L'utilisation des nouvelles technologies au service des politiques du vieillissement
- Session : 2019-2020
- Année : 2020
- N° : 114 (2019-2020) 1
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Question écrite du 21/02/2020
- de KAPOMPOLE Joëlle
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
Cette table ronde traduit l'engagement pris dans la Déclaration de politique régionale afin d'assurer la mise en œuvre de la résolution adoptée le 19 avril 2017 visant à développer une véritable « Silver Economie » en Wallonie.
Plusieurs acteurs du secteur m'ont interpellé suite à la réponse de Madame la Ministre afin de pouvoir participer aux travaux de cette table ronde.
Un appel sera-t-il lancé vers ces associations ?
Peuvent-elles contacter son cabinet afin de faire offre de services ?
Depuis l'adoption de la résolution du 19 avril 2017 visant à la mise en place d'une filière de « Silver Economie » en Wallonie au service des aînés pour une vie de qualité, quelles sont les actions entreprises par ses prédécesseurs et les suites réservées aux demandes du Parlement ?
Réponse du 24/09/2020
- de MORREALE Christie
La recherche a été menée en quatre temps :
Premièrement, une revue de la littérature a été réalisée afin d’apporter des éclairages sur l’ampleur du phénomène du vieillissement et son impact sur la croissance économique.
Deuxièmement, l’étude a analysé l’évolution de la demande sous un angle prospectif, en traitant, au travers d’une démarche participative, de l’évolution des besoins des séniors à horizon 2040. Troisièmement, une analyse de l’offre a été réalisée. Et enfin des enjeux liés à l’offre et à la demande ainsi que des outils d’action publique pour construire une « silver » économie wallonne ont été présentés.
Le rapport de recherche se termine par les recommandations réalisées sur base des enjeux émergés tout au long du travail et des outils proposés pendant les ateliers participatifs avec les parties prenantes. L’articulation de ces éléments permet de proposer des recommandations dont l’objectif est de mettre en évidence les leviers pour la construction d’une véritable « silver » économie wallonne.
Recommandation 1 :
Intégrer les dimensions de la « silver » économie autre que médicales (loisirs, préventive et inclusive) dans toutes les démarches liées à la construction d’une « silver » économie wallonne. Pour arriver à un tel résultat, deux pistes d’action sont proposées :
- encourager le passage d’une logique médicale à une logique préventive de gestion de la perte d’autonomie due au vieillissement ;
- favoriser la participation d’acteurs qui ne sont pas liés à la question de la perte d’autonomie aux démarches de structuration d’un réseau d’acteurs d’une « silver » économie wallonne.
Recommandation 2 :
Intégrer une préoccupation transversale pour le vieillissement dans l’ensemble des politiques publiques de la Région wallonne.
Recommandation 3 :
Soutenir le décloisonnement de l’ensemble des acteurs produisant des biens et des services pertinents pour les séniors. En effet, il existe plusieurs noyaux d’acteurs actifs dans le domaine, mais peu de connexion entre eux est actuellement établie. Vu la taille de la Région wallonne, il est important qu’ils se connectent afin de structurer le réseau pour développer des synergies entre les initiatives.
Recommandation 4 :
Intégrer une prise en compte holistique des besoins chez les acteurs réalisant une interface entre l’offre et la demande. Différents modèles existent déjà, certains portés par des acteurs publics, d’autres par des acteurs privés, mais ils se concentrent généralement sur une offre en lien avec la perte d’autonomie et les prestations d’aides et de soins. Nécessité d‘organiser des tables rondes entre les différents acteurs à coordonner (médecins, infirmiers, ergothérapeutes, nutritionnistes, assistants sociaux et les professionnels capables d’orienter vers une offre en lien avec la qualité de vie), pour baliser la construction de ce genre de dispositif.
Recommandation 5 :
Favoriser l’inclusion des aînés via le développement d’activités en adéquation avec leurs besoins et leurs désirs. Il est proposé de mieux mobiliser les Conseils consultatifs communaux des aînés (CCCA) comme outil de diagnostic fin et local des besoins des séniors.
Recommandation 6 :
Mieux intégrer les séniors dans l’identification de leurs besoins et dans la conception des solutions. Pour ce faire, la première piste propose de favoriser la dissémination des bonnes pratiques locales à travers l’ensemble de la région en créant, par exemple, un guide de bonnes pratiques basé sur des initiatives existantes. La deuxième piste concerne l’intégration des usagers et de leurs représentants dans les différents outils de coordination et de décloisonnement.
Un projet répondant concrètement à ces deux pistes évoquées est WADA, « Wallonie amie des aînés (WADA). Il a pour but d’accompagner les communes dans leurs initiatives pour les aînés et d’encourager la collaboration entre les CCCA, les plans de cohésion sociale, les CPAS, et cetera. Une des missions du projet est la production d’un guide de bonnes pratiques centré sur les utilisateurs et tenant compte des huit thématiques définies par l’OMS relatives au vieillissement actif.
Ce guide est le résultat de la phase expérimentale menée avec six communes pilotes et le support au développement du réseau des communes WADA. Les responsables du projet WADA ont pour objectif la validation et la publication du guide dans le courant 2020.
Recommandation 7 :
Aider à une meilleure compréhension des enjeux du vieillissement via des campagnes de sensibilisation ciblées. Plusieurs publics peuvent être envisagés :
- les producteurs de solutions généralistes, dans une optique de « silver » économie inclusive, avec un focus sur le risque de solitude et les besoins de type relationnel ;
- les « futurs » âgés, dans une optique de « silver » économie préventive ;
- l’ensemble de la population, afin de lutter contre les préjugés liés à l’âge.
Pour répondre à la question de l’honorable membre, la table ronde réunissant les acteurs pour mener une réflexion sur ce sujet n’a pas encore pu être programmée en raison de la crise sanitaire. Cependant, des journées de santé seront organisées dans les prochains mois afin d’assurer le suivi des travaux en matière de santé en pleine concertation avec les acteurs de terrain. Ce calendrier sera bien sûr tributaire de l’évolution de l’épidémie de la Covid-19.