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La mise en place d'un "ciel unique" en Belgique et ses implications pour la Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 74 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 10/02/2020
    • de BOTIN Frederick
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Depuis une trentaine d'années, les compagnies aériennes défendent la mise en place d'un espace aérien « unique » en Europe identique à celui des États-Unis où l'ensemble des avions - militaire, commerce, loisir - vole avec des procédures et des systèmes de navigation identique.

    Dans cette optique, depuis ce lundi 2 décembre, Skeyes, l'entreprise, et la Composante air de la Défense, gèrent ensemble, en un même lieu, l'espace aérien belge.

    Ce changement s'inscrit dans le projet Belgian Airspace Vision 2030 qui vise à l'accroissement de l'efficacité de la gestion du ciel en Belgique et un peu partout en Europe.

    De manière pratique, 22 contrôleurs aériens militaires se sont installés dans le centre Canac de Skeyes à Steenokkerzeel. Ils possèdent une station de travail distincte au sein de la salle opérationnelle de Skeyes. D'autres installations sont prévues (ex. simulateur de contrôle, formation, nouvelles infrastructures, et cetera) pour un coût de 1,5 à 1,8 million d'euros d'ici 2025.

    Quel est l'impact de ce changement pour les aéroports régionaux de Charleroi et Liège ?

    La Région aura-t-elle un rôle à jouer dans les changements qui seront initiés par Belgian Airspace Vision 2030 ?
  • Réponse du 28/02/2020
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Depuis de très nombreuses années, l’Europe plaide d’une part pour l’instauration d’un ciel unique et réclame des grands blocs d'espaces transfrontaliers détachés des frontières physiques des États et dimensionnés aux seules fins d'une gestion optimale des flux de trafic.
    D’autre part, elle plaide également pour un « flexible use of airspace ». L'idée principale est de déléguer certains espaces militaires aux services civils lorsqu'ils ne sont pas utilisés pour des opérations militaires.
    En Belgique, la Défense et l'ex Régie des voies aériennes puis belgocontrol devenu Skeyes négocient régulièrement des accords dans ce sens.

    Mais aujourd’hui encore, les trois organismes de contrôle aérien opérant dans l'espace aérien belge, à savoir Skeyes, la Défense et EUROCONTROL MUAC (au-dessus de FL 245/7,4 km), gèrent leur part de l'espace aérien indépendamment les uns des autres.

    Au travers de la mise en place de ce Belgian Airspace Vision 2030, ces 3 acteurs vont collaborer avec la Direction générale du Transport aérien (DGTA) afin que d’ici 2030, l'espace aérien belge forme un tout, utilisable de manière flexible et dynamique (« flexible use of airsapace »).

    Ils ambitionnent par ce système la mise en place d’une meilleure coordination et de convergences entre parties par l’utilisation d’un système intégré de contrôle du trafic aérien, afin d'assurer de la même manière la gestion et la sécurité de ce dernier. Cela facilitera les délégations ponctuelles d'espaces temporairement non utilisés, mais il ne s’agit pas à ce stade de créer un service de contrôle unique.

    Une telle structure de l'espace aérien - et sa gestion - s'inscrivent donc dans le cadre du Ciel unique ambitionné au niveau européen qui prône une souplesse largement accrue pour ce qui est de l’exploitation civile et militaire de l’espace aérien.

    Début décembre 2019, les contrôleurs aériens militaires ont rejoint leurs homologues de Skeyes sur le site de Steenokkerzeel. Même si la gestion des contrôleurs est encore séparée, cette colocalisation géographique permettra une amélioration des coordinations entre les services qui pourront développer des procédures et des méthodes de travail plus simples, plus souples et plus efficaces. De même, nul doute que ce rapprochement entre la Défense et Skeyes apportera des possibilités d'optimisation des procédures entre civils et militaires au bénéfice de tous les utilisateurs et de nos aéroports wallons en particulier.

    En effet, cela devrait aussi amener plus de capacité et plus de routes directes planifiées pour les civils alors que les militaires devraient aussi pouvoir mieux répondre aux besoins de leurs avions de la nouvelle génération qui demandent plus d'espace. Ce n'est que par une optimalisation de l'utilisation commune de l'espace disponible que ce sera possible.