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La planification de l'offre de crématoriums en Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 122 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 02/03/2020
    • de HAZEE Stéphane
    • à DERMAGNE Pierre-Yves, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Ces dernières années, le nombre de Wallons ayant eu recours à la crémation n'a cessé d'augmenter. Ainsi, alors qu'en 2015, 40 % des Wallons décédés ont opté pour la crémation, ce chiffre a atteint 45,8 % en 2018. Il est vraisemblable que dans les années à venir, plus d'un défunt wallon sur deux aura recours à ce procédé.

    Ce phénomène est allé de pair avec un développement important du nombre de crématoriums en Wallonie. Ainsi, alors que notre Région en comptait seulement trois en 2010, nous dénombrons aujourd'hui sept crématoriums. De plus, deux nouveaux projets de centres de crémation devraient voir le jour dans les prochains mois. En effet, alors que l'inauguration du crématorium de Neufchâteau est prévue pour la fin de l'année 2020, nous avons récemment appris dans la presse que les élus de l'arrondissement de Huy-Waremme ont mandaté l'intercommunale Neomansio en vue de construire un nouveau centre à Héron. Des extensions sont également prévues aux crématoriums de Ciney et d'Hacquegnies.

    Le développement de ces infrastructures va de pair avec l'évolution dans le choix des défunts et de leurs proches. Toutefois, si nous étions dans une situation de pénurie il y a plusieurs années, il ne faudrait pas qu'une augmentation du nombre de crématoriums finisse par entraîner une suroffre en la matière.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d'une vue d'ensemble de l'offre et de la demande en matière de crémation en Wallonie et de leur évolution ?

    Dans quelle mesure ne serait-il pas nécessaire d'organiser, à l'échelle régionale, une concertation et une planification en la matière, de manière à la fois à éviter une suroffre dans le développement de futurs crématoriums ou, au contraire, à évaluer la nécessité de faire aboutir de nouveaux projets en cas de demandes supplémentaires ?
  • Réponse du 31/03/2020
    • de DERMAGNE Pierre-Yves
    On compte, actuellement, dix-neuf crématoriums en Belgique : sept en Wallonie, onze en Flandre et un à Bruxelles. Deux sont en construction, à Neufchâteau et à Ostende. La construction d’un second crématorium bruxellois devrait commencer prochainement, à Evere.

    À ce jour, seule la Province de Luxembourg ne dispose pas d’un établissement cinéraire. L’ouverture du centre de Neufchâteau, prévue pour la fin de cette année, va cependant combler cette lacune. Par ailleurs, un projet est à l’étude en vue d’implanter un établissement crématoire à Héron, à l’horizon de 2025.

    Trois zones en Wallonie restent toutefois moins bien couvertes : la région se trouvant à l’ouest de la Province de Liège et du nord de la Province de Namur, le sud des Provinces de Hainaut et de Namur et la Province de Luxembourg.

    En 2019, l’ensemble des établissements ont réalisé 67 799 crémations. Ce chiffre continue d’augmenter chaque année, à une moyenne annuelle de 3,3 % sur les dix dernières années. On notera cependant que ce taux d’accroissement semble diminuer puisqu’il était de 4 % durant les années de la période 2002-2012. La croissance dans ce domaine est donc présente en Belgique mais selon un rythme qui a tendance à ralentir. L’évolution du recours à la crémation entre 2018 et 2019 est de +0,84 % en Belgique ; +1,83 % pour la Wallonie, +0,69 % pour la Flandre et -1,24 % pour Bruxelles.

    En 2019, les sept crématoriums wallons ont réalisé 17 906 crémations, ce qui représente 26 % des crémations belges.

    En 2019 toujours, le taux de crémation était de 61 %, avec des différences régionales importantes : Il était de 47 % en Wallonie, contre 71 % en Flandre et 56 % en Région bruxelloise.

    À titre de comparaison, en 2011, le taux de crémation était de 50 % pour la Belgique : 28 % en Wallonie, 56 % en Flandre et 67 % à Bruxelles.

    Durant de nombreuses années, trois crématoriums répondaient à la demande wallonne : Liège, Charleroi et Mons. Le crématorium de Frasnes-lez-Anvaing a été ouvert en 2010, suivi par ceux de Court-Saint-Étienne en 2011 et ceux de Welkenraedt et Ciney en 2012.

    Pour l’avenir, s’agissant de la concertation et de la planification éventuelle à opérer à l’échelle régionale pour analyser l’offre et la demande en la matière, une étude a été récemment commandée par l’Association des crématoriums de Wallonie et Bruxelles (ACWB).

    Elle a montré que le taux de crémation diminue avec la distance aux établissements. Ce constat signifie que l’accès au service influence le mode de funérailles.

    On note aussi que 78 % des défunts belges résidaient dans un rayon de vingt kilomètres autour d’un crématorium.

    L’étude s’est également penchée sur l’évolution du nombre de crémations par centre cinéraire. On note ainsi qu’après un très fort recul entamé en 2010, à la suite de l’ouverture de cinq crématoriums, dont quatre en Wallonie, la courbe a entrepris une (très faible) remontée depuis 2015.

    Ces éléments conduisent à conclure qu’actuellement l’offre des crématoriums n’est ni inférieure ni supérieure à la demande, mais tend à répondre de manière optimale aux choix des défunts, de leurs familles et de leurs proches.