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Les impacts de la tempête Ciara sur les aéroports wallons

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 78 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 21/02/2020
    • de CLERSY Christophe
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    La tempête Ciara qui a traversé dernièrement la Belgique a provoqué des dégâts matériels dans tout le pays. Ces vents violents ont impacté les aéroports en entraînant des retards ou la suppression de certains vols, par exemple ceux en direction de Londres ou de Paris ont même été déviés vers l'aéroport de Charleroi pour un atterrissage d'urgence.

    Monsieur le Ministre pourrait-il me faire connaître l'impact de cette tempête au niveau des vols transitant par les aéroports wallons ?

    Quelles sont les mesures qui ont été prises pour les passagers potentiellement bloqués à l'aéroport en attente de leur vol ?

    Quels sont les dispositifs mis en place pour le départ et l'atterrissage des avions dans ces conditions extrêmes pour éviter tout incident ?
  • Réponse du 11/03/2020
    • de CRUCKE Jean-Luc
    À l'annonce de l'arrivée de la tempête Ciara, différentes compagnies aériennes ont décidé, dès le samedi 8 février, d'annuler préventivement des vols un peu partout en Europe.

    Il est à noter que ces décisions ont été prises par les compagnies aériennes et non par les aéroports.

    La responsabilité de l'annulation de vols a, en effet, des conséquences financières importantes pour ces derniers: indemnisation des passagers concernés, frais d'hôtel, repas ...

    C'est pour cette raison que la responsabilité de l'annulation d'un vol incombe très généralement aux compagnies aériennes.

    À Charleroi, aucune des compagnies présentes n'a annulé de vol préventivement.

    L'aéroport est donc resté ouvert et les mesures de prévention prises par ce dernier les suivantes :
    - placement de cales sur tous les trains d'atterrissage ;
    - lestage des petits avions (aviation générale) ;
    - éloignement des engins de handling non utilisés ;
    - sécurisation des engins de handling stationnés ;
    - précautions lors de l'ouverture et de la fermeture des portes des avions ;
    - refueling préventif (7T) pour alourdir les avions ;
    - mise en pré-alerte de la Croix-Rouge avec laquelle BSCA a signé une convention d'assistance.

    Sur base des données météo et conformément au plan d'urgence, l'alerte 20 a été déclenchée à 18h15.

    Une réunion de crise rassemblant les différents intervenants afin de définir les modes opératoires s’est tenue à 19h15.

    À la suite de celle-ci, les mesures suivantes ont été décidées :
    - fermeture du chapiteau pré-check et organisation des contrôles pré-check dans les SAS d'entrée du terminal ;
    - sécurisation des chemins de circulation piétonne ;
    - inspection des toitures afin de prévenir l'envol de tout objet ;
    - rappel du personnel de maintenance ;
    - rappel du personnel HORECA afin d’ouvrir la cuisine centrale de manière à garantir la distribution de nourriture durant toute la nuit ;
    - déploiement de la Croix-Rouge ;
    - préparation de lits de camp ;
    - acheminement des passagers vers les hôtels des environs pour les vols reportés au lendemain ;
    - rappel du personnel check-in/ticketing afin de permettre la gestion des vols annulés ;
    - demande de dérogation afin de permettre le décollage d’avions après 23h.

    Dérogation exceptionnelle que j’ai octroyée au vu de la situation et du nombre de passagers qui risquaient de rester bloqués toute la nuit dans le terminal.
    À partir de 21h30, les rafales de vent diminuant progressivement, les avions basés ont pu revenir, les uns après les autres, des aéroports de diversion. La fin de l'alerte a été notifiée à 02:00.

    Le bilan de la journée peut être synthétisé comme suit :
    - 73 vols prévus ;
    - 19 972 passagers ln/Out ;
    - 8 vols annulés ;
    - 8 arrivées après 23h ;
    - I seul décollage après 23h (objet de la dérogation accordée) ;
    - 9 vols détournés.

    Pour ce qui concerne Liege Airport, l’aéroport est resté ouvert permettant notamment d’accueillir les vols en diversion (1 vol pour Bruxelles, 1 pour Luxembourg, 1 pour Paris-Beauvais et 1 pour Francfort-Hahn) et les vols normalement prévus à l’arrivée (1 seul s’est dérouté vers Francfort).

    Les mesures de précaution classiques reprises dans les procédures de l’aéroport ont été prises (avertissements répétés) des compagnies aériennes et des handlers avec des consignes claires, sécurisation des avions, enlèvement de tout matériel susceptible de s’envoler, patrouilles régulières autour des avions …).

    Pendant la nuit de dimanche à lundi, l’intensité des vents (supérieure à 45 nœuds de moyenne, soit une vitesse supérieure à 83 km/h de moyenne) n’a pas permis de charger et décharger les avions. Ceci, en raison des limites imposées par les constructeurs d’avions sur l’ouverture des portes-cargo qui, pour la sécurité de l’aéronef et des utilisateurs, doivent être respectées.

    Toutes les mesures de sécurité ont été appliquées. Elles ont eu un impact sur le déroulement normal des opérations au vu des retards, mais l’objectif primaire c’est-à-dire la protection des travailleurs, du matériel (volant et non-volant) et des infrastructures aéroportuaires a été atteint.

    Les activités ont pu reprendre leur cours normalement lundi dans la journée.

    La tempête n’a par ailleurs pas causé de dégâts aux infrastructures.

    Au vu de ces éléments et des dispositions prises par les deux sociétés de gestion, je peux dire aujourd’hui que les procédures internes existantes ont démontré leur efficacité.