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Les suites données au projet d'écozoning Liège Science Park du Sart-Tilman

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 192 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 05/02/2020
    • de CLERSY Christophe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Dans l'axe stratégique de soutien au redéploiement et au développement de l'économie, la Déclaration de politique régionale 2009-2014 de la Région wallonne a marqué la volonté de son Gouvernement de favoriser la coopération entre les petites entreprises via notamment des groupements d'employeurs ou l'organisation des activités économiques en économie circulaire, ainsi que d'intégrer et développer l'écologie industrielle dans la stratégie de l'ensemble des acteurs concernés (par exemple les sociétés régionales et intercommunales de développement économique) de telle sorte que l'on tende peu à peu vers une optimisation des flux entrants et sortants (énergie, matières, déchets, chaleur, et cetera) entre entreprises voisines.

    Cette volonté a été mise en œuvre l'année suivante dans le Plan prioritaire wallon, dit Marshall 2.Vert. C'est dans ce cadre que le Gouvernement a lancé un appel à projets pour développer les écozonings, avec un budget de 2,5 millions d'euros, destiné à développer cinq expériences pilotes.

    Ces projets devaient réunir à la fois un opérateur d'équipement et des représentants des entreprises des zones d'activités économiques (ZAE) concernées, l'objectif étant de favoriser la mise en œuvre concrète sur le territoire au travers des crédits d'équipement.

    Parmi ces projets figurait le dossier Liège Science Park du Sart-Tilman où l'intercommunale SPI devait associer Level IT, Technifutur, Sirris, Physiol et Eurogentec autour d'un projet de production d'énergie renouvelable, de biodiversité et de mobilité douce.

    Je souhaiterais en savoir un peu plus sur l'affectation des montants du subside qui a été octroyé à ce projet.

    Qu'en est-il du projet aujourd'hui ?
    Le cas échéant, quelles mesures Monsieur le Ministre a-t-il prises afin de renforcer l'écosystème industriel au sein de ce zoning ?
  • Réponse du 27/02/2020
    • de BORSUS Willy
    L’appel à projets écozonings, lancé le 7 septembre 2010, avait pour objectif de développer des expériences pilotes ambitieuses et exemplaires, dont l’approche a été réfléchie sur le plan de l’intégration des principes de l’écologie industrielle, en développant au moins 4 thèmes sur les 6 proposés qui étaient :
    - la gestion et l’utilisation de la matière (en ce compris les coproduits et les déchets) ;
    - la gestion et l’utilisation de l’énergie ;
    - la gestion et l’utilisation de l’eau ;
    - le transport de marchandises et la mobilité des personnes ;
    - l’aménagement et l’équipement de la zone et des abords ;
    - la gestion, l’organisation et l’animation de la zone.

    L’appel à projets s’adressait uniquement à des partenariats définis, à savoir des partenariats fixés entre des opérateurs publics et au moins une représentation de 3 entreprises privées disposant d’un siège d’exploitation en territoire wallon localisées sur la ZAE ou situées dans la zone géographique couverte par l’opérateur. Treize projets ont été déposés, dont huit ont été retenus après sélection par un jury indépendant.

    Un budget de 286 500,00 euros a été alloué au projet « expérience écozoning au Liège Science Park ».

    La mise en œuvre d’une dynamique écozoning au Liège Science Park s’inscrivait dans la suite logique de la démarche bilan carbone menée par plusieurs entreprises du parc en collaboration avec l’Arebs. Cinq entreprises et centre de recherche et de formation Eurogentec, SIRRIS, Physiol, LEVEL-IT et Technifutur ont décidé de s’investir dans le projet écozoning mené par la SPI. L’Arebs s’est joint au projet et a proposé de faire le lien avec les autres initiatives durables du territoire. La Ville de Liège était aussi partenaire du projet.

    Des groupes de travail ont été constitués, chaque groupe étant animé par une entreprise leader/moteur du groupe en fonction de ses priorités et domaines de compétences, dans les thématiques retenues, à savoir Technifutur pour l’utilisation et la gestion de l’énergie, Eurogentec pour le transport de marchandises et la mobilité des personnes, Physiol pour l’utilisation et la gestion de l’eau, la SPI pour l’aménagement et l’équipement de la zone et des abords, et Level-IT pour la gestion et l’animation de la zone.

    Afin de sensibiliser les entreprises de manière continue à l’écologie industrielle, la SPI avait invité le professeur Christian Du Tertre à présenter l’économie de la fonctionnalité lors d’un petit déjeuner. Son intervention a suscité l’intérêt chez les chefs d’entreprises présents.

    Dans le cadre de la Semaine européenne de l’énergie en 2012, un après-midi a été consacré au financement d’un projet industriel dans ce domaine (principalement le photovoltaïque). Ceci pour compléter l’action du groupe thématique énergie.

    À la demande de Tecteo, une enquête a été réalisée auprès des entreprises afin de mesurer leur intérêt à l’installation de bornes de rechargement pour véhicules électriques.

    Une action Stop Couleur pour faciliter la mobilité avait été mise en place dans le parc, reposant sur un dispositif simple d’entraide et de cordialité entre utilisateurs des transports en commun, d’une part, et des véhicules privés, d’autre part.

    Pendant le déroulement du projet, la situation économique difficile générale a eu un impact sur la disponibilité des entreprises, pour la plupart des PME n’ayant que peu de ressources internes à consacrer au projet et à la mise en oeuvre parfois lourde des « marchés publics ». Selon la thématique, la taille du groupe de travail était devenue trop restreinte pour bien fonctionner et mener les thématiques à terme. L’expérience écozoning au Liège Science Park a justifié in fine un budget de 36 273,24 euros. Malgré les difficultés et le manque de disponibilité des entreprises, un groupe a cependant bien fonctionné au travers d’une étude réalisée par un bureau externe en vue de la création d’une structure de gestion et d’animation du Liège Science Park ainsi que la mise en place de mutualisation de services.

    Depuis lors, tant les moyens à affecter et sans doute aussi les mentalités en matière de développement durable ont heureusement évolué et un comité d’entreprise a été créé. Il fonctionne par sous-groupes thématiques : mobilité, Communication et Ressources humaines et par sous-groupes projets (achat groupé, VTT et développement d’outils).

    Le groupe mobilité auquel participe la SPI (qui fait aussi partie du groupe communication) a permis de fédérer les besoins et a obtenu l’an dernier des moyens pour qu’une ligne de TEC puisse desservir le parc en heure de pointe au moins pendant un an en phase de test. C’était le souhait principal exprimé par le groupe mobilité constitué lors du projet écozoning, mais que le TEC n’avait pu rencontrer à l’époque. D’autres initiatives avaient été lancées, telles que Stop Couleurs, auto-stop organisé entre l’arrêt de bus et les entreprises. Une plateforme de covoiturage « Carpoolplaza » avait été proposée aux entreprises, mais n’a rencontré que peu de retombées au final.

    Actuellement, outre la pérennisation de la ligne de bus qui rencontre du succès, d’autres projets d’infrastructures sont également à l’étude à la SPI : aménagement de pistes cyclables, réfection des trottoirs, et cetera. La SPI entend au travers de son plan stratégique 2020-2022 renforcer son rôle de relais et de facilitateur au sein des associations d’entreprises et développer des projets de transition dans les parcs : installation de communautés d’énergie renouvelable, développer l’éolien dans les PAE, ou encore améliorer la mobilité dans ses PAE.

    Les entreprises du Liège Science Park ont poursuivi la dynamique d’échanges, de collaborations et de synergies, en mettant en place un comité des entreprises du Liège Science Park à l’initiative d’une vingtaine d’entreprises. Ce comité a adopté un mode de gestion participatif en s’appuyant sur la complémentarité des compétences et sur une implication forte de chacun. Toutes les entreprises sont actives dans le comité, participent à l’intelligence collective et ont une part de responsabilité dans l’exécution de leur tâche.

    Ce comité a mis en place 7 groupes de travail (GT) coordonnés chacun par une personne différente : GT Communication, GT Mobilité, GT Ressources humaines, GT Coordination, GT Plateforme web collaborative, GT Achats et Facilities, GT VTT. Deux futurs groupes de travail verront prochainement le jour dans les prochains mois : GT cafétéria et GT smart grid.

    La dynamique de rencontres et d’échanges est renforcée par les actions de l’Interface Entreprises-Université de Liège qui ouvre les réseaux et permet une rencontre entre université, laboratoires, entreprises, bien au-delà du parc scientifique.