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Le potentiel de la biométhanisation en matière agricole

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 156 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 22/01/2020
    • de LEONARD Laurent
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Fin octobre 2019, ValBiom a publié une étude, commandée par les gestionnaires belges du gaz naturel, sur le potentiel du biométhane en Belgique. Elle conclut que le biogaz pourrait apporter une contribution majeure à la réalisation des objectifs climatiques en Belgique.

    En effet, selon cette étude, le potentiel de biogaz réaliste en Belgique serait de 15,6 térawatts-heures PCS (pouvoir calorifique supérieur). Il pourrait donc combler 82 % de l'augmentation de la production d'énergie renouvelable fixée par le PNEC à 19,1 térawatts-heures.

    Ce potentiel se trouve majoritairement, sans grande surprise, en zones agricoles et de grandes cultures. L'agriculture concentre en effet le plus gros apport du gisement, soit 80 %. Le secteur devrait donc être largement mobilisé pour que la biométhanisation atteigne son plein potentiel. Une initiative qui permettrait au secteur agricole de s'inscrire pleinement dans une démarche d'économie circulaire.

    La Déclaration de politique régionale stipule que « Le Gouvernement encouragera la biométhanisation pour une meilleure gestion des déchets, soutiendra les agriculteurs produisant de l'énergie de manière significative pouvant alimenter un réseau local (village, hameau, entreprise) et octroiera des aides, comme un audit énergétique, aux exploitations agricoles désireuses d'investir dans le renouvelable ».

    Comment le Gouvernement entend-il encourager concrètement la biométhanisation ?

    Des campagnes d'information vont-elles être lancées auprès du monde agricole ?

    Monsieur le Ministre a-t-il déjà reçu des demandes d'aide de la part d'agriculteurs ?
  • Réponse du 31/01/2020
    • de BORSUS Willy
    La biométhanisation est d’ores et déjà encouragée auprès des agriculteurs.

    Des aides existent :
    - pour les installations de biométhanisation à la ferme produisant moins de 10 kW et dont la production est auto-consommée. Ces aides sont octroyées par le SPW ARNE (régime ADISA) ;
    - pour les autres installations, via le régime des incitants destinés à favoriser la protection de l’environnement et l’utilisation durable de l’énergie. Les demandes d’aides sont gérées par le SPW EER.

    Ces deux régimes peuvent être complétés par des aides européennes dans le cadre du Programme wallon de développement rural 2014-2020.

    À ce jour, quatre demandes ont été introduites par des agriculteurs auprès du SPW EER et une auprès du SPW ARNE.

    Pour l’avenir, l’honorable membre l’a relevé, la DPR prévoit effectivement un accent important sur le développement du renouvelable en Région wallonne. En tant que Ministre de l’Agriculture, je vais mettre 2020 à profit pour analyser les axes, les synergies qui peuvent s’intensifier, voire se créer, entre le monde agricole et les énergies renouvelables.

    L’ASBL ValBiom stimule et facilite la concrétisation d’initiatives durables intégrant la production de biomasse et sa transformation en énergies et matériaux. L’une de ses missions, dans le cadre de la convention BioMaSER, est d’œuvrer au bon développement de la filière biométhanisation. Parmi ses actions : l’accompagnement et le conseil vis-à-vis des porteurs de projet, qu’il soit un particulier ou un organisme public/privé (agriculteurs, entreprises, communes, coopératives), mais aussi la sensibilisation via différentes actions de communication (conférences, visites de terrain, publications…).

    Selon ValBiom, le potentiel de biomasse se trouve pour 80 % dans le secteur agricole (les tontes de pelouses, boues de station d’épuration et autres ne représentent que 20% de ce potentiel). Le modèle agricole représente donc une piste sérieuse. Il s’agit également d’une opportunité pour les agriculteurs de devenir pivot de l’économie circulaire dans les zones rurales : fournisseur de denrées alimentaires, recycleur de déchets organiques, producteur d’énergie…

    Mais l’honorable membre l’aura compris, tout ambitieux qu’il soit, il mérite une analyse fine.