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Les résultats de la huitième enquête nationale sur l'insécurité routière de l'institut Vias

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 143 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 10/03/2020
    • de AGACHE Laurent
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    La presse a relayé les résultats de la 8e enquête nationale sur l'insécurité routière organisée par l'institut Vias.
    Ils montrent qu'il reste du travail pour améliorer la sécurité routière.

    Quelle est l’analyse globale de Madame la Ministre des résultats ?

    Quelles sont ses priorités pour améliorer la situation ?

    Par ailleurs, plusieurs éléments sont particulièrement troublants et soulignent de fortes disparités entre les différentes provinces wallonnes. Ainsi : dans le Hainaut, on roule plus qu'ailleurs sans boucler sa ceinture, on y téléphone plus qu'ailleurs sans kit mains libres, on y conduit deux fois plus sous l'influence de drogues qu'en Province de Luxembourg.

    Comment peut-on expliquer de tels différentiels ?

    Quelles actions Madame la Ministre a-t-elle mises en place pour inverser ces tendances ?
  • Réponse du 17/03/2020
    • de DE BUE Valérie
    L’enquête nationale d’insécurité routière menée par Vias apporte un éclaircissement sur les habitudes comportementales des usagers, notamment au niveau des modes de déplacement, leur sentiment d’insécurité dans la circulation, les comportements dangereux avoués et leur adhésion sociale à certaines mesures de sécurité routière.

    Nous savons que l’amélioration des comportements des conducteurs est un des leviers majeurs pour diminuer le nombre de victimes et cette enquête de Vias ne fait que confirmer le potentiel d’amélioration à ce niveau.

    En termes d’analyse, un des comportements fréquents rapportés par l’étude est le dépassement des limitations de vitesse.
    Cela confirme que la vitesse reste une problématique importante en matière de sécurité routière.
    Pour lutter contre la vitesse excessive, la Wallonie a mis en place une « politique radar » soutenue. Celle-ci s’articule autour d’un service gratuit de location de lidars et de la prise en charge du placement de radars fixes, de radars franchissement de feux et de radars tronçons.
    J’ai déjà eu l’occasion de détailler le nombre de radars dont le déploiement est prévu pour cette année 2020. Je compte bien renforcer encore la couverture « radars » sous cette législature.

    L’analyse globale des résultats démontre effectivement que des actions spécifiques doivent être poursuivies et développées afin d’améliorer la sécurité routière (focus notamment sur les cyclistes, la consommation de drogues, d’alcool, le téléphone au volant et la ceinture)

    L’honorable membre ne sera pas étonné que la sécurité de tous les usagers soit au cœur de mes préoccupations en tant que Ministre en charge de la Sécurité routière. J’entends apporter tout le soutien voulu aux zones de police dans le champ des compétences régionales. La répression doit évidemment être combinée à la prévention et à la sensibilisation, notamment via les campagnes médiatiques de l’AWSR.

    En effet, sensibilisation et contrôles/sanctions se renforcent mutuellement.
    C’est sur ces deux volets que les actions prioritaires sont menées en vue d’améliorer la sécurité routière.

    Comme il le sait, le plan stratégique de l’AWSR a été présenté ce 9 mars aux députés intéressés. Les États généraux de la sécurité routière dont j’ai eu le plaisir de lancer les travaux le 6 mars dernier permettront également de préciser les axes d’actions à privilégier pour atteindre les objectifs ambitieux que s’est fixée cette majorité en matière de sécurité routière.
    Ces ambitions et actions ayant inévitablement un impact sur l’infrastructure, il est important de travailler en concertation avec les services sous la responsabilité de mon collègue, Philippe Henry, en charge de cette matière.

    En ce qui concerne les disparités des résultats entre provinces, je précise que ces indications ne sont pas reprises au sein du document de l’enquête nationale qui se limite à des résultats par région. Ces éléments par province sont issus de graphiques complémentaires communiqués par Vias.
    Au niveau précisément de la Province du Hainaut, il y a lieu de détailler le constat établi.
    La Province du Hainaut présente certes les moins bons résultats en ce qui concerne le port avoué de la ceinture de sécurité et la conduite sous influence de drogue, mais la différence est faible avec les autres provinces (et nous n’avons pas connaissance de la marge d’erreur permettant de valider scientifiquement des différences entre provinces).
    Par exemple 7 % des Hennuyers disent prendre le volant sous influence de drogue au moins une fois par mois, mais c’est aussi le cas de 6 % des Namurois et des Liégeois.
    Pour certains autres comportements, comme le dépassement avoué des limitations de vitesse, le Hainaut est au niveau ou sous la moyenne wallonne.

    Il faut par ailleurs noter que certains mauvais comportements peuvent être liés à des éléments géographiques ou sociodémographiques. Par exemple, le port de la ceinture de sécurité est généralement plus faible en ville que sur des voies rapides. Il n’est dès lors par illogique de retrouver un port plus bas dans une province plus urbaine comme le Hainaut que dans le Luxembourg, par exemple.
    Il y a également lieu de nuancer la situation de la sécurité routière en Province de Hainaut en tenant compte de son nombre d’habitants.
    Si c’est en effet la province wallonne où l’on enregistre le plus d’accidents et de décès sur la route, c’est également la plus peuplée.
    Pour information, le nombre de tués sur la route par habitant en Hainaut est comparable avec la Province de Liège et inférieur aux Provinces de Namur ou de Luxembourg. C’est également dans les Provinces de Namur et de Luxembourg que les accidents sont les plus graves (en termes de nombre de morts par accident corporel).

    On ne peut donc pas affirmer que la situation de la sécurité routière en Hainaut est pire qu’ailleurs en Wallonie. Mais il ne faut pas comprendre ces développements comme une banalisation des chiffres épinglés par cette enquête. Je veux être très claire sur cet aspect : la situation du Hainaut est aussi grave que dans les autres Provinces, guère plus, mais pas moins non plus.
    Enfin, en ce qui concerne l’analyse des résultats concernant les cyclistes, focus de cette enquête 2020, ce sont les usagers qui présentent le plus haut taux d’insécurité ressentie dans toutes les provinces.

    Ces usagers de la route sont naturellement beaucoup plus vulnérables en cas d’accident que les personnes disposant d’un habitacle.
    Outre les nombreuses campagnes de sensibilisation sur les différents thèmes liés à la sécurité routière, des actions de prévention sont spécifiquement prévues afin d’améliorer la sécurité des cyclistes sur notre territoire.
    L’AWSR va mener dans le courant du printemps une campagne de sensibilisation pour conscientiser les usagers, en particulier les automobilistes, au partage de la route avec les deux-roues motorisés et non motorisés.
    Elle a également prévu une campagne en collaboration avec les zones de police au début de l’été, par le biais d’un affichage sur la lunette arrière de près de 140 véhicules.

    Toutefois, il est également important que les cyclistes eux-mêmes veillent à leur propre sécurité, par exemple en se rendant visibles, notamment dans l’obscurité. L’AWSR y sera attentive en automne, notamment via les réseaux sociaux.

    Les formations d’éducation à la Mobilité et à la Sécurité routière (EMSR) en milieu scolaire permettent également d’inculquer aux enfants les bonnes pratiques en la matière. J’ai eu l’occasion en début d’année d’étendre au secondaire certaines formations jusqu’ici réservées aux élèves de l’enseignement fondamental. Je souhaite intensifier encore sous cette législature le nombre d’enfants et adolescents formés par ce biais.