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La fin de la gratuité des parkings de gare et l'impact de cette mesure sur la mobilité

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 304 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 12/03/2020
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    En séance plénière du 8 janvier, le Député Laurent Léonard interpellait Monsieur le Ministre par rapport à la décision unilatérale de la SNCB de rendre le parking de la gare d'Ans payant.

    Le souhait de la Région wallonne est de développer le « report modal via notamment la réalisation d'infrastructures améliorant la vitesse commerciale des bus, la politique de stationnement et la politique cyclable. » La Déclaration politique de la Région wallonne met l'accent sur la mobilité douce. Or, cela manque de coordination entre les différents services publics.

    Monsieur le Ministre a déploré cette situation en indiquant : « Nous verrons de quelle manière il est possible d'avoir un soutien aux utilisateurs. »

    Je souhaitais attirer son attention sur le fait que cette situation se répète ailleurs.

    À Mouscron, la SNCB a fait la même annonce et elle est occupée à aménager le parking dans ce but.

    Il s'agit de nouveau d'une décision unilatérale qui va à l'encontre de toute réflexion pour développer un autre type de mobilité que le « tout à la voiture ».

    Cela n'est pas de son ressort, mais il convient de préciser par ailleurs que l'offre de la SNCB pour Mouscron est des plus réduites, on ne fait qu'encourager l'utilisation de la voiture. Les gens n'ont pas le choix : le dernier train Bruxelles-Mouscron est à 20h39 et le trajet dure 1h39. Un train Namur-Bruxelles quitte, quant à lui, la gare de Namur à 19h40, avec une correspondance d'une demi-heure à la gare de Tournai pour arriver à Mouscron à 22h10....

    Tout cela n'encourage pas à utiliser les transports en commun.

    Quelles pistes peut-il apporter pour les navetteurs qui sont confrontés à ce type de décision de la SNCB ?

    Une concertation avec le Fédéral ne serait-elle pas opportune en la matière afin de développer une politique de mobilité plus cohérente et plus efficace ?

    Peut-il associer à la réflexion autour du cas du parking de la gare d'Ans les autres villes concernées par cette situation ?
  • Réponse du 03/04/2020
    • de HENRY Philippe
    Je suis bien conscient que plusieurs gares sont concernées par la fin de la gratuité de leur parking. En ce qui concerne la gare de Ans, j’avais en effet déploré il y a quelques semaines que cette décision ait été prise sans concertation, envoyant ainsi un signal négatif aux utilisateurs.

    Cela étant dit, la SNCB a identifié plusieurs effets pervers liés à la gratuité des parkings dont celui que les navetteurs puissent se détourner du train car ils n’ont plus la garantie de trouver une place dans ces parkings souvent saturés. Dans des villes, telle que Ans, les demandes en emplacements de parkings sont toujours croissantes sans que le nombre de voyageurs suivent nécessairement une courbe similaire. Par ailleurs, la gare de Ans dans le cadre du prochain plan de transport connaitra une augmentation de son offre à l’heure de pointe. La stratégie retenue de la SNCB est donc clairement de rendre ces parkings payants dans les zones saturées.

    La tarification varie en fonction du type d’utilisateur, de la distance parking-gare et du type de gare (internationales, grandes villes, grandes gares de départ, villes moyennes et petites, gare de destination). Les bénéfices tirés de la location des emplacements de parking voitures couvrent le plus souvent les coûts d’exploitation des parkings vélos mis à disposition par la SNCB.

    La question du prix ou de la gratuité des parkings est complexe car l’objectif n’est pas non plus d’amener un grand nombre de voitures supplémentaires dans les villes. Sans nier l’importance de ces parkings aux abords des gares, je souhaite m’assurer que leur fonctionnement ne se fasse pas aux dépends des autres modes de transport.

    La DPR ne dit pas autre chose puisqu’elle stipule que « Le Gouvernement favorisera systématiquement les modes de déplacement dans l’ordre suivant : marche à pied, vélos et micromobilité douce, transports publics, transports privés collectifs (taxis, voitures partagées, covoiturage) puis individuels ».

    Je vais donc réaffirmer à la SNCB la nécessité d’une concertation avec les autorités communales lorsque des changements de ce type sont envisagés. Par ailleurs, je vais également m’assurer que parmi les budgets à ma disposition pour améliorer la mobilité douce, une attention particulière soit portée aux gares concernées.

    En outre, la démarche de mise en place des mobipôles doit permettre également de mettre tous les acteurs autour de la table : SNCB, communes, Région pour proposer dans les gares retenues une combinaison d’offres efficaces et coordonnées.

    Concernant la desserte en train de Mouscron, la question devrait en effet être posée au niveau fédéral. La Wallonie s’est toujours positionnée pour une offre de qualité en termes de fréquence mais aussi d’amplitude horaire pour que ce soit une alternative convaincante à la voiture. C’est la position du Gouvernement que j’ai encore relayée en décembre dernier et que je réaffirme à chaque occasion.