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Les perspectives de développement de l'économie circulaire en Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 171 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 31/01/2020
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    À l'heure du développement durable, l'économie circulaire prend tout son sens, tant elle permet une alternative à nos modes de productions et de consommations.

    Ainsi selon une étude de la Fondation Roi Baudouin (FRB), l'économie circulaire, c'est 262 000 emplois, soit l'équivalent de 7,5 % du total des emplois en Belgique.

    Par ailleurs l'attrait pour ces entreprises va grandissant. Si la Flandre taille la part du lion avec près de 148 000 emplois, la Wallonie affiche elle un léger retard avec un équivalent de 56 000 emplois pour ce secteur d'activité.

    Quel état des lieux pouvons-nous faire aujourd'hui sur l'économie circulaire en Wallonie? Est-ce que les chiffres de la FRB sont exacts ?

    Quelles sont alors les perspectives d'avenir pour rattraper notre retard sur la Flandre et promouvoir cette économie en Wallonie ?

    Qu'en est-il d'un éventuel support de la Wallonie sur les aspects ingénieries et technologies numériques ?

    Est-ce que des acteurs ou des candidats entrepreneurs se manifestent pour s'investir dans ce secteur économique? Comment sont-ils accompagnés dans leurs démarches ?

    Aussi, est-ce que des actions transversales associant les collègues de Monsieur le Ministre ayant en charge l'Emploi et l'Environnement sont en cours ou envisagées à ce jour ?
  • Réponse du 21/02/2020
    • de BORSUS Willy
    Les questions relatives aux perspectives de développement de l’économie circulaire en Wallonie constituent une de mes politiques prioritaires pour cette législature et qui seront ainsi pleinement alignée avec le Green deal européen.

    L’étude la Fondation Roi Baudouin que mentionne l'honorable membre traite d’un sujet qui avait encore été trop peu exploré : l’impact de l’économie circulaire sur l’emploi. C’est évidemment tout à fait essentiel à prendre en compte et l’étude de la Fondation Roi Baudouin donne de premières indications intéressantes. Toutefois, les résultats sont à interpréter avec prudence. La méthode utilisée repose sur les informations publiées et communiquées par les entreprises. Cela signifie que toutes les entreprises actives dans ce domaine, mais ne communiquant pas publiquement à ce sujet, ne sont pas prises en compte. De plus, l’étude s’en remet à la bonne foi des entreprises quant aux informations qu’elles divulguent.

    À côté de cette précaution, il faut rappeler que la Flandre poursuit, depuis plusieurs années, une stratégie ayant pour objectif d’accélérer sa transition vers une économie circulaire, et a lancé son Green Deal Circulair Aankopen dès 2017. Elle a donc pu bénéficier des effets de celle-ci dans les résultats présentés dans l’étude de la Fondation Roi Baudouin.

    De plus, la quasi-absence en Wallonie d’appels à projets stimulant le développement de l’économie circulaire peut également expliquer la différence en termes d’emplois. En effet, Bruxelles et la Flandre ont toutes les deux commencé à offrir ce même type d’opportunités à partir de 2016 et 2017. Pour avoir une idée de ce que cela représente, en 2019 Be circular a soutenu 26 projets à hauteur de 1 959 611 euros pour un total estimé de 105 ETP crées. En Flandre, en 2017 et 2018 combinés, ce ne sont pas moins de 10 974 024 euros qui ont été investis sur 135 projets différents.

    Je compte bien rattraper ce retard ou à tout le moins le réduire. C’est pourquoi j’entends accélérer la transition vers une économie circulaire en Wallonie, qui contribue à la création d’emplois, à la diminution de nos impacts négatifs sur l’environnement et à la prospérité économique de la Wallonie. Pour cela :
    * j’ai lancé en novembre 2019 le Green Deal Achats Circulaires wallon qui a pour objectif indirect d’augmenter ce pourcentage d’emplois en stimulant la demande en produits et services circulaires. Nous avons déjà 139 signataires ;
    * j’ai par ailleurs lancé le processus d’élaboration d’une stratégie wallonne en économie circulaire. Cette stratégie donnera une vision à l’ensemble des acteurs wallons pour promouvoir l’économie circulaire, intégrera d’autres leviers d’actions pour surmonter les blocages et difficultés existants et contiendra des mesures concrètes pour activer notre transition. Ces travaux viennent d’être amorcés en collaboration avec mes collègues en charge de l’Emploi et de l’Environnement, car une collaboration au vu de nos compétences respectives est indispensable. Notre objectif est d’adopter cette stratégie d’ici la fin de l’année 2020.

    Par ailleurs, je rappelle que les acteurs privés qui souhaitent intégrer les principes de l’économie circulaire dans leurs entreprises peuvent être accompagnés par des dispositifs tels que Novalia et les chèques économie circulaire pour les PME.

    Enfin, par rapport à la question relative au numérique et à la conception et ingénierie, ce sont, comme dans le reste du pays, les principaux secteurs porteurs qui génèrent des emplois dans l’économie circulaire. Bruxelles mène largement en ce qui concerne le nombre d’emplois circulaires liés au numérique, et la Flandre a encore une bonne longueur d’avance sur nous.

    Compte tenu de l’importance que ces secteurs représentent en termes de pourcentage d’emplois durables, et de notre retard sur les autres régions, il serait judicieux de se pencher sur la situation afin de combler l’écart qui nous sépare. Nous avons déjà commencé à le faire via la stratégie digitale wallonne lancée l’année dernière, et nous examinerons l’opportunité d’ajouter des mesures complémentaires à ce sujet dans la stratégie régionale en économie circulaire.