Pour repérer les personnes âgées à risque de chute, la recherche d’antécédents de chutes et la réalisation des tests (notamment « time up and go » qui mesure le temps pour se lever d’une chaise, marcher sur 3 mètres, demi-tour et se rasseoir) physiques simples et standardisés sont utiles. La prévention des chutes chez les personnes âgées vivant à leur domicile repose sur l’aménagement de l’habitat, la correction d’un éventuel trouble de la vision, la correction d’éventuels troubles du rythme cardiaque et des exercices physiques réguliers qui ont une efficacité prouvée pour limiter les chutes avec traumatisme.

    Bien entendu, la lutte contre le tabac et l’alcool, abordé dans le WAPPS, participent également à diminuer le risque d’ostéoporose et/ou à ses conséquences.