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Les emplois vacants au sein des entreprises et l'opportunité d'une cartographie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 132 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 11/03/2020
    • de SOBRY Rachel
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Nous savons que beaucoup d'emplois sont vacants dans les métiers en pénurie. En 2017, il y avait 20 000 vacants. Ensuite ce chiffre est monté à 30 000 avant de redescendre un peu. Au troisième trimestre 2019, on remonte à 28 000. C'est une problématique qui reste non résolue.

    Pourtant une des pistes de solution face à ce problème d'emplois vacants est la formation en alternance puisque c'est une filière qui connaît des taux d'insertion professionnelle importants.

    Pourtant, il y a plus de places proposées par les entreprises que de jeunes qui en ont besoin.

    Face à ce phénomène, l'Union wallonne des entreprises propose que l'OFFA (Office francophone de la formation en alternance) établisse une cartographie des places vacantes dans les entreprises.

    L'élaboration de cette cartographie pourrait-elle être envisagée  ?

    Quelles sont les autres mesures concrètes que Madame la Ministre prévoit afin d'endiguer le problème des métiers en pénurie ?
  • Réponse du 16/04/2020
    • de MORREALE Christie
    Tout d’abord, et indépendamment de la réalité des pénuries de main-d’œuvre et de la nécessité d’y apporter des réponses efficientes, il convient de préciser que l’information relative aux 28 000 postes vacants en Wallonie est issue d’un enquête trimestrielle réalisée par le SPF Economie. Cette donnée statistique peut être interprétée tant comme un indicateur du dynamisme économique et de la création d’emplois d’un pays ou d’une région que comme le signal des difficultés de recrutement que peuvent éprouver certains employeurs.

    Néanmoins, en l’absence de questions explicites posées aux employeurs à ce sujet, et faute d’informations sur la durée de vacance des emplois, il n’est pas possible d’identifier les pénuries de main-d’œuvre via l’enquête du SPF Economie. Un poste vacant n’est en effet pas forcément un poste critique ou en pénurie de main-d’œuvre.

    Pour répondre aux pénuries, bien réelles, de main-d’œuvre, plusieurs mesures sont mises en place. Il s’agit tout d’abord de sensibiliser les jeunes et les chercheurs d’emploi aux opportunités d’emploi qu’offrent les filières menant à ces métiers. C’est notamment l’objet des journées interactives, appelées « Mardis d’avenir » au cours desquelles un secteur ou un groupe de métiers est mis à l'honneur. En 2019, à la suite de ces séances, 3 140 demandeurs d’emploi sont entrés dans une formation menant à un métier en pénurie ou à une fonction critique. Pour renforcer cette dynamique, je compte en outre développer le réseau des Cités des Métiers et agir, dès le plus jeune âge, sur les a priori genrés, notamment.

    La formation des chercheurs d’emploi a, par ailleurs, été résolument orientée vers les métiers en pénurie. Le FOREm organise ainsi 162 formations conduisant à un métier en pénurie, soit 49,54 % de son offre de formation métier. Pour attirer davantage de candidats dans ces formations, un incitant financier de 350 euros est versé, sous certaines conditions, aux stagiaires qui terminent leur formation. Cette prime est assortie d’une formation à la recherche d’emploi et de propositions d’entretiens d’embauche. Fin novembre 2019, 5 002 stagiaires étaient éligibles à cet « incitant + ». La montée en puissance des Jobdays devrait encore soutenir la dynamique.

    Deux dispositifs, alternant formation « sur mesure » en entreprise et en centre de formation, complètent l’offre du FOREm, à savoir les « Coups de poing pénuries » et le « Plan Formation Insertion ». Le 1er dispositif cible les entreprises proposant un minimum de 8 postes vacants. 12 actions sont aujourd’hui clôturées et 9 sont encore en cours. Le PFI, quant à lui, permet à l’employeur de former son futur travailleur en fonction de ses besoins. L’avantage du PFI est qu’il peut être activé à partir d’un seul stagiaire ou pour plusieurs stagiaires positionnés sur des fonctions différentes au sein de l’entreprise et qui suivront donc des plans de formation différents. 12 % des PFI répondent à une pénurie de main-d’œuvre, en particulier dans le secteur de la construction.

    Enfin, concernant la formation en alternance, sa plus-value comme filière d’insertion sur le marché de l’emploi n’est plus à démontrer. Je compte donc bien me saisir de ce dossier comme un des leviers pour augmenter le taux d’emploi de 5 % d’ici la fin de la législature. C’est pourquoi une des mesures phares que je porterai dans le cadre du plan de transition sera la mise en œuvre d'un nouveau dispositif d’apprentissage en milieu de travail, à destination des chercheur-euse-s d'emploi et axé sur les métiers porteurs, d'avenir et en pénurie.

    L’identification des places de stages disponibles dans les entreprises est en effet un levier important pour « booster » l’alternance. La plateforme que développe actuellement l’OFFA (Office francophone de la Formation en Alternance) a bien cette ambition. Cet outil de « matching » entre l’offre et la demande de places de stage devrait pouvoir être mis à la disposition des apprenants et des entreprises dès le premier semestre 2021.