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Les suites en Région wallonne du rapport d'activités 2004-2005 de la commission consultative de la langue des signes.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 64 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 22/02/2006
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à VIENNE Christiane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Sous la précédente législature, la Langue des signes de Belgique francophone (LSBF) a été reconnue officiellement par le décret de la Communauté française du 22 octobre 2003.

    Cette reconnaissance concerne 30.000 adultes et 9.000 enfants de moins de 15 ans en Communauté française.

    En ajoutant les personnes dont l'audition diminue fortement avec l'âge, ce sont 8 % de la population qui souffrent de troubles auditifs importants.

    La reconnaissance de la langue des signes devrait avoir des répercussions importantes : un apprentissage très précoce et continu de l'enfant en langue de signes pour faciliter son développement intellectuel. Une langue qui leur est propre leur permettra de communiquer et de s'épanouir, c'est le droit de tout enfant. Il est évident qu'un enfant sourd qui ne peut apprendre, comme les autres, n'aura pas la possibilité de valoriser son potentiel intellectuel. Faut-il insister sur le taux important d'analphabétisme et d'échec d'intégration sociale et professionnelle qui en découle aujourd'hui ?

    Cette reconnaissance de la langue des signes doit ainsi entraîner une reconnaissance de cette langue comme langue d'enseignement et repose la question de la profession d'interprète, actuellement non reconnue et non protégée.

    Le précédent Gouvernement de la Communauté française s'était donc aussi engagé, dans les limites des crédits budgétaires, à fixer les mesures d'exécution nécessaires pour permettre l'utilisation de la langue des signes dans les différents domaines relevant de ses compétences. Pour mener à bien ce processus, une commission consultative composée, entre autres, de représentants des associations de sourds, des associations de parents d'enfants sourds, des associations d'interprètes, des écoles d'enseignement spécial et des écoles pratiquant l'intégration d 'enfants sourds dans l'enseignement ordinaire, a été constituée. Elle est chargée d'émettre des avis et des propositions.

    Nous avons examiné cette semaine au Parlement de la Communauté le rapport d'activités 2004-2005 de la commission consultative de la langue des signes.

    Je souhaiterais savoir si Madame la Ministre a eu connaissance de ce rapport ?



    Une concertation est-elle en cours avec ses collègues wallons ainsi qu'avec les Ministres compétents de la Communauté pour concrétiser les recommandations formulées dans ce rapport ?

    Rappelons qu'un crédit de 350.000 euros, inscrit au budget 2006, est destiné à soutenir des services de traduction en langage des signes, à mettre en place progressivement, sur l'ensemble de la Région wallonne, un réseau d'opérateurs publics et privés pouvant faire appel à des traducteurs en langue des signes et à promouvoir la formation au langage des signes.

    Quelles sont les implications de ce rapport pour ce qui concerne les compétences de la Région ?

    Quelles sont les initiatives soutenues par la Région wallonne en faveur de la langue des signes et pour quel budget ?
  • Réponse du 01/03/2006
    • de VIENNE Christiane

    Je remercie l'honorable Membre de poser sa question qui me permet de confirmer, comme je l'ai montré à plusieurs reprises depuis mon entrée en fonction, l'intérêt particulier que je porte à la communauté sourde.

    Je viens en effet de prendre connaissance cette semaine, à l'instar du Parlement de la Communauté française, du rapport d'activités 2004-2005 de la Commission consultative de la langue des signes.

    Je fais miennes les recommandations de la Commission consultative qui confirme la pertinence de mon action. En effet, dès le début de cette année, j'ai initié un groupe de travail et de réflexion qui s'est penché sur les moyens d'aboutir à la reconnaissance de services d'interprétation en langue de signes.

    Ce groupe de travail, constitué des différentes associations représentatives des personnes déficientes auditives, doit déterminer les besoins réels d'interprétation.

    En outre, j'ai l'intention de réaliser, dans les plus brefs délais, en concertation avec mes collègues du Gouvernement, un cadastre des personnes « bilingues » langue des signes - français au sein de tous le services publics sis en Wallonie.

    En ce concerne les initiatives en faveur de la langue des signes, je ferai l'économie d'une liste exhaustive des associations et projets ponctuels que j'ai pu rencontrer en 2005. Outre le Service d'interprétariat des sourds de Wallonie que je continue à soutenir cette année, je suis particulièrement attentive aux acteurs de terrain qui développent des initiatives locales d'apprentissage et de formation en langue des signes destinées à un public diversifié.

    En outre, j'attire l'attention de l'honorable Membre sur le fait que le crédit de 350.000 euros repris au budget 2006 pour soutenir ces services a fait l'objet d'une augmentation non négligeable par rapport à l'exercice 2005 (qui était de 249.000 euros).