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La présence régressive de certaines espèces d'oiseaux dans les jardins wallons

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 170 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 26/02/2020
    • de MATHIEUX Françoise
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Natagora a observé que certaines espèces d'oiseaux déclinaient très nettement en Wallonie. Cela fait suite à l'analyse des données récoltées lors d'un grand recensement des oiseaux communs de nos jardins.

    Natagora a dénombré 4 441 jardins au compteur de son action d'observation.

    Cependant, les premiers résultats révèlent que 8 des 10 espèces d'oiseaux communs habituellement observés dans le top 10 sont en dessous de leur moyenne. Trois d'entre elles atteignent même leur minimum historique : le merle noir, les tourterelles turques et les pinsons des arbres.

    Les premières conclusions de ces observations ne sont pas des plus réjouissantes.

    Comment Madame la Ministre explique-t-elle les tendances relevées par Natagora ?

    Par ailleurs, quelles actions mener à cet effet ?
  • Réponse du 01/04/2020
    • de TELLIER Céline
    Le 1 et 2 février 2020, l’opération « Devine qui vient manger au jardin » organisée par Natagora, a permis le dénombrement des oiseaux dans 9 687 jardins en Wallonie et à Bruxelles (plus de précisions quant aux résultats de l’opération sont disponibles sur le site : https://oiseaux.natagora.be/fr/resultats-de-loperation). 23 565 personnes y ont participé.

    Au niveau du résultat, le nombre moyen d'oiseaux observés par jardin se situe dans la norme (39,6) même si cinq des dix espèces d’oiseaux communs, habituellement les plus observées, présentent des chiffres en dessous de leur moyenne. Trois d’entre elles atteignent même leur minimum historique : le merle noir, la tourterelle turque et le moineau domestique.

    Deux hypothèses peuvent expliquer ces résultats en demi-teinte. D’une part, avec l’hiver très doux, les jardins ne constituent pas pour les oiseaux des refuges cruciaux pour trouver leur nourriture. D’autre part, les températures clémentes ont amené certaines espèces à se cantonner et à défendre un territoire dès janvier, ces oiseaux étant, par conséquent, moins présents dans les jardins.

    Pour le cas particulier du merle noir, il est à noter que les populations de cette espèce sont depuis trois ans frappées par le virus Usutu, sans qu’on puisse confirmer un lien causal avec les résultats du comptage dans les jardins.

    Au-delà des résultats des comptages dans les jardins, le suivi de l’avifaune commune, organisé par Aves/Natagora sous la supervision du Département de l'Etude du milieu naturel et agricole, met en évidence le déclin de plusieurs espèces d’oiseaux pas ou peu présentes dans les jardins. Par exemple : le moineau domestique, le verdier d’Europe et bien d’autres espèces… l’une des plus touchées étant la tourterelle des bois.

    Les causes principales de cette érosion sont à mettre en lien avec les facteurs qui affectent globalement la biodiversité ; notamment l’intensification des pratiques agricoles et l’urbanisation, lesquels induisent entre autres une diminution des habitats, un manque de ressources alimentaires et un manque de sites de nidification.

    Outre plusieurs mesures existantes qui doivent être maintenues ou renforcées, telles que les mesures agri-environnementales et climatiques ; plusieurs actions que je compte mettre en œuvre comme prévu par la Déclaration de politique régionale, devraient contribuer, à terme, à limiter ces phénomènes d’érosion de la biodiversité.

    Ainsi, la cartographie d’un réseau écologique dont les zones centrales pour la biodiversité et les connections écologiques seront complétées respectivement par la reconnaissance de 1 000 ha de réserves naturelles par an et par la plantation d’un ambitieux réseau de haies et d’arbres.