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La participation des entreprises wallonnes à la reconstruction de l'Albanie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 162 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 23/01/2020
    • de COLLIGNON Christophe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Dans la nuit du 26 novembre 2019, l'Albanie a été secouée par un puissant séisme de magnitude 6,4 sur l'échelle de Richter. Des dizaines de victimes ont perdu la vie et des centaines d'autres ont été blessées. Plusieurs milliers d'habitants se sont, dans le même temps, retrouvés sans abri.

    Après plusieurs jours d'évaluations menées sur le terrain par des spécialistes de l'Union européenne, la mise en place de logements temporaires a été décidée. Le mécanisme fédéral d'aide d'urgence B-FAST a alors été activé par la Belgique, dès le 29 novembre, notamment pour assurer une aide logistique et administrative.

    Au lendemain du sinistre, d'autres pays (France, Grèce, Italie, Turquie, Luxembourg…) se sont associés à l'aide immédiate aux sinistrés albanais, leur apportant un soutien matériel et financier, en réponse notamment à un appel d'urgence lancé par la Fédération internationale Croix-Rouge/Croissant-Rouge.

    Deux mois nous séparent à présent du séisme et l'heure est à la reconstruction dans le pays. Les autorités locales doivent envisager la construction de milliers de nouveaux logements pour les sans-abris.

    Du côté des spécialistes, on espère que cette catastrophe servira de prise de conscience pour moderniser la réglementation en matière de construction et commencer à prendre sérieusement en compte le risque sismique, la région des Balkans y étant particulièrement exposée.

    En Wallonie, nous disposons assurément d'entreprises spécialisées et très compétentes qui pourraient participer aux opérations de reconstruction dans les zones sinistrées albanaises.

    Il me revient que, souhaitant occuper ce nouveau marché, un consortium de cinq entreprises wallonnes vient à ce propos de naître, rassemblant la société amaytoise BELALB (Vasil Capeqi), les Namurois Ronveaux (construction) et BC Géol (expertise sismique), le Wavrien Géo-Topics (diagnostic béton) et le Gembloutois Atrasol (gestion des déchets, énergie renouvelable).

    Via son agence à l'exportation et aux investissements étrangers (AWEx) ainsi que par le biais de ses contacts internationaux, le Gouvernement wallon pourrait-il envisager d'encourager, de promouvoir et/ou de soutenir les initiatives d'entrepreneurs wallons désireux de participer à la reconstruction de l'Albanie ?

    Dans cette optique, quelles mesures pourraient-elles être envisagées ?
  • Réponse du 10/02/2020
    • de BORSUS Willy
    Suite au puissant séisme qui a secoué l’Albanie le 26 novembre 2019, l’heure est effectivement à la reconstruction. Toutefois, les autorités locales ne pourront répondre au défi de celle-ci sans le soutien de la Communauté internationale et en l’absence d’un programme de reconstruction tenant compte des besoins précis.

    L’Union européenne a d’ores et déjà annoncé le dégagement d’un budget de 15 millions d’euros pour la reconstruction des bâtiments publics prioritaires.

    À la demande du Gouvernement albanais, un PDNA (Post Disaster needs Assessment) a été lancé à la mi-décembre par l’Union européenne, les Nations-Unies et la Banque Mondiale et est actuellement en cours de finalisation. Les conclusions de ce PDNA qui servira de base pour la coordination des efforts de reconstruction et de réhabilitation seront présentées lors de la conférence qui se tiendra à Bruxelles le 17 février prochain.

    L’UE, organisatrice de la conférence, y accueillera différents bailleurs de fonds : les États membres, les partenaires des Balkans orientaux, des représentants d’autres pays, des organismes financiers internationaux, ainsi que des représentants des Nations-Unies et de la Banque Mondiale.

    Il va de soi que les services de l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (AWEx), et plus particulièrement ceux de la cellule Financement Internationaux et de l’AWEx EU Office, seront mis à disposition, non seulement du consortium de cinq entreprises wallonnes récemment constitué, mais de toute entreprise wallonne désireuse de participer aux opérations de reconstruction de la zone sinistrée.

    Dans un pays qui n’a pas encore relevé tous les défis de la lutte contre la corruption (l’index de perception de la corruption publié par Transparency International classe l’Albanie en 106e rang sur 180 pays et obtient un score de 35/100, le score évaluant le niveau de corruption du secteur public de zéro (très haut degré de corruption) à 100 (corruption inexistante) et dont les moyens budgétaires restent limités, l’implication des entreprises wallonnes dans les projets de reconstruction via les projets qui seront financés par les bailleurs de fonds internationaux à l’issue de la Conférence du 17 février semble en effet être la plus recommandable.