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Les actions en faveur de la réduction de l'illettrisme en Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 121 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 03/03/2020
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    L'une des particularités de l'illettrisme et de l'analphabétisme, c'est qu'il s'agit d'une problématique souvent invisible. Elle a tendance aussi à isoler la personne qui développe des stratégies afin d'éviter de montrer au grand jour ce problème. Le travail de l'ASBL "Lire et Ecrire" n'est plus à prouver et elle ne cesse de former ses apprenants et de sensibiliser le grand public et le monde politique.

    "Lire et Ecrire" évoque le fait que l'on ne dispose pas de données statistiques précises, comme cela est le cas en France avec l'étude « Information et vie quotidienne ».

    Autre constat alarmant : on estime qu'un jeune sur cinq de 15 ans a une maîtrise insuffisante en compréhension et à l'écrit.

    Par ailleurs, "Lire et Ecrire" est victime de son succès ... On compte 4 187 apprenants en 2018 et des listes d'attentes dans les centres urbains comme La Louvière, Liège, Mons ou Bruxelles.

    Quelles actions Madame la Ministre entend-elle développer au cours de la législature pour renforcer la lutte contre l'illettrisme, et en particulier chez les jeunes ?

    Une étude plus précise dans ce domaine est-elle envisageable ?

    Face au "succès" rencontré par les opérateurs tels que "Lire et Ecrire", quelles pistes de solutions pour les personnes sur listes d'attente peuvent être envisagées, notamment dans les grandes villes ?
  • Réponse du 31/08/2020
    • de MORREALE Christie
    En matière de lutte contre l’illettrisme, outre la convention pluriannuelle conclue entre la Région wallonne et Lire et Ecrire, la Wallonie participe au comité de pilotage permanent sur l’alphabétisation des adultes, instauré en 2005 par l’accord de coopération entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Wallonie et la Commission communautaire française.

    Ce comité rassemble des acteurs de l’éducation permanente, de la promotion sociale et de la formation professionnelle. Il est composé également d’instituts de recherche tels que l’IWEPS, de Lire et Ecrire et de représentants des administrations et des cabinets ministériels en charge de l’action sociale, de la cohésion sociale, de l’égalité des chances, de l’insertion socioprofessionnelle et de l’emploi.

    Il a pour objectif de nous transmettre des suggestions sur l’articulation et la coordination des politiques d’alphabétisation dans tous les secteurs précités, d’évaluer le nombre de bénéficiaires de l’action d’alphabétisation, de proposer de nouveaux dispositifs, d’améliorer les dispositifs existants et de formuler des propositions visant la visibilité et le développement des questions relatives à l’alphabétisation.

    Dans ce cadre, il édite tous les deux ans un état des lieux de l’alphabétisation en Wallonie et à Bruxelles. L'état des lieux brosse le paysage de l'alphabétisation, il structure les données collectées par les pouvoirs publics et les opérateurs associatifs impliqués en Alpha. Il conjugue approches quantitatives, via des sources statistiques et enquêtes, ainsi qu'approches qualitatives. Chaque édition de l'état des lieux présente une analyse des besoins en alphabétisation, de l'offre de formation pour apprenants, des politiques publiques, ainsi que de différentes approches thématiques.

    Cet état des lieux nous permet donc d’avoir des données statistiques développées.

    Au niveau de l’offre proposée, le Comité de pilotage a recensé dans le cadre de sa dernière enquête électronique 107 opérateurs d’alphabétisation à Bruxelles et 123 opérateurs en Wallonie. La majorité de ces opérateurs organisent des formations d’alphabétisation pour allophones (Alpha-Fle).

    Le Comité de pilotage plaide pour une approche coordonnée de l’alphabétisation. La construction d’un référentiel commun serait de nature à faciliter l’identification des opérateurs qui sont actifs.

    Par ailleurs, les Centres régionaux d’intégration ont réalisé un portail wallon sur l’offre en alphabétisation et en français langue étrangère. Ce portail est à destination des professionnels de l’insertion et de l’orientation, permettant une recherche des offres de formations dans le cadre de l’apprentissage du français. Ce portail a donc été conçu pour un public allophone.

    Enfin, concernant l’illettrisme des jeunes de moins de 18 ans, la prise en charge et les pistes de solutions relèvent de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en charge des politiques de la jeunesse et de l’enseignement.