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L'air pollué dans les habitations wallonnes

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 106 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 10/01/2020
    • de MATHIEUX Françoise
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Selon la société wallonne Air Label, basée à Wavre, en quelques chiffres, il faut savoir que nous respirons en moyenne un air de 8 à 12 fois plus pollué à l'intérieur qu'à l'extérieur. On sait aussi qu'en Belgique, 79 % des habitations ont un air malsain ou toxique, dont 42 % qui contiennent en moyenne quatre polluants cancérigènes.

    On pourrait imputer 117 000 décès par an à l'air intérieur pollué.

    Par exemple, un meuble neuf dégage des matières toxiques, idem pour certaines bougies odorantes ou des sprays soi-disant purifiants.

    Mais ce sont les produits d'entretien qui nous font le plus de tort.

    Par ailleurs, les chambres des enfants seraient en général les pièces les plus polluées des habitations.

    Cela relève d'un réel problème de santé publique.

    Quelles sont les pistes dégagées par le Gouvernement wallon afin de tenter de rendre l'air de nos habitations moins malsain ?

    Qu'en est-il au niveau des recommandations et impositions wallonnes en la matière ?

    Je pense notamment au système d'aération et de ventilation ?

    Par ailleurs, dispose-t-on de données relatives en ce qui concerne l'air dans l'habitat wallon ?
  • Réponse du 21/04/2020
    • de TELLIER Céline
    La qualité de l’air intérieur constitue un enjeu de santé publique.

    Le décret du 31 janvier 2019 relatif à la qualité de l’air intérieur vise à maintenir et à améliorer la qualité de l’air intérieur des espaces fermés, afin de limiter les risques pour la santé des habitants ou usagers. Malheureusement, celui-ci n’est pas encore opérationnel car il n’a pas fait l’objet d’arrêtés d’exécution par le précédent Gouvernement.

    Mon équipe et mon administration travaillent actuellement sur ces arrêtés.

    Une analyse des actions à mener, en ce compris au niveau législatif, est en cours, mais des actions en matière de qualité de l’air intérieur sont déjà menées par la Wallonie depuis plusieurs années.

    En matière de communication sur la qualité de l’air intérieur, les sites web de la Cellule Permanente Environnement-Santé (http://environnement.sante.wallonie.be) (SPW Environnement) et de l’Agence wallonne de l’Air et du Climat (http://www.awac.be) (AwAC), ainsi que les ressources documentaires de l’ASBL Espace Environnement (https://www.espace-environnement.be/centre-de-documentation/), diffusées depuis 2003 avec le soutien de la Région wallonne, sont également de précieuses sources d’information pour le public (sources/types de polluants, solutions dont ventilation/aération).

    Par ailleurs, le Plan Wallon Environnement Santé 2019-2023 (ENVIeS) propose huit actions en lien direct avec la qualité de l’air intérieur. Trois concernent les enfants, un public particulièrement sensible à la pollution de l’air, et s’inscrivent dans le milieu scolaire. Il s’agit des projets :
    - « CO2 ECOLES », visant à fournir et à assurer le suivi de capteurs portatifs de dioxyde de carbone dans plusieurs centaines d’écoles (Fiche Action ENVIeS n°I-2-2) ;
    - « BIOSURPLA », qui a pour objectif d’étudier la possibilité d’organiser une biosurveillance de la qualité de l'air intérieur des salles de classe par les plantes (Fiche Action ENVIeS n°I-2-4 ) ;
    - « AIR ECOLES » qui permettra de développer des outils concrets destinés à améliorer la qualité de l’air intérieur dans les écoles (Fiche Action ENVIeS n°I-2-5).

    Par ailleurs, un des objectifs stratégiques du plan ENVIeS en lien avec la qualité de l’air intérieur consiste à « renforcer la dissémination des outils d’information existants à destination des différents publics (dont les citoyens) en matière de qualité de l’air intérieur » (Axe I- Point 2.a 8 Phase III).

    Le projet « AD’AIR à la maison » (Phase III), qui est actuellement mené par l’ASBL « Hygiène Publique en Hainaut » (ASBL HPH), dépendante de « Hainaut Vigilance Sanitaire » (ou HVS, ex-Institut d’Hygiène), vise à élaborer des fiches de bonnes pratiques et des outils d’auto-évaluation spécifiques aux habitations privées.

    Pour ce faire, l’ASBL HPH adapte le guide de bonnes pratiques, précédemment développé dans le cadre du projet « AD’AIR à l’école », au cadre spécifique de l’habitat privé. Ces adaptations doivent tenir compte des spécificités de ces lieux de vie et impliquent la création de nouvelles fiches ; notamment en ce qui concerne la problématique du monoxyde de carbone (CO) et des chauffages individuels au fuel ou autre. La manière dont sera disséminé ce matériel n’a pas encore été arrêtée à l’heure actuelle.

    Sur le terrain, chaque province wallonne dispose d’un Service d’Analyse des Milieux Intérieurs (SAMI). A la demande d’un médecin, les SAMI expertisent l’aspect sanitaire d’un logement et formule des conseils pour en améliorer la qualité de l’air intérieur.