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Les conséquences économiques de l'interdiction de vol du Boeing 737 MAX

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 182 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 03/02/2020
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le Boeing B737 Max a occupé régulièrement l'actualité ces derniers mois par les avaries et accidents mortels auxquels il a été confronté. À tel point que l'avionneur et de nombreux pays dont la Belgique ont prononcé une interdiction de vol pour ce modèle tant que les défauts ne seraient pas définitivement réglés. Cette situation, légitime, n'est pas sans conséquence économique, ainsi, nous pouvions apprendre dans l'édition du journal Le Soir, ce week-end, la suspension de 400 emplois en Belgique et aux USA.
    SONACA et Safran Aero Booster sont deux sociétés wallonnes qui travaillent pour l'avionneur américain. Il apparaît que SONACA a procédé à la suppression de 200 emplois dans ses filiales américaines, mais pour la société Safran Aero Booster, basée à Herstal, ce sont des emplois wallons qui sont concernés.
    Ainsi, en termes d'emploi concerné, près de 300 salariés semblent être mis en chômage technique ou complet. Si les perspectives semblent s'annoncer favorables pour le Boeing 737 Max, le journal de l'aviation indiquait ce lundi 27 janvier que la FAA, l'administration américaine gérant les autorisations de vol, pourrait lever l'interdiction. Quoi qu'il en soit, si la situation perdure, elle risque de mettre à mal la santé financière de ces deux entreprises.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu connaissance de difficultés que rencontreraient ou pourraient rencontrer la SONACA et Safran Aero Booster quant à leur santé financière ?

    Vu la spécificité des pièces produites, certains des sous-traitants produisent des pièces uniques, est-il à craindre des conséquences en cascade ?

    Comment cela est-il suivi et avec quels supports (financiers) de la Région wallonne ?
  • Réponse du 27/02/2020
    • de BORSUS Willy
    La SRIW, en sa qualité d’actionnaire de SONACA et de Safran Aero Booster suit attentivement l’évolution de l’impact causé par l’arrêt momentané de la production du Boeing 737 MAX.

    Comme l’honorable membre le souligne, l’impact est différent pour les deux sociétés.

    Safran Aero Booster (la filiale liégeoise du groupe Safran), comme d’autres sociétés du groupe Safran, est touchée par cette suspension de production, et a en conséquence fortement réduit la production de pièces pour le moteur du Boeing 737 MAX (leap 1b). En conséquence, le personnel directement affecté à ce programme est partiellement placé en chômage économique, et il a été mis fin à certains contrats de sous-traitance. La SRIW a indiqué au management de Safran Aero Booster que si certains sous-traitants étaient en difficulté du fait de cette suspension, ils pouvaient bien entendu s’adresser aux outils publics de financement. Le groupe Safran, coté en bourse de Paris, n’a pas encore communiqué l’impact de ce problème sur ses prévisions financières, mais il s’agit d’un groupe particulièrement solide.

    Le groupe SONACA est impacté par le problème « Boeing » uniquement pour les activités de sa filiale américaine LMI. 40 % du chiffre d’affaires de cette filiale est en effet lié au Boeing 737 MAX.

    Des mesures d’urgence ont été prises par LMI, y compris le licenciement d’une partie du personnel. L’impact sera significatif sur les résultats 2020 de LMI qui avait pourtant réussi un beau redressement en 2019.

    L’impact précis dépend évidemment du moment et du rythme en fonction desquels Boeing va reprendre sa production, et ces éléments sont encore aujourd’hui difficiles à estimer.

    Les choses sont suivies de près par le conseil d’administration de la SONACA et par la SRIW, et des contacts réguliers ont lieu avec les institutions bancaires qui financent la SONACA.

    Il est donc encore prématuré aujourd’hui de dire si cette situation de force majeure va nécessiter une augmentation des besoins de financement du groupe.