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L'impact de la pyrale du buis sur les parcs et jardins classés de Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 161 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 19/02/2020
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Notre région compte une dizaine de parcs et jardins reconnus comme sites exceptionnels. Plusieurs d'entre eux vivent depuis deux ans avec une épée de Damoclès au-dessus de leurs plantations de buis. Ces dernières sont menacées par la pyrale du buis. Cette espèce invasive, originaire d'Extrême-Orient, a été introduite accidentellement en Europe dans les années 2000 via des végétaux importés d'Asie. Depuis, elle a progressivement colonisé nos régions. Sa présence est attestée depuis l'été 2017 en Wallonie. Malgré les efforts déployés pour prévenir sa prolifération, les dégâts dans les jardins sont assez importants.

    En temps normal, la pyrale du buis reprend son activité au printemps, aux environs du mois d'avril. Nous sommes donc à quelques semaines de la reprise de l'activité de cet invasif et de ses potentiels dégâts dans nos parcs et jardins.

    Madame la Ministre peut-elle faire le point sur les dégâts déjà constatés, ces deux dernières années, dans nos sites classés par la pyrale du buis ?

    Peut-elle faire le point sur les mesures prises afin de limiter la prolifération de la pyrale du buis et les dégâts dans les parcs et jardins classés ?

    Des contacts sont-ils pris avec les services de son collègue en charge de la Nature afin que les traitements les plus efficaces soient appliqués dans nos sites classés  ?

    Sa propagation fait-elle l'objet d'un suivi particulier ?
  • Réponse du 19/02/2020
    • de TELLIER Céline
    La pyrale du buis est un papillon de nuit originaire d’Asie orientale apparu en Wallonie en 2015, d’abord dans la Province de Liège, puis dans toutes les autres provinces. Sa progression est relativement bien suivie, en particulier en milieu forestier où l’Observatoire de la santé des forêts y est attentif depuis son arrivée en Wallonie.

    Étant donné que notre région comporte très peu de sites forestiers où le buis est abondant, la pyrale du buis touche avant tout les parcs et jardins et beaucoup moins les milieux naturels. La vallée de la Solières (Huy) qui abrite de remarquables sous-bois de buis est pour le moment la seule zone naturelle impactée.

    Parmi les parcs exceptionnels touchés, la pyrale est fortement problématique pour au moins trois d’entre eux : La Hulpe, Attre et Enghien. Seneffe, Modave et Freÿr n’hébergent pas de buis.

    En ce qui concerne les parcs régionaux :

    - le parc de Mariemont, qui fait partie des parcs classés, a subi les attaques de pyrales. Les buis les plus touchés ont été arrachés en vue de la replantation par une espèce alternative. ;
    - dans le parc Bivort (Verviers), les deux buis ont tous les deux été fortement attaqués l’été 2019 et ne résisteront probablement pas.

    La progression de cet insecte peut difficilement être évitée étant donné son implantation dans de nombreux terrains privés et étant donné que les techniques de lutte sont uniquement applicables sur de petites surfaces.

    Des méthodes de lutte sont connues et diffusées, notamment par le Comité phyto qui propose sur son site web diverses méthodes alternatives à l’usage des pesticides (méthode de taille, filet de protection, ramassage manuel des chenilles, pulvérisation d’eau à haute pression, nématodes ...) et encourage les mesures préventives.

    Le Centre d’essai horticole de Wallonie diffuse en permanence, sur son site web (www.cehw.be), des informations sur l’état de la pyrale en temps réel et des conseils de lutte possibles pour le particulier et pour le professionnel. L’ASBL Adalia communique également sur la pyrale du buis via son site web et propose une liste de plantes alternatives au buis.

    À ce stade et d’après mon administration, des recherches ou mesures supplémentaires concernant les techniques de lutte ne semblent pas nécessaires.