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Le "surtourisme"

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 97 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 21/01/2020
    • de GARDIER Charles
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Une étude pointée par le journal Le Soir précise que sur 290 régions étudiées en Europe, 53 présentent une destination confrontée au « surtourisme ».

    Les indicateurs utilisés pour définir ce concept reposent sur la densité et l'intensité, notamment en termes de nuitées, la capacité d'accueil, la part du secteur touristique dans le poids économique de la région, ainsi que des modalités relatives à la mobilité.

    Madame la Ministre le sait, je suis un fervent défenseur du développement touristique de nos contrées qui contribue non seulement au bien-être économique, mais également social ou culturel. Il n'en demeure pas moins que nous avons tous déjà été confrontés à des sites touristiques surpeuplés et les conséquences négatives y sont aisément identifiables : préservation du patrimoine, empreinte écologique, bien-être des habitants concernés.

    Loin de moi l'idée de limiter le tourisme en Wallonie, mais la problématique me semble néanmoins importante à soulever.

    Pourrais-je avoir son analyse de la situation ?

    En Belgique, il semble que la Wallonie soit épargnée par ce phénomène. Le confirme-t-elle ?

    Une éventuelle anticipation du « surtourisme » est-elle étudiée ou envisagée ?

    Madame la Ministre possède-t-elle des chiffres macro sur la hauteur de fréquentation des principaux sites touristiques wallons ?
  • Réponse du 10/02/2020
    • de DE BUE Valérie
    L’étude citée dans Le Soir n’est pas la seule source abordant le « surtourisme ». Cette problématique est relatée à maintes reprises dans la presse écrite et audiovisuelle.

    Certaines villes européennes sont particulièrement touchées. Citons entre autres Barcelone, Amsterdam, Venise, ou encore Brugges pour en citer une en Belgique et qui semble potentiellement débordée.

    Il est bien évident que les technologies de l’information et de la communication, les réseaux sociaux, les facilités de mobilité ont tendance à accélérer la croissance et à amplifier la concentration de touristes dans certains lieux.

    Pour ce qui concerne la Wallonie, en regard des chiffres avancés par l’Observatoire wallon du Tourisme (OwT), elle est épargnée par ce phénomène.

    Pour l’année 2018, 12 478 030 visiteurs ont fréquenté les 318 attractions et infrastructures touristiques wallonnes, en ce compris les grands pôles. Cela représente une augmentation de 5 % par rapport à l’année précédente.

    Concernant la répartition, cinq sites recensent plus de 500 000 visiteurs sur l’année. Il s’agit de Pairi Daiza, Walibi/Aqualibi, Domaine de Han, Abbaye de Maredsous et du Domaine d’Hélécine.
    Ces chiffres sont publiés dans « La Wallonie touristique en chiffres » et sont disponibles sur le site web du Commissariat général au Tourisme via les Pages Pro.

    Nous attendons les chiffres pour l’année 2019.

    L’anticipation d’un risque de surtourisme nécessite plusieurs approches :

    Tout d’abord une approche de développement du tourisme wallon.
    Notre tourisme est résolument tourné vers un tourisme respectueux de l’environnement social et naturel. Les développements touristiques doivent pouvoir être réfléchis et construits dans ce cadre. Le touriste qui vient en Wallonie recherche une expérience liée à la nature, à l’authenticité et à la qualité. C’est pourquoi je continue à soutenir le développement de la démarche « Wallonie Destination Qualité », que j’ai mis la nature au centre de la promotion touristique pour ces deux années (2020 et 2021),…

    Ensuite, une approche stratégique et prospective.
    Cet aspect de veiller à maintenir un tourisme diffus et respectueux des trois piliers du développement durable de matière pérenne sera au centre de l’étude stratégique que je lance pour le tourisme wallon.

    Et enfin, une approche d’évaluation et de suivi des chiffres de fréquentation.
    Dans ce cadre, l’Observatoire wallon du Tourisme (OwT) a développé et continue de développer des outils qui nous permettront de rester vigilants sur les potentielles zones qui, à terme, pourraient être touchées par ce phénomène. Après chaque période de vacances, l’OTW réalise un baromètre qui permet, notamment, de pointer la fréquentation des zones touristiques, une analyse annuelle est également effectuée de manière plus approfondie et plus large dont les résultats nous permettent d’établir un véritable tableau de bord de suivi des chiffres de fréquentation. Cela devra nous donner des indications objectives permettant d’orienter les développements ou non de certaines zones. Tous ces chiffres vont alimenter l’étude stratégique évoquée ci-dessus.

    Pour la Wallonie, l’enjeu n’est donc pas de l’ordre du surtourisme, mais bien de veiller à un équilibre entre les trois piliers du développement d’un tourisme durable qui profite à la fois aux Wallons, à leur économie tout en préservant leur milieu de vie.