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Les cibles potentielles du virus responsable de la peste porcine africaine (PPA) en Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 109 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 13/01/2020
    • de LENZINI Mauro
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Récemment les associations professionnelles d'éleveurs ont établi le bilan 2019 relatif à la production et la vente de viande.

    Même si la Fenavian souligne que la viande de porc atteint enfin un prix correct, ces associations soulèvent la question de l'exportation vers la Chine (qui importe 50 % de la production mondiale de porc), suite à un embargo sur la viande belge pour cause de PPA.

    Dans la presse, on peut lire que « la Chine est soumise à d'énormes restrictions internes à cause de l'épidémie de PPA ».

    En Belgique je crois savoir que seuls les sangliers sont victimes de la PPA, mais visiblement en Chine les porcs aussi sont sensibles à ce virus.

    Les souches belge et chinoise sont-elles identiques ?

    Ce type d'Asfavirus est-il sujet à des mutations ou est-il génétiquement stable ?

    En Europe, Madame la Ministre a-t-elle connaissance de souches mortelles pour le porc ?

    Existe-t-il un organisme européen, belge, voire wallon, qui est chargé de suivre l'évolution génétique et de virulence du virus de la PPA ?
  • Réponse du 21/04/2020
    • de TELLIER Céline
    Le virus de la peste porcine africaine (PPA) est un virus qui s’attaque exclusivement aux suidés (famille des porcins), tels que le sanglier et le porc domestique. La mortalité due au génotype II du virus de la peste porcine africaine est très élevée dans la forme aiguë qui nous concerne, qu’il s’agisse de sanglier ou de porc, soit environ de 95 % à 100 % des individus contaminés.

    La maladie est originaire d'Afrique, et est arrivée en Géorgie en 2007. Le virus qui touche la Wallonie appartient au même génotype que celui qui sévit dans les autres pays d’Europe et en Asie, dans les élevages de porcs et dans les populations de suidés sauvages, soit le génotype II.

    Pour identifier l’origine du virus, le séquençage de l’ADN du virus a été réalisé par l’Université de Liège. Le virus découvert en Belgique est ainsi génétiquement proche de ceux circulant dans les pays européens et aussi décrits en Moldavie, Ukraine, Biélorussie et dans certaines régions de la Russie.

    Le développement d'un vaccin est entravé par la complexité génétique du virus de la peste porcine africaine et par des difficultés techniques telles que l'absence de lignées cellulaires stables.

    Au niveau européen, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA, soit l’équivalent de l’AFSCA au niveau européen) et au niveau international, l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE), sont très impliqués dans le suivi du virus. Plusieurs laboratoires en Asie, aux USA et en Europe sont également à la recherche d’un vaccin qui pourrait être administré aux populations de sangliers, comme ce fut le cas pour la peste porcine classique en Allemagne et en France au début des années 2000.

    Si la Wallonie est indemne en élevage porcin, c’est parce que les mesures mises en place par la Région wallonne ont permis de confiner le virus et que celles prises par l’AFSCA ont permis d’éviter toute contamination des élevages, notamment via des normes de biosécurité sévères et l’abattage des porcs dans la zone contaminée.