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Les suites données au projet d'écozoning d'Hermalle-sous-Argenteau

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 180 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 03/02/2020
    • de CLERSY Christophe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Dans l'axe stratégique de soutien au redéploiement et au développement de l'économie, la Déclaration de politique régionale 2009-2014 de la Région wallonne a marqué la volonté de son Gouvernement de favoriser la coopération entre les petites entreprises via notamment des groupements d'employeurs ou l'organisation des activités économiques en économie circulaire, ainsi que d'intégrer et développer l'écologie industrielle dans la stratégie de l'ensemble des acteurs concernés (par exemple les sociétés régionales et intercommunales de développement économique) de telle sorte que l'on tende peu à peu vers une optimisation des flux entrants et sortants (énergie, matières, déchets, chaleur, et cetera) entre entreprises voisines.

    Cette volonté a été mise en œuvre l'année suivante dans le Plan prioritaire wallon, dit Marshall 2.Vert. C'est dans ce cadre que le Gouvernement a lancé un appel à projets pour développer les écozonings, avec un budget de 2,5 millions d'euros, destiné à développer cinq expériences pilotes.

    Ces projets devaient réunir à la fois un opérateur d'équipement et des représentants des entreprises des zones d'activités économiques (ZAE) concernées, l'objectif étant de favoriser la mise en œuvre concrète sur le territoire au travers des crédits d'équipement.

    Parmi ces projets, figurait le projet organisé à Hermalle-sous-Huy - Engis, sur la Meuse liégeoise, d'optimisation de la logistique des charrois route et bateau, là où Knauf valorise déjà les déchets de gypse de l'entreprise Prayon.

    Je souhaiterais en savoir un peu plus sur l'affectation des montants du subside qui a été octroyé à ce projet.

    Qu'en est-il du projet aujourd'hui ?
    Le cas échéant, quelles mesures Monsieur le Ministre a-t-il prises afin de renforcer l'écosystème industriel au sein de ce zoning ?
  • Réponse du 27/02/2020
    • de BORSUS Willy
    L’appel à projets écozonings, lancé le 7 septembre 2010 (candidatures attendues pour le 31 janvier 2011), avait pour objectif de développer des expériences pilotes ambitieuses et exemplaires, dont l’approche a été réfléchie sur le plan de l’intégration des principes de l’écologie industrielle, en développant au moins 4 thèmes sur les 6 proposés qui étaient :
    - la gestion et l’utilisation de la matière (en ce compris les coproduits et les déchets) ;
    - la gestion et l’utilisation de l’énergie ;
    - la gestion et l’utilisation de l’eau ;
    - le transport de marchandises et la mobilité des personnes ;
    - l’aménagement et l’équipement de la zone et des abords ;
    - la gestion, l’organisation et l’animation de la zone.

    L’appel à projets s’adressait uniquement à des partenariats définis, à savoir des partenariats fixés entre des opérateurs publics et au moins une représentation de trois entreprises privées disposant d’un siège d’exploitation en territoire wallon localisées sur la ZAE ou situées dans la zone géographique couverte par l’opérateur.

    Treize projets ont été déposés, dont 8 ont été retenus après sélection par un jury indépendant.

    Le projet « expérience écozoning à Hermalle-sous-Huy/Engis » a reçu un subside de 196 956,99 euros (sur les 287 500,00 euros réservés) pour les dépenses suivantes, effectuées en 2013-2014 via plusieurs marchés publics de service :

    - 1. Étude de détection des synergies industrielles en termes de matières et d'énergie (étude non réalisée, 0 euro/47 400 euros prévus) :

    De nombreuses synergies existaient déjà sur le site avant le lancement de l’appel à projets écozonings.

    La collecte sélective des PMC a été mise en place avec Intradel et la recherche de nouvelles synergies possibles a été effectuée. Les pistes ébauchées dans la fiche projet ont été analysées par le groupe de travail qui a conclu par l’abandon du projet de recyclage des huiles moteur et l’abandon de la mise en œuvre du recyclage de palettes jugé très difficile.

    Parallèlement, le groupe a rédigé le cahier des charges de l'étude de métabolisme et l’appel d’offres a été lancé. Cependant, après analyse des offres reçues, il a été décidé en accord avec toutes les parties de ne pas lancer l’étude vu le peu de retours attendu.

    - 2. Étude de faisabilité du transfert de vapeur de Prayon vers d'autres entreprises (0 euro/14 200 euros prévus) :

    L'étude de faisabilité prévue n'était plus d'actualité : d’une part l’entreprise Prayon n'avait plus de surplus de vapeur et, d'autre part, une étude technique interne a démontré l'impossibilité de transférer la vapeur d'une rive à l'autre.

    - 3. Étude de faisabilité des transferts d’énergie - la création d'une nouvelle unité de cogénération (21 054 euros/29 400 euros prévus) :

    Les 3 sociétés pour lesquelles une consommation potentielle de chaleur semblait intéressante sont trop éloignées : 1,3 km entre Knauf et Recyfuel et la Meuse se trouve entre Prayon et les autres sociétés. Sur la base des informations disponibles, il n’est pas possible de dimensionner une cogénération.

    - 4. Étude externe globale de mutualisation des transports et de l'utilisation des quais (54 000 euros + factures individuelles aux entreprises/54 000 euros octroyés sur les 63 000 euros demandés) :

    Cette étude avait pour objectifs :
    - la détection des synergies de transport possibles et l’analyse de l’intérêt de leur mise en place en terme économique et écologique ;
    - la présentation d’une utilisation optimale des quais et l’analyse de la mise en place technique/juridique et économique de l’utilisation des quais appartenant à une société par une autre société ;
    - l’analyse de la création d’une plateforme commune de gestion des flux camions et barges et des quais de la Meuse.

    L’étude a permis de conclure que les barges présentent un potentiel à creuser sur la base des données des voies navigables, mais que l’élargissement du « scope » s’avérerait indispensable : l’optimisation est limitée, car la zone d’Engis est trop petite et limite les combinaisons possibles. Le fait d’avoir des concurrents sur le même site réduit l’accès aux données sensibles et nuit aux collaborations.

    Pour les camions, des pistes (limitées) pourraient être étudiées pour réduire le charroi. Quant aux containers, il pourrait y avoir une possibilité de réduire les tarifs, mais il est difficile pour les entreprises de changer de mode de fonctionnement avec leur fournisseur.

    Des actions pourraient être poursuivies, mais cela nécessite d’inclure les transporteurs, en plus des producteurs :
    - achats en commun (transporteurs mutuels) ;
    - l’extension du nombre de transporteurs en commun augmenterait l’opportunité de collaboration ;
    - optimisation de la charge utile des barges ;
    - revoir les conditions de vente/achat pour faciliter une optimisation de collaboration/charge utile ;
    - offrir de meilleurs tarifs aux clients en faisant l’achat du transport fluvial soi-même ;
    - combiner les livraisons (groupage) pour les savoyardes ;
    - mise en place d’un planning de transport en commun pour la région ;
    - développer la communication entre acteurs.

    - 5. Étude concernant les mutualisations de connaissances et de formations (16 335 euros/19 900 euros prévus) :

    L’idée de mutualiser tout ou partie des formations évoque auprès des entreprises aussi bien un intérêt que des résistances : les entreprises sont conscientes que les pratiques de mutualisation peuvent présenter pour elles certaines opportunités, mais également, selon leur activité et les formations concernées, certaines menaces liées au positionnement concurrentiel de certaines entreprises qui préfèrent privilégier avant tout le transfert et le partage de connaissances et de compétences en interne.

    - 6. Étude d'aménagement de la zone (étude paysagère, signalisation, aménagement des abords, aménagement ferroviaire, adaptation des quais) (26 620 euros/29 900 euros prévus) :

    L’objectif poursuivi était d’améliorer l’image de la zone d’activité économique en travaillant sur les thématiques suivantes :
    - mobilité : intégration de la mobilité douce au sein de la zone (dont le RAVeL), réorganisation de la circulation du charroi motorisé et amélioration de la signalétique ;
    - paysager et écologique : mise en place d’éléments d’intégration paysagère tant au niveau des espaces publics que des espaces privés, création d’un maillage écologique ;
    - infrastructures : études de faisabilité concernant la création de nouvelles infrastructures (rond-point sur la RN90 et aménagement de l’extrémité Est de la zone).
    L’étude a permis d’intégrer toutes les thématiques abordées dans un Master plan, fil conducteur en matière d’aménagement de la zone et de commercialisation des terrains disponibles.

    Un plan de circulation et de signalisation cohérent de la zone et de ses extensions potentielles a été défini et, suite aux réflexions menées avec les différentes parties prenantes dans le cadre du dossier revamping, la circulation dans la partie est de la zone a été complètement revue.

    En matière de commercialisation de la zone, le Master plan a permis à la SPI d’avoir une vision à long terme des équipements et aménagements qui pourraient être réalisés (liaison zone est-ouest, maintien de zones à intérêt écologique …) et de ne pas mettre ceux-ci en péril par la vente du foncier nécessaire. De plus, les propositions d’aménagement paysager sont intégrées, lors de la vente des terrains et cautionnées en vue de leur bonne réalisation.

    En matière d’infrastructures, le projet écozoning a trouvé en partie son aboutissement dans le projet « Requalification ». Ainsi, dans la partie est de la zone, la voirie a été mise à sens unique, permettant l’intégration du RAVeL et d’éléments paysagers sur le domaine public tout en maintenant des emplacements de parking pour les camions, indispensables aux entreprises.

    Le carrefour de sortie de la zone ainsi que le rond-point sur la RN90 ont été réhabilités.

    La requalification de l’intérieur du parc a porté sur le réaménagement des voiries internes de la zone avec intégration du RAVeL et d’éléments de structuration paysagère et la mise en place de la signalétique.

    Au niveau des parcelles privatives, les actions d’intégration paysagère et écologique ont été mises en oeuvre soit de manière volontaire par les entreprises existantes, soit imposées via des mesures de cautionnement et/ou les permis, lors du renouvellement de ceux-ci.

    Suite aux expériences pilote écozoning, la SPI et l’IDEA ont développé un outil pour aider à la mise en contact d’entreprises qui souhaitent mutualiser les ressources et déchets dans une logique d’économie circulaire.

    La SPI entend en tout cas, au travers de son plan stratégique 2020-2022, renforcer son rôle de relais et de facilitateur au sein des associations d’entreprises et développer des projets de transition dans les parcs notamment par l’installation de communautés d’énergie renouvelable, le développement de l’éolien dans les PAE, ou encore l’amélioration de la mobilité en leur sein.