La sécurisation de la RN958 à Floriffoux
- Session : 2019-2020
- Année : 2020
- N° : 250 (2019-2020) 1
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Question écrite du 07/02/2020
- de HAZEE Stéphane
- à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
La dangerosité affecte en particulier les usagers faibles (piétons, usagers du TEC qui empruntent le passage pour piétons situé en zone 70 km/h, cyclistes). Elle trouve son origine dans la combinaison de plusieurs facteurs : la configuration des lieux (longue ligne droite en descente vers la N90), une réelle augmentation du trafic (16 000 véhicules par jour, en particulier dû à son utilisation comme itinéraire d'évitement du péage routier par les camions qui constituent 15 % du trafic), un dépassement fréquent de la limitation de vitesse pourtant fixée à 70 km/h.
Les nuisances sonores élevées découlent en particulier du revêtement de cette voirie datant des années 70 et composé de plaques en béton strié séparées par des joints. Le bruit engendré par le passage répété et croissant, à grande vitesse, des véhicules - et a fortiori des nombreux poids lourds - est devenu insupportable pour les riverains.
Un collectif relatif à la RN958 s'est d'ailleurs créé pour porter les revendications des habitants et une pétition a été lancée fin 2018.
En novembre 2017, j'interrogeais le prédécesseur de Monsieur le Ministre en charge des Infrastructures sur la situation de la RN958 dans sa traversée de Floriffoux. Dans sa réponse, il m'avait indiqué qu'il s'agit bien d'un « axe important », que le SPW n'avait engagé « aucune étude particulière » sur cette voirie et n'avait pas reçu de « demande spécifique de la Commune de Floreffe ». Depuis lors, cet élément a évolué puisque le nouveau bourgmestre de Floreffe a sollicité le SPW à ce sujet.
Par ailleurs, son prédécesseur confirmait avoir reçu les plaintes de riverains au sujet de la traversée de la RN958 à hauteur de la rue Emerée, mais il plaidait en substance pour le statu quo. Il indiquait ainsi que la création d'un rond-point « ne paraît pas justifiée », qu'une diminution de la vitesse maximale autorisée « n'est pas crédible à cet endroit sans une adaptation préalable des lieux » et que selon les constats émis à l'heure de pointe, la circulation (...) « laisse des créneaux d'insertion malgré un flux assez dense ».
Aujourd'hui, à la lueur des nouvelles plaintes des riverains compte tenu de la croissance du trafic et des difficultés qu'il génère et vu la démarche des nouvelles autorités communales, je souhaite voir si la Région peut se pencher sur cette question avec une attention renouvelée.
Idéalement, le revêtement actuel devrait être remplacé par un nouveau revêtement « plus élastique », mais il s'agit d'un chantier d'envergure et coûteux qui doit être introduit dans une programmation. À court terme, les demandes des autorités communales portent davantage sur un ralentissement du trafic via, à tout le moins, une limitation de la vitesse à 50 km/h avec radar permanent et un dispositif de fluidification et de ralentissement du trafic, tel que, par exemple, un rond-point à hauteur de l'entreprise Materne.
Monsieur le Ministre a-t-il eu l'occasion de prendre connaissance des préoccupations relatives à la traversée de la RN 958 à Floriffoux ?
Son administration a-t-elle reçu la pétition des riverains ?
Le cas échéant, quelle lecture fait-il des besoins évoqués ?
Y a-t-il une réflexion au sein du SPW sur cette portion de route et sur les pistes envisagées localement ?
Quels sont les types d'aménagements possibles pour sécuriser la traversée piétonne, augmenter la sécurité sur cette section de route régionale et diminuer les nuisances sonores ?
Est-il possible d'envisager une diminution de la vitesse (combinée au placement d'un radar) comme demandé par les autorités communales ou l'aménagement d'un rond-point ?
Ce point a-t-il déjà été traité lors d'une Commission provinciale de la sécurité routière ?
Si oui, Monsieur le Ministre peut-il nous indiquer quelles décisions ou pistes de solution ont été prises ?
Si une telle analyse n'a pas été menée, cet enjeu peut-il être traité, prochainement, de manière à offrir une réponse la mieux adaptée possible à cette situation à la fois dangereuse et nuisible pour le bien-être et la santé des riverains ?
Dans quel délai une telle concertation pourra-t-elle intervenir ?
À côté de cela, j'interrogerai son collègue en charge de la sécurité routière pour ce qui concerne l'installation de radars.
Réponse du 17/04/2020
- de HENRY Philippe
Mon administration a reçu la pétition des riverains de la RN 98 à Floriffoux en octobre 2018. Une analyse de la situation a été réalisée par la cellule « Bruit » et transmise aux demandeurs en janvier 2019. Cette étude identifie un site d’actions de priorité 2 et deux sites d’actions de priorité 3 pour le tronçon concerné.
Cette situation n’a jusqu’ici, pas été traitée en CPSR. Néanmoins, une rencontre entre le SPW et la commune a eu lieu le 12 novembre 2019 et une 2ème réunion avec la commune, le BEP et l’entreprise Materne a eu lieu le 12 février 2020.
Les routes en béton sont plus bruyantes que celles en revêtements hydrocarbonés. La nationale de Floriffoux ne présente pas de défaut structurel qui nécessiterait une intervention. Un anti-fissure et une couche de revêtement hydrocarboné pourraient être posés sur celle-ci pour diminuer le bruit généré par le trafic, mais vu les niveaux sonores et le bon état structurel de la route, d’autres routes s’avèrent plus prioritaires pour les investissements de ce type.
Par contre, une diminution de la vitesse aurait un impact immédiat sur les nuisances sonores. Je vais charger mon administration de réaliser une simulation de l’exposition sonore dans le cas d’une réduction de la vitesse sur ce tronçon (réduction de 70 km/h à 50 km/h). Ces simulations nous permettront de mieux quantifier l’intérêt d’une réduction de la vitesse dans Floriffoux.
Concernant le carrefour avec la rue Emerée, lors des rencontres avec la commune, le SPW a proposé à la commune de prioriser les entrées dans Floriffoux afin de limiter le nombre de conflits potentiels lors des manœuvres à ce carrefour.
Concernant le trafic poids lourds, la RN958 reste un point d’accès aux divers parcs d’activité économique de Floreffe, Floriffoux et Malonne en venant de l’autoroute. Les camions ne contournent donc pas forcément les péages. Les comptages entre 2010 et 2012 montraient, avant la mise en place des péages, 13 % de camions sur cet axe, ce qui correspond aux mesures actuelles.