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La reconversion des travailleurs de GlaxoSmithKline (GSK)

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 109 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 17/02/2020
    • de HARDY Maxime
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Dans la presse de ce lundi 10 février, Sylvie Ponchaut, Directrice de BioWin, le pôle de compétitivité santé de Wallonie, met en avant une bonne nouvelle : les personnes licenciées chez GSK ne devraient pas « rester sur le carreau » très longtemps. En cause, la forte demande de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur. Plus encore, elle met en avant le risque réel de pénurie de main-d'œuvre et de crise des talents dans celui-ci. Ainsi, 2 400 postes devraient être à pourvoir d'ici 2022.

    En 2016, la mise en place du Plan CatCh - Catalysts for Charleroi - a été l'une des réponses du Gouvernement wallon à la fermeture par Caterpillar de son site de production de Gosselies. Après près de 4 ans de mise en œuvre, ce plan a largement fait ses preuves. Nous avons pu le constater lors de la visite du projet A6K E6K par le Ministre-Président wallon, Elio di Rupo, ce vendredi 7 février 2020.

    Dans le cadre qui nous occupe aujourd'hui, à savoir l'annonce par GSK du licenciement de près de 1 000 travailleurs, ne faut-il pas envisager, à la manière d'un "Aïkido wallon", l'opportunité de ces licenciements pour combler la demande de main-d'œuvre du secteur de la santé ?

    Comment pouvons-nous accompagner ces travailleurs pour mettre en place des formations complémentaires en lien avec les besoins des entreprises identifiés par BioWin ?

    Ces formations ainsi mises en œuvre pourraient aussi utilement être proposées à des demandeurs d'emploi afin de répondre à la pénurie de main-d'œuvre dans le secteur.

    Où en sont les discussions avec GSK concernant le nombre de travailleurs concernés et la mise en place d'un Plan Renault ?

    Comment le Gouvernement wallon se prépare-t-il à ces licenciements ?

    Les cellules de reconversion du FOREm seront-elles en mesure d'accompagner les personnes licenciées et est-ce que la mise en place d'une cellule du type « CatCh » ne constituerait pas une réponse ou une option pertinente ?
  • Réponse du 11/03/2020
    • de MORREALE Christie
    Lorsqu’une entreprise envisage de licencier endéans les 60 jours, pour un ou plusieurs motifs non inhérents à la personne. Nombre de travailleurs :
    - au moins égal à 10 personnes dans les entreprises occupant entre 20 et 99 travailleurs ;
    - au moins 10 % du personnel dans les entreprises occupant entre 100 et 299 travailleurs ;
    - au moins égal à 30 personnes dans les entreprises occupant au moins 300 travailleurs, elle doit annoncer son intention de procéder à un licenciement collectif. Cette annonce constitue le démarrage de la procédure Renault.

    L’entreprise GlaxoSmithKline (GSK) a annoncé son intention de licenciement collectif le 5 février 2020, démarrant ainsi la phase d’information et de consultation de la procédure Renault. Durant cette première phase, l'employeur consulte les représentants des travailleurs. Ensemble, ils examinent les possibilités d'éviter le licenciement collectif, ou d'en atténuer les conséquences. Ils recherchent également des moyens permettant d'atténuer l'impact des licenciements (mesures sociales ou d'accompagnement). L'employeur répond aux questions et analyse les contre-propositions présentées par les représentants des travailleurs. Cette phase se termine lorsque l’employeur estime avoir respecté la procédure et qu’il peut en apporter la preuve. La phase d’information et de consultation se déroule de manière confidentielle entre les interlocuteurs sociaux et n’est pas limitée dans le temps.

    Si le licenciement collectif devait se confirmer, l’employeur devrait notifier au FOREm une confirmation du projet de licenciement collectif et démarrer une phase de négociation du plan social avec les interlocuteurs sociaux.

    Lors de la négociation, les interlocuteurs sociaux vont déterminer quel opérateur de reclassement prendra en charge le reclassement professionnel des travailleurs. L’employeur qui procède à un licenciement collectif devrait mettre en place une Cellule pour l’emploi (CPE), constituée des organisations syndicales, de l’employeur, du fonds sectoriel et du FOREm qui en assure la direction. L’objectif de cette CPE vise à vérifier que chaque travailleur a accès à une offre de reclassement et que les travailleurs y participent.

    La mission de reclassement peut être prise en charge :
    - soit par une Cellule de reconversion (si les organisations syndicales en font la demande) ;
    - soit par un opérateur privé d’outplacement.

    Le choix de l’opérateur qui prend en charge l’accompagnement revient, in fine, aux interlocuteurs sociaux. Si le choix se porte sur une Cellule de reconversion, le FOREm initie la mise en place d’une cellule de reconversion afin d’accompagner les travailleurs impactés par la restructuration.

    Pour le moment, en ce qui concerne GSK, la procédure Renault phase 1 est en cours et les représentants des travailleurs ont demandé au Gouvernement de ne pas interférer dans les négociations.
    À ce stade, il n’est dès lors pas possible de dire, combien de personnes seront finalement impactées par cette restructuration et pour quels profils.

    Le Gouvernement suit toutefois les évolutions du dossier. Lors d’une rencontre avec Essenscia (Fédération belge du secteur de la chimie et des sciences de la vie), il a été convenu que le secteur accompagnerait au mieux la réorganisation de GSK vaccine, en collaboration avec les autorités.

    Du 2 au 17 mars, Essenscia Wallonie organise, en outre, avec le FOREm, un « jobday » auquel participeront de nombreuses entreprises du secteur qui proposeront quelque 300 offres d’emploi à pourvoir, dans un premier temps.

    Le plan CatCh, alias CATalysts for Charleroi, a été mis au point par un groupe d’experts mandaté par le Gouvernement wallon dans le but d’accélérer la transition économique de la région de Charleroi au lendemain de la fermeture de Caterpillar. L’objectif de ce plan était de mettre en lumière le potentiel du bassin carolo et de permettre la création de nouveaux emplois.

    S’il est vrai que ce plan est un véritable succès à Charleroi, la mise en œuvre d’un plan similaire pour GSK ne me semble pas nécessairement opportune. En premier lieu, le nombre et le profil des travailleurs, potentiellement concernés par le licenciement, sont très différents entre Caterpillar et GSK. De plus, dans le cas de Caterpillar, il s’agissait d’une fermeture et non d’une restructuration comme nous la connaissons chez GSK. Enfin, aucun site de GSK ne risque d’être laissé à l’abandon dans le cadre de cette restructuration.

    Quoi qu’il en soit, le Gouvernement reste particulièrement attentif à ce dossier et exposera, en fonction des évolutions, les pistes utiles permettant de soutenir la réinsertion des travailleurs autant que le développement d’un secteur prioritaire et gros pourvoyeur d’emplois en Wallonie.