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La santé des petites et moyennes entreprises (PME) wallonnes

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 186 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 04/02/2020
    • de DURENNE Véronique
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    D'après la société Graydon qui compile les comptes annuels des PME depuis 11 ans, la situation des entreprises belges de moins de 50 personnes n'a jamais été aussi favorable. Leur nombre (1 166 223) a augmenté de 24,6 % au cours de ces 10 dernières années. Leur santé financière est au plus haut, l'endettement diminue, leurs liquidités augmentent, la rentabilité des fonds propres s'améliore et la valeur ajoutée par rapport au coût du personnel est à la hausse, ce qui est positif pour les perspectives d'emploi.

    Toujours selon Graydon, dans les trois régions du pays, les PME ne cessent d'augmenter leur solidité financière, sont plus autonomes et plus rentables. Au niveau de la Wallonie, notre Région présente la plus grande proportion d'entreprises solides (78,5 %). Cependant, et c'est là que le bât blesse, son niveau d'investissement est faible.

    En premier lieu, Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de ces chiffres ? Les confirme-t-il ?

    Ensuite, le faible investissement de la Région wallonne dans son économie, notamment à travers ses PME, est régulièrement pointé du doigt par certains acteurs politiques et économiques belges, mais aussi par l'Union européenne. En réponse à ce constat, l'Union des classes moyennes formule trois recommandations, à savoir, d'encourager le B2B régional, de stimuler les exportations et enfin d'ouvrir davantage les marchés publics aux PME.

    Connaissant l'attention particulière que Monsieur le Ministre accorde aux PME, mais également sa détermination à vouloir développer et renforcer l'économie wallonne, peut-il m'indiquer le regard qu'il porte sur ces trois recommandations de l'UCM?
  • Réponse du 27/02/2020 | Annexe [PDF]
    • de BORSUS Willy
    Les conclusions du rapport Graydon paru en janvier 2020 sur la situation des entreprises depuis 2009 vont dans le sens d’une bonne santé des entreprises wallonnes. Ainsi, la productivité, qui était en baisse l'an dernier, est repartie à la hausse. La rentabilité des fonds propres augmente, tout comme la liquidité (capacité de rembourser les dettes à court terme) et l'indépendance financière. Le « fitomètre » de Graydon, qui indique la probabilité pour une entreprise de faire faillite, confirme la bonne santé des entreprises belges.

    Au niveau régional, comme l’honorable membre l’indique, la Wallonie compte la plus forte part d’entreprises saines dans sa population comme on le lit en page 39 : « La part des PME wallonnes faisant partie de ce groupe est plus élevée si l’on compare avec les autres régions. En effet, près de 4 d’entre elles sur 5 (78,5 %) obtiennent des scores qui les classent dans ce groupe d’entreprises jugées saines […] la part des entreprises bruxelloises ayant un faible risque de faillite et un fort potentiel de croissance est plus faible et s’établit à 62,9 %. La proportion des entreprises flamandes (75,8%) qui se retrouvent dans cette catégorie est plus importante que celle de Bruxelles, mais en dessous de celle de la Wallonie. » 

    Cette bonne santé des entreprises belges dans leur globalité se reflète aussi dans tableau de bord publié par le SPF économie en 2019. En effet, ce rapport mentionne que l’emploi salarié a augmenté de 1,1 % dans les entreprises de moins de 50 personnes. De plus, la valeur ajoutée par personne occupée est supérieure en Belgique à celle des trois plus grands voisins. Les statistiques sur la digitalisation sont également flatteuses.

    Le seul bémol pour la Wallonie est le recul relatif de l’investissement par rapport aux autres régions belges. Pour se fixer les idées sur cette question précise de l’investissement, nous reportons ci-dessous les deux principales figures de l’étude Graydon qui traitent de ce point (graphique 1 et tableau 1 en annexe). Il apparaît en effet que l’investissement des PME wallonnes ne grandit pas autant que celui des autres régions mis à part un très fort pic en 2013. De ce fait, la part de l’investissement de la Wallonie dans le total Belge diminue sur la période : de 18 % en 2009 à 15 % en 2018.

    Face à ces constats et comme l’honorable membre le relève, l’UCM préconise notamment :
    - de développer le commerce entre entreprises wallonnes ;
    - de stimuler les exportations ;
    - d'ouvrir davantage les marchés publics aux PME.

    Ces recommandations vont dans le sens d’une croissance de l’écosystème en maximisant la part des intrants locaux (B2B régional), de dynamiser la croissance économique à l’extérieur (exportations) et faciliter la réponse des PME à la demande régionale (marchés publics). Au sujet des potentialités à l’export pour les entreprises wallonnes, on pourra se référer au chapitre 2 du Rapport sur l’économie wallonne 2017. Quant à l’enjeu de maximiser l’essor de l’écosystème local, il est développé de manière exhaustive au chapitre 3 du Rapport sur l’économie wallonne 2016. Sur la question précise des investissements en Wallonie on se reportera utilement au chapitre 3 du Rapport sur l’économie wallonne 2017 qui traite de cette question de manière très complète, en particulier au niveau des grands secteurs institutionnels (ménages, administrations publiques et entreprises).