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Le Conseil européen des affaires étrangères de l'Union européenne du 17 février 2020

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 56 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 03/03/2020
    • de BASTIN Christophe
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    Le 17 février 2020 se tenait une réunion du Conseil des affaires étrangères de l'Union européenne (UE). Les ordres du jour et les conclusions sont disponibles sur le site du Conseil de l'UE, mais Monsieur le Ministre-Président pourrait-il nous faire part de son analyse des dossiers discutés en matière de relations internationales ?

    L'Europe a une grande influence sur notre politique en matière de relations internationales et une implication forte de notre région est importante dans ce cadre. Par ailleurs, il est important pour le débat démocratique de connaître avec précision la position du Gouvernement sur ces dossiers.

    Quelle a été la position défendue par la Belgique sur chacun de ces points ?

    Quelle a été la position défendue par la Wallonie lors de la consultation intrabelge préparatoire ?

    Il nous paraît intéressant et pertinent également d'avoir l'analyse de Monsieur le Ministre-Président sur la position belge, et les éventuelles divergences au sein du Conseil, ainsi que les éventuelles divergences des instances des entités qui composent notre pays, et des compromis qui auraient été trouvés, le cas échéant, car ces entités ont parfois des intérêts divergents.
  • Réponse du 25/06/2020
    • de DI RUPO Elio
    Le Conseil des affaires étrangères du 17 février 2020 a discuté essentiellement des points suivants :

    La Libye :

    Le Conseil des affaires étrangères a été informé des résultats de la récente réunion de suivi de la conférence de Berlin et a procédé à un échange de vues sur la Libye.

    Dans ce contexte, les ministres sont parvenus à un accord politique sur le lancement d'une nouvelle opération en Méditerranée, destinée à mettre en œuvre l'embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité des Nations unies (opération IRINI).

    La position belge, à laquelle la Wallonie a souscrit, est :
    - la Belgique reste préoccupée par la situation en Libye et les violations de l'embargo sur les armes ainsi que leur impact sur la population civile ;
    - il est important pour la crédibilité de l'Union européenne que l’on en vienne à des mesures concrètes et à un soutien efficace à l'opérationnalisation des conclusions de la conférence de Berlin, d’autant plus qu'elles ont été approuvées par le Conseil de sécurité de l'ONU ;
    - il est souhaitable que la capacité de l'Union européenne ne descende pas en dessous de ce qui avait été rendu possible dans le cadre de l'opération Sophia 2019 ;
    - outre le déploiement de moyens de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC), l'Union européenne peut également apporter son soutien à d’autres volets.

    Par le biais d'autres instruments, elle peut apporter son soutien aux volets politique, économico-financier et humanitaire des conclusions de Berlin. L'application et l'efficacité du cadre des sanctions Nations Unies/Union européenne pour la Libye méritent également d'être examinées dans le cadre d’une réflexion collective.

    Les relations entre l’Union européenne et l’Union africaine :

    Le Conseil des affaires étrangères a discuté des relations entre l'Union européenne et l'Union africaine. L’objectif est d'établir des orientations politiques sur les futures priorités stratégiques avec l'Afrique.
    Dans ce cadre, la Belgique a produit un « non paper » qui définit les priorités de notre pays à l’égard de cette stratégie. La Wallonie a souscrit à ce document qui définit 4 priorités : la défense du multilatéralisme dans le cadre d’une coopération trilatérale Union européenne - Union africaine - ONU, la paix et sécurité, les droits de l’homme (et le droit humanitaire), les emplois décents et la croissance durable.

    Le 9 mars dernier, la Commission européenne et le Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères ont transmis au Conseil européen et au Parlement européen une communication conjointe « Vers une stratégie globale pour l’Afrique ». Le Conseil européen a transmis un projet de conclusions sur ce document qui devrait être discuté dans les prochaines semaines au sein du Conseil affaires étrangères (pas encore de date fixée à ce jour).
    Cette stratégie Union européenne - Afrique sera également abordée dans le cadre du prochain Sommet Union européenne - Union africaine, qui devrait se tenir en octobre 2020 à Bruxelles.

    Les relations entre l’Union européenne et l’Inde :

    Au cours d'un déjeuner informel, les ministres des Affaires étrangères et leur homologue indien, M. Subrahmanyam Jaishankar, ont tenu un débat dans la perspective du 15e sommet Union européenne - Inde (le Sommet devait se tenir le 13 mars dernier, mais a été reporté en raison de la crise du coronavirus).

    L'échange de vues a principalement porté sur le multilatéralisme et le respect de l'ordre mondial fondé sur des règles, le changement climatique et la protection de l'environnement, les questions de politique étrangère et de sécurité régionale, ainsi que le commerce et les investissements, la modernisation durable et la connectivité.

    La position belge à laquelle la Wallonie a souscrit est :
    - la Belgique est encline à intensifier les relations entre l'Union européenne et l'Inde, en ce compris une approche plus large et plus stratégique ;
    - la Belgique demande que l’attention soit accordée au multilatéralisme, aux relations économiques et commerciales, à la connectivité et aux droits de l'homme ;
    - l’Accord bilatéral pour le commerce et l'investissement (ABCI) devrait se concentrer sur la croissance durable avec, entre autres, l’attention aux normes environnementales et sociales.

    Enfin, le Conseil a été informé des déplacements que le Haut Représentant a effectués récemment dans les Balkans occidentaux, dans la région du Proche-Orient, notamment en Jordanie et en Iran, et aux États-Unis.

    Le Conseil a également abordé la crise qui se développe dans le nord-ouest de la Syrie, où l'offensive militaire menée par le régime syrien et ses alliés provoque une crise humanitaire à Idlib et risque de compromettre la stabilité dans toute la région.

    Les ministres ont par ailleurs examiné la situation au Venezuela et au Sahel.