La participation de Wallonie Belgique Tourisme (WBT) au World Travel Market (WTM) Responsible Tourism à Londres
- Session : 2019-2020
- Année : 2020
- N° : 90 (2019-2020) 1
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Question écrite du 17/01/2020
- de GARDIER Charles
- à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
Wallonie Belgique Tourisme avait donc un stand afin d'y accueillir et rencontrer des opérateurs touristiques, des décideurs, et des acteurs dans le secteur du voyage et du transport.
Ces foires et salons sont des événements importants qui permettent à nos opérateurs de mettre en valeur les produits touristiques wallons et notre attractivité.
Quels retours Madame la Ministre a-t-elle quant à la participation de Wallonie Belgique Tourisme à cet événement ?
Quelle est la place du marché britannique dans le tourisme wallon ?
La perspective du Brexit a-t-elle des conséquences en la matière ?
Ces événements internationaux permettent-ils également l'essor de nouveaux marchés ?
Réponse du 10/02/2020
- de DE BUE Valérie
Depuis la réforme de l’État en 2017, WBT y occupe une place prépondérante sur un espace dédié à la Wallonie, occupé en outre par des prestataires touristiques wallons. En 2019, le stand Wallonie de WBT comptait une vingtaine d’opérateurs, sur un stand aux couleurs wallonnes de 165 m² au cœur de la zone « Europe » du salon, avec en outre des coopérations et opérations menées conjointement avec le stand voisin, représentant la région bruxelloise.
La présence de ces opérateurs touristiques wallons sur un tel salon mondial est rendue possible grâce aux actions de Marketing coopératif et aux clubs de promotion de Wallonie Belgique Tourisme. L’ASBL leur propose en effet un tarif préférentiel qui garantit à moindre coût une présence wallonne autour de WBT, afin de proposer aux visiteurs une palette riche et diversifiée de produits touristiques, séjours et visites en Wallonie.
Les retours d’un tel salon se font donc grâce aux contacts professionnels pris par WBT et les opérateurs touristiques wallons présents, avec les transporteurs britanniques notamment, mais aussi grâce aux relations d’affaires entreprises avec des Tour opérateurs et professionnels venus d’autres pays européens notamment. Ces transporteurs et Tour opérateurs peuvent alors imaginer et construire leurs produits touristiques pour l’année suivante, sur base des offres ciblées qui leur ont été présentées au salon par WBT et par nos prestataires wallons.
Le World Travel Market est donc une plateforme internationale essentielle qui permet notamment de concrétiser les contacts pris précédemment lors de missions, éducs tours et cetera.
Pour la Wallonie, le marché britannique occupe la 4e place des marchés européens (hors Belgique francophone et néerlandophone) après les Pays-Bas, la France et l’Allemagne.
Plus précisément, la clientèle britannique représente 4 % des arrivées en hôtellerie (chiffres OTW 2018), à titre de comparaison, l’Allemagne se situe à 4,6 % et les Pays-Bas à 6,4 %. Le Britannique privilégiera l’hôtellerie à l’hébergement de terroir, mais il représente une part de marché non négligeable. Il est, par contre, plus faible consommateur d’attractions touristiques avec seulement 0,8 % d’origine britannique. Ceci démontre par ailleurs qu’il s’agit d’un tourisme de niche et c’est d’ailleurs en ce sens que Wallonie Belgique Tourisme oriente sa communication et la proposition de produits touristiques ciblés. Les actions principales sur le marché britannique consistent en effet en développement de thématiques fortes et ciblées comme le tourisme de mémoire (Waterloo, les sites des conflits des guerres 14-18 et 40-45) avec en point d’orgue les villes comme Mons, Liège ou Waterloo, mais encore les circuits en voitures anciennes « Vintage cars » en Ardennes, les événements et activités sportives (cyclisme, automobile) ou encore le golf.
Le budget octroyé à la promotion sur ce marché en 2018 s’élevait à : 162 000 euros (WBT), à cela s’ajoutaient 22 700 euros grâce aux partenariats.
Outre les campagnes de promotion organisées dans divers magazines spécialisés (« Britain at War », « Military History Monthly », « History Revealed », « Country Walking Magazine », « Golf South Magazine », et cetera), le public britannique a pu profiter, depuis fin 2017, d’un tout nouveau site web dédié : walloniabelgiumtourism.co.uk qui comptait déjà 126 368 visiteurs uniques.
Par ailleurs, outre les médias traditionnels, des campagnes online sont planifiées, principalement pour attirer le public britannique vers un de ses produits phares : les city-break. Une campagne online a été menée avec le « Kent Messenger Group » (kentonline.co.uk) d’avril à mai (chiffres 2018) qui a généré plus de 2 100 010 pages impressions et 727 clics. Le concours organisé durant les quatre mêmes semaines a généré plus de 2.8 millions visiteurs.
Ces chiffres seront bien entendu actualisés dès la parution prochaine du rapport d’activités 2019 de Wallonie Belgique Tourisme.
En ce qui concerne le Brexit et ses conséquences éventuelles sur le marché britannique, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions en la matière, sachant que le Royaume-Uni n’est sorti de l’Union européenne que ce 31 janvier et que, bien entendu, une période de transition s’ouvrira jusqu’au 31 décembre prochain.
En pratique, le Royaume-Uni ne participera plus aux institutions européennes, mais il appliquera toujours l’ensemble de la réglementation européenne, notamment à propos de la circulation de personnes. Au 31 janvier 2020, il n’y aura donc aucun changement pour les touristes britanniques qui veulent se rendre en Belgique, et vice-versa.
La période de transition doit permettre la tenue de négociations en vue de la signature d’un nouvel accord qui définira la nouvelle relation entre l’Union européenne et le Royaume-Uni (en matière d’échanges commerciaux et de circulation des personnes). Mais le délai de transition de 11 mois, pour arriver à la conclusion d’un accord, semble particulièrement court quand on sait que celui-ci devra être ratifié par le Parlement britannique, le Parlement européen et l’ensemble des parlements des États membres de l’Union européenne. La période de transition pourrait donc d’être plus longue encore.
Il est évidemment impossible à cet égard de prévoir ce qu’il va se passer réellement sur le plan touristique, la situation évoluant au jour le jour.
Cependant, en examinant les statistiques quant à la venue de touristes britanniques en Wallonie, après avoir constaté une hausse de 8 % pour les 6 premiers mois de 2019 (par rapport aux 6 premiers mois de 2018), il apparaît que les chiffres ont chuté en notre défaveur durant les mois de juillet, août et septembre. Il est impossible d’en connaître vraiment la cause : chute de la livre sterling ? Intérêt des Britanniques pour les marchés plus lointains ? Le Brexit en tant que tel ?
L’évolution des échanges entre nos deux pays est à suivre et sera tributaire de plusieurs facteurs, tels que les décisions prises en matière de procédures administratives (passeport ? Visa ? contrôles aux frontières ?), la santé de la livre sterling, le danger de sentiment anti-européen qui pourrait naître si les négociations ne devaient pas bien se passer, ou encore la découverte de nouveaux types de tourisme hors Union européenne et moins chers.
Néanmoins, je serai attentive à l’évolution de ce marché, mais que l’honorable membre sache que lors du récent salon WTM de fin 2019, et lors des contacts permanents pris avec le secteur anglais par notre représentation à Londres, nous n’avons pas observé d’inquiétude majeure quant à la programmation de voyages vers notre pays, dans un avenir proche ou même à moyen terme.
Comme expliqué plus haut, ce genre d’événement international permet non seulement de toucher les professionnels et transporteurs britanniques, mais aussi, et de plus en plus ces dernières années, d’avoir des contacts et relations d’affaires avec des Tour opérateurs et professionnels venus d’autres pays européens, ainsi que d’Amérique et d’Asie. Wallonie Belgique Tourisme en est conscient et reste donc très attentif à l’évolution de ces marchés. Même si l’on ne peut pas parler d’un véritable essor vers des marchés émergents et que les marchés asiatiques et les États-Unis ne figurent pas dans la liste des marchés prioritaires, ils constituent certainement des opportunités non négligeables. À nous de faire en sorte, avec les partenaires touristiques wallons, d’inscrire la Wallonie sur la carte des circuits européens organisés par les tours opérateurs de ces pays.