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L'impact du coronavirus sur les entreprises

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 218 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 06/03/2020
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La propagation du coronavirus affole les marchés par le ralentissement de l'activité chinoise, mais aussi par la difficulté d'acheminement des matières premières et autres produits alimentant les chaînes de production en Europe et ailleurs dans le monde. Ainsi, nous pouvions apprendre que quelques entreprises avaient eu recours au chômage temporaire suite à l'épidémie de Coronavirus.

    La situation des entreprises wallonnes fait-elle l'objet d'un screening relativement à cette épidémie ? Peut-on déjà établir des prospections quant aux impacts possibles et, le cas échéant, mettre en place des mesures proactives en vue de réduire ou éliminer les éventuels impacts ?

    Par ailleurs, qu'en est-il des entreprises concernées actuellement par cette épidémie ? Sont-elles basées principalement en Wallonie ou en Flandre ? Se sont-elles fait connaître des services de Monsieur le Ministre ?

    Leur santé financière leur permet-elle de faire face à la situation ? Pendant combien de temps ?
  • Réponse du 25/03/2020
    • de BORSUS Willy
    Vu l’état de la situation et l’incertitude que nous connaissons, il est difficile à ce stade de fournir une réponse précise quant aux questions concernant l’impact économique du coronavirus sur nos entreprises wallonnes.

    Le 13 mars dernier, la Commission européenne a fourni une première estimation de la portée de la Crise. Pour la Commission, la crise du Covid-19 aura, c’est une évidence, un impact défavorable sur l’Union européenne et l’Eurogroupe. L’impact direct est estimé à une baisse de 2,5 points si on la compare à une situation sans pandémie.

    Pour ce qui concerne l’OCDE, les prévisions de croissance mondiale en 2020 ont été ramenées à 2,4 %, contre 2,9 % avant la crise. Pour l’OCDE, la croissance de la Zone Euro est ramenée à 0,8 % ; la croissance de l’Italie serait nulle.

    Ces différents scenarii doivent bien entendu être affinés, évalués, et réécrits, notamment afin de tenir compte de l’évolution et la durée de la crise sanitaire que nous connaissons, selon notamment l’évolution du nombre de nouveaux cas constatés, voire l’émergence ultérieure de nouveaux pics de contamination.

    Pour ce qui concerne maintenant la Belgique, tant ING que Belfius s’attendent à des conséquences importantes : pour ING, le pronostic officiel est une baisse de l’économie belge de 0,1 % pour le premier trimestre et de 0,3 % pour le deuxième, avec ensuite une relative reprise pour la fin de cette année. La banque estime la croissance pour 2020 à 0,5 %. Pour Belfius, la croissance estimée devrait se rétracter de 1 % à 0,7 %.

    Il est évident que ces éléments n’intègrent pas des éléments plus négatifs encore, inconnus à ce stade.

    Le Gouvernement wallon a souhaité apporter une réponse concrète et rapide aux difficultés rencontrées par les entreprises wallonnes.

    Tout d’abord, nous avons souhaité prévoir un moratoire sur les prêts de l’ensemble des outils économiques et financiers wallons (SOGEPA, Invests, SRIW, SOWALFIN), avec pour objectif d’alléger les charges financières des entreprises et de libérer de la trésorerie à court terme.

    Différentes mesures ont par ailleurs été prises au niveau des garanties octroyées par les outils économiques et financiers wallons.

    Ces différentes mesures prises en matière de garanties permettent aux outils wallons d’octroyer davantage de garanties : des garanties pourront en effet être octroyées pour un montant complémentaire total de 360 millions d’euros, qui se déclinent comme suit : SOWALFIN : +60 millions d’euros; SOGEPA/Wallonie Santé : +100 millions d’euros, SRIW via GELIGAR : +200 millions d’euros.

    D’autres mesures spécifiques ont été prises au niveau des prêts long terme octroyés par les outils économiques et financiers wallons. Cela concerne ici la SOGEPA avec une attention particulière pour entreprises en difficultés. Il s’agit ici de prêts sans contrepartie privée de max 200 000 euros dans le but de soutenir la trésorerie des entreprises lorsque ces dernières rencontrent des difficultés.

    Enfin pour les plus petites entreprises frappées durement par la crise du coronavirus, 233 millions d’euros d’indemnités compensatoires ont été prévus.

    Cette mesure s’adresse aux la micro-entreprises et aux petites entreprises actives dans les secteurs suivants :
    - la restauration (code NACE 55) ;
    - l’hébergement (code NACE 56) ;
    - les activités des agences de voyage, voyagistes, services de réservation et activités connexes (code NACE 79) ;
    - le commerce de détail (code NACE 47 – hors 47.20, 47.62, 47.73) ;
    - services personnels fermés complètement (code NACE 96)

    Pour ces secteurs, l’indemnité est de 5 000 euros ; pour les services personnel – coiffeurs (code NACE 96.021), l’indemnité est de 2 500 euros.

    Par ailleurs, les secteurs suivants sont également visés par l’indemnité :
    - autocars des transports services occasionnels repris aux divisions et sous-classes 49.390 du Code NACE-BEL ;
    - attraction touristique au sens des articles 110d l’article 173 et suivants du Code wallon du Tourisme.,
    - activités foraines reprises aux divisions et sous-classes 93.211 du Code NACE-BEL

    Il est prévu, dans un second temps, qu’une indemnité compensatoire puisse être octroyée pour les entreprises appartenant à des secteurs qui seraient impactés indirectement mais fortement par les décisions prises par le Conseil national de sécurité.

    Ces dispositifs complètent bien entendu les mesures déjà prises à d’autres niveaux de pouvoir, notamment au fédéral dont les mesures pour amortir l'impact socio-économique de la crise pèseront 8 à 10 milliards d’euros sur le budget 2020.