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Le bannissement des publicités sexistes

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 120 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 21/02/2020
    • de BIERIN Olivier
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    La Déclaration de politique régionale de la Wallonie prévoit à la page 112 que :
    « Le Gouvernement entend également intégrer la dimension de genre dans les politiques de mobilité, d'urbanisme et d'aménagement du territoire, dès l'analyse des projets et jusqu'à leur évaluation. Il utilisera les leviers dont il dispose, en collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour bannir la publicité sexiste et genrée dans l'espace public ainsi que dans les transports en commun ».

    Madame la Ministre a-t-elle pris contact avec les Ministres Borsus, Henry et Demargne, ainsi qu'avec son homologue de la Fédération Wallonie-Bruxelles, afin d'avancer sur le sujet  ?

    Envisage-t-elle une procédure particulière afin de permettre aux citoyens de signaler les publicités sexistes dans l'espace public  ?
  • Réponse du 17/03/2020
    • de MORREALE Christie
    Les stéréotypes liés au sexe dans la publicité et les médias constituent incontestablement un des facteurs d’inégalité qui influencent les rapports entre les femmes et les hommes.

    De manière générale, pour contrer les dérives sexistes de la publicité, le Jury d’éthique publicitaire représente actuellement l’instance d’autorégulation du secteur de la publicité. Il traite des plaintes concernant les publicités diffusées et a pour tâche d’examiner si les messages publicitaires diffusés dans les médias correspondent aux règles en matière d’éthique publicitaire. Face à une publicité sexiste, il est également recommandé de porter plainte auprès de l'Institut pour l'Égalité entre les Femmes et des Hommes. Toutefois, malgré ces recours, les dispositifs actuellement en place sont certainement perfectibles pour garantir des publicités exemptes de stéréotypes sexistes.

    En ce qui concerne la Belgique francophone, nous travaillons en collaboration avec mes homologues de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Bénédicte Linard, et de la COCOF, Barbara Trachte à l’élaboration du nouveau Plan intra-francophone de lutte contre les violences sexistes et intrafamiliales. Celui-ci devrait être adopté pour la fin du deuxième trimestre de cette année et contiendra des mesures spécifiques en vue de lutter contre les publicités sexistes.

    Je peux déjà informer qu’en Région wallonne nous tenons à nous conformer à la résolution du Parlement wallon, adoptée en février 2018, visant à lutter contre le phénomène de harcèlement sexiste dans les transports en commun. Celle-ci prévoit, entre autres mesures « d’interdire au sein des espaces publicitaires appar­tenant au Groupe TEC, les campagnes publici­taires véhiculant des stéréotypes de genre ou une image dégradante et objectivante des femmes ».

    Par ailleurs, le contrat de Service public entre la Wallonie et l’opérateur de transport de Wallonie approuvé le 31 janvier 2019 par le Gouvernement wallon et le 13 février 2019 par le Conseil d’administration de l’OTW stipule dans son article 23 consacré à la prévention que « […] l’OTW mène chaque année sur son réseau des campagnes de sensibilisation sur le vivre ensemble, notamment relatives à la sécurité des transports en commun et à la lutte contre toute forme de harcèlement ou violences […] et veille à exiger que les publicités affichées sur ses véhicules soient respectueuses et non dégradantes. »

    Des contacts ont également été établis avec le Ministre Henry afin de travailler sur une campagne de lutte contre le sexisme dans les transports en commun qui devrait être diffusée dans le courant du second trimestre de cette année.

    Enfin, en ce qui concerne l’intégration de la dimension de genre dans les politiques de mobilité, d’urbanisme et d’aménagement du territoire, j’ai, en tant que Ministre des Droits des femmes, la tâche de rendre effective l’application du gender mainstreaming. La Wallonie s'est en effet engagée à intégrer la dimension de genre dans chaque domaine politique afin que les inégalités existantes soient éliminées et que les politiques publiques ne créent ni ne renforcent les inégalités entre les femmes et les hommes. ! Un deuxième « plan genre »,reprenant un minimum de deux mesures par ministre intégrant la dimension de genre devrait être validé par le Gouvernement avant la pause d’été. Le travail est actuellement en cours et est piloté par le Groupe interdépartemental de coordination composé, entre autres, de représentants de l’ensemble des Ministres du Gouvernement wallon.