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Le transport fluvial

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 298 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 10/03/2020
    • de SOBRY Rachel
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    La Wallonie compte 451 kilomètres de voies navigables utiles au transport de marchandises. Un atout pour la Région puisque le fluvial reste une alternative environnementale au fret terrestre et a également un énorme intérêt au niveau de la mobilité.

    Pourtant, depuis 2019, le transport fluvial est à la baisse. Après deux années de forte croissance, le transport de marchandises sur les voies fluviales wallonnes a enregistré un recul significatif avec une baisse de 5,8 % en 2019 pour 39,126 millions de tonnes de marchandises.

    La Stratégie régionale de Mobilité (SRM) a été approuvée en mai 2019, mais le volet « marchandises » n'a toujours pas été finalisé par la Région wallonne.

    La particularité du système de transport de marchandises a un rôle majeur dans l'économie. Vital tant pour la production que pour la distribution et le commerce, il est très fortement lié à l'emploi et à la compétitivité des entreprises.

    Selon le Bureau fédéral du Plan dans ses dernières projections, pour la Belgique, en 2015, le transport routier de marchandises représente 66 milliards de tonnes/km et 79 % de parts modales. En 2040, il devrait représenter 79.5 milliards de tonnes/km et 77 % de parts modales. Le transport routier restera donc dominant à l'horizon 2040 avec un taux de croissance de 20 % du trafic. L'enjeu de la SRM est donc bien d'infléchir cette tendance. Ce qui n'est pas possible tant que le volet marchandises n'est pas finalisé dans la SRM.

    Comment la Région compte-t-elle favoriser le transport fluvial ?

    Quand le volet du SRM au niveau des marchandises sera-t-il finalisé ?
  • Réponse du 07/05/2020
    • de HENRY Philippe
    La Stratégie régionale de Mobilité (SRM) relative au transport des marchandises, non aboutie sous la précédente législature, est en cours de finalisation et devrait être soumise au Gouvernement wallon dans les prochaines semaines.

    Cela étant, les tendances que l’honorable membre évoque en matière de partage modal sont des tendances lourdes. Le choix du mode et de l’organisation du transport est spécifique à chaque filière économique, voire à chaque acteur, et dépend de nombreux paramètres parmi lesquels le temps, le coût, la fiabilité, la régularité et la taille des envois. La pertinence des modes de transport est également souvent liée à la distance parcourue. Au plus la distance est grande, au mieux les modes alternatifs à la route, comme la navigation fluviale ou le transport ferroviaire, ont la possibilité d’amortir les coûts fixes supplémentaires (de transferts modaux et de pré- et post-acheminements) que leur utilisation induit et de trouver ainsi leur pertinence économique. Cela signifie aussi que le mode routier reste (et restera) le mode principal pour de nombreux flux, puisque près de la moitié de ceux-ci se rapportent à des distances inférieures à 50 kilomètres.

    En conséquence, la SRM proposera donc un certain nombre d’orientations fortes qui auront pour trait commun de vouloir répondre à des enjeux de durabilité, notamment par la réduction des impacts des trafics, tout en garantissant les conditions optimales pour le développement des activités économiques. Elles viseront notamment, pour la navigation fluviale, à :
    - encourager le report modal en améliorant les niveaux de services des modes massifiés et en dynamisant les filières concernées ;
    - agir pour abaisser le seuil de pertinence de la voie d’eau, en diminuant par exemple ses coûts fixes, les coûts des opérations de transfert modal et des pré- et post-acheminements ;
    - réduire les émissions en favorisant le recours à des véhicules moins polluants.

    Bien entendu, le défi est important. Même si le Bureau fédéral du Plan a revu à la baisse ses perspectives d’évolution de la demande de transport, la croissance du trafic de marchandises restera, comme elle le souligne, supérieure à 20 % d’ici à l’horizon 2040 avec, en particulier, une croissance importante des échanges avec l’étranger, tant à l’importation qu’à l’exportation. La navigation fluviale a et aura donc un rôle essentiel à jouer, notamment pour limiter la production des gaz à effet de serre.