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Le recours à des coachs au sein des administrations publiques

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 140 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 09/03/2020
    • de GROVONIUS Gwenaëlle
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    La presse du 17 février 2020 relate que la Ville de La Louvière va engager des formateurs spécialisés pour ses cadres et dirigeants.

    L'administration publique s'ouvrirait à l'encadrement par des coachs extérieurs pour aider les cadres et dirigeants. « Le rôle d'un chef dans le privé n'est pas différent de celui d'un chef dans le service public » selon les dires de la directrice générale de l'École d'administration publique, Madame Isabelle Küntziger.
    « Dans l'administration, on prend un grade parce qu'on a de l'expérience ou par l'acquisition de compétences. Un cadre n'est pas forcément un chef de service ou un manager né, mais il peut apprendre à le devenir ... Mais la plupart du temps, c'est organisé lorsqu'une difficulté est posée. L'idéal serait d'intégrer ces méthodes directement dans la formation des cadres, dans une démarche volontariste et surtout préventive. »

    Il semblerait que les syndicats aient validé l'initiative et la méthodologie.

    Dès lors, Madame la Ministre soutient-elle cette démarche et, dans l'affirmative, quels résultats en espère-t-elle ?
    Le cas échéant, compte-t-elle la mettre en œuvre uniquement dans les administrations qui le demanderaient ou compte-t-elle généraliser l'initiative à l'ensemble de l'administration publique ?

    Cette initiative a-t-elle été budgétisée ?

    Comment va-t-elle en mesurer les éventuels bénéfices ?
  • Réponse du 23/03/2020
    • de DE BUE Valérie
    La question écrite n°140 sur le recours à des coachs au sein des administrations publiques porte sur la même thématique que celle posée oralement par Monsieur Nicolas Tzanetatos et à laquelle j’ai déjà eu l’occasion de répondre. Je me permettrais donc d’en reprendre ici certains éléments.

    La demande de coaching ne cesse d'augmenter partout, tant dans les entreprises privées qu'au sein des administrations, et ce, à tous les niveaux de la hiérarchie.

    Le management d’aujourd’hui, en ce compris celui au sein d’une administration publique, doit s’envisager en intégrant cette dimension essentielle pour contribuer au bien-être de ses collaborateurs et ainsi offrir un service public de qualité. Cette démarche est inscrite dans la vision 2030 du SPW, approuvée par le Gouvernement wallon.

    Ainsi, la fonction publique évolue considérablement au point que la gestion des équipes et le management demandent de nouvelles approches.

    Un responsable d’équipe, de service, d’une administration ou d’une UAP est confronté, tout comme un responsable dans le secteur privé, à l’évolution des métiers, au stress et aux conflits que cela peut engendrer parmi ses collaborateurs. Un certain nombre de dirigeants ont une démarche volontariste d’ouverture à des méthodes qui leur permettent de mieux aborder les questions de bien-être, de motivation, de communication que l’on regroupe aujourd’hui autour des « soft skills » ou « compétences douces ».

    Je soutiens donc personnellement ce type d’initiative qui doit pouvoir s’adresser à toutes nos administrations.

    Dès 2015, le gouvernement a donné des moyens à l’Ecole d’administration publique pour offrir des coachings à destination des fonctionnaires wallons.

    De 2017 à 2019, ce sont près de 300 séances de coaching qui ont été dispensées pour les membres du Comité stratégique, les directeurs et le personnel d’encadrement du SPW et des UAP wallonnes dans des thématiques diverses comme le leadership, la motivation des collaborateurs, la gestion du stress, du conflit et tant d’autres.

    L’idéal serait d’intégrer ces nouvelles méthodes dans la formation des cadres, dans une démarche volontariste et surtout préventive. A terme, ces coachings pourraient même être directement effectués en interne par des agents spécialement formés qui pourraient eux-mêmes former leurs collègues.

    Dans l’offre de formations de l’EAP, une série de formations sont disponibles pour le management des fonctions publiques régionale et communautaire. Je peux citer les formations en communication interpersonnelle, en gestion de conflits, en motivation des collaborateurs, en gestion du stress et du burn-out, en assertivité.

    Actuellement, l’EAP travaille à une refonte de son offre de formations du management, en soutien de la stratégie et de la transformation organisationnelle du SPW et du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Parmi les méthodes d’apprentissage, il y aura le coaching, le co-développement, l’institution de communautés de pratiques, le tutorat, etc.

    Les résultats attendus sont une adaptation du style de management qui intègre une attitude coach venant renforcer le bien-être des agents au travail.

    La refonte de l’offre de formations de l’EAP se faisant actuellement, la budgétisation de ce renforcement de l’accessibilité du coaching n’a pas encore été faite et impactera les exercices 2021 et suivants.

    Par ailleurs, la concertation avec les organisations syndicales au sein des comités supérieur de concertation du secteur XVI (Région wallonne) et secteur XVII (Communauté française), réunis conjointement, n’a pas encore eu lieu.

    Etant entendu que ce dont on parle ici est un changement de culture, cela prendra du temps et ne se fera pas du jour au lendemain.

    Dans un premier temps, on pourra mesurer l’augmentation des coachings prodigués au personnel des administrations et la satisfaction des agents y ayant recours. Ce n‘est qu’à moyen et long terme que les bénéfices de ces accompagnements se feront sentir au niveau de l’administration dans sa globalité.