/

Le parc à grumes de Tenneville

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 124 (2019-2020) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 22/01/2020
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En février 2019, le Ministre wallon de la Nature et de la Forêt inaugurait le premier parc à grumes de Wallonie situé dans la forêt domaniale de Saint-Michel Freyr (Tenneville).

    L'objectif est d'y rassembler des arbres remarquables, soigneusement sélectionnés par les agents du DNF pour les vendre par soumission au meilleur prix, arbre par arbre, ce qui n'est pas le cas lorsqu'il s'agit d'une vente d'arbres sur pied par lots complets.

    Certaines ventes, relatées par la presse, ont permis de vendre des bois à des prix bien au-dessus du marché local. Ainsi, certains chênes âgés en moyenne de 250 ans sont partis à 890 euros/m³. Un arbre exceptionnel de 7,7 m³ s'est même vendu au prix record de 17 671 euros, soit près de 2 300 euros/m³.

    Si ces prix sont intéressants pour les exploitants, ils excluent de facto les scieries wallonnes du marché. Ces bois sont donc valorisés à l'exportation, souvent en Chine. Une grande partie de la plus-value est réalisée sous d'autres cieux et, par ailleurs, ce modèle économique est extrêmement énergivore.

    L’administration de Madame la Ministre est-elle informée des quantités et du prix des grumes vendues sur le parc de Tenneville ?

    Peut-elle nous faire part du différentiel des prix obtenus par rapport aux prix du marché wallon ?

    Est-elle informée de la destination des grumes ainsi achetées ?

    Quelles sont les mesures qu’elle a prises, le cas échéant avec son collègue en charge de l'Économie, pour concrétiser la volonté de la Déclaration de politique régionale d'adapter les forêts aux changements climatiques, ainsi que de développer l'industrie forestière wallonne vers la coupe de tous les types de bois et vers la transformation locale du bois ?
  • Réponse du 23/01/2020
    • de TELLIER Céline
    Le parc à grumes rassemble sur un même site les plus belles grumes constituant ainsi une vitrine de la qualité des bois produits dans notre région par mon administration. Son objectif est de valoriser cette qualité et le savoir-faire qui y est associé à travers la meilleure valorisation économique possible de ces grumes.

    Les scieries wallonnes ne sont pas exclues de la vente. L’année dernière, des lots ont été achetés par des exploitants ou scieurs locaux. De plus, les qualités des bois présentés sur le parc sont des qualités à destination du tranchage ou à destination de merranderie pour la plupart. Ce sont des transformations de bois qui ne se font plus chez nous. La grande majorité de ces bois n’intéressent donc pas nos scieries locales. En revanche, les surbilles (parties supérieures du tronc) sont quant à elles de qualité sciage et ont été vendues l’année dernière et cette année également aux scieries locales. Les bois achetés sur le parc ne sont pas valorisés en Chine, bien au contraire. Les acheteurs l’année dernière étaient principalement des trancheurs allemands, des merrandiers français et même un fabriquant d’orgues allemand.

    L’administration est évidemment informée des quantités et prix des grumes vendues sur le parc à grumes, étant donné que c’est elle qui en a la gestion. Elle est en charge de la sélection des bois, du suivi des exploitations et de la mise en vente, comme elle le fait pour tout autre type de vente (ventes publiques, gré à gré, et cetera).

    En Wallonie, les ventes de bois traditionnelles sont des ventes de bois sur pied. Or, le parc à grumes vend des bois abattus, il est donc difficile à ce stade et sur base d’une seule vente de faire un différentiel des prix obtenus. L’Office économique wallon du bois est chargé de suivre ce projet et d’évaluer son intérêt économique.
    La vente du parc à grumes se fait dans le cadre d’une vente internationale de bois précieux qui reprend les parcs à grumes de France, Allemagne et Flandre. Les Luxembourgeois présentent aussi des bois sur le parc à grumes français. Les acheteurs de bois précieux sont des habitués de ces différents parcs et, comme déjà expliqué, sont pour la plupart d’entre eux des trancheurs, des merrandiers et des ébénistes provenant de ces différentes régions. Ils sont à la recherche de bois de qualité exceptionnelle. Il y a donc très peu d’exportateurs qui s’intéressent au parc.

    L’Office économique wallon du bois mis en place en 2011 est notamment en charge actuellement d’une campagne de promotion de la filière bois et plus particulièrement sur l’utilisation du bois local. Il a également mis en place un label Bois local.