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La menace de destruction des vestiges découverts lors des fouilles situées sur le chantier de la Maison des parlementaires du Parlement de Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 151 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 20/04/2020
    • de BERNARD Alice
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    La décision de reprendre les travaux de terrassement sur le chantier de la Maison des parlementaires sans attendre la fin des fouilles est vivement contestée par les archéologues de l'Agence wallonne du patrimoine (AWaP). Elle mettrait en effet en danger les vestiges architecturaux d'une valeur patrimoniale inestimable découverts sur le site des travaux. Les archéologues avancent notamment le fait qu'une clause avait été prévue dans la convention signée par le Parlement de Wallonie et l'AWaP permettant la suspension des délais des fouilles en cas de situation exceptionnelle (ce qui est évidemment le cas pour le moment). La décision de confinement, prise par le Gouvernement fédéral et avalisée par le Gouvernement wallon, stoppant toutes les activités non essentielles, ne peut en aucun cas pénaliser la bonne tenue des fouilles. Il est d'ailleurs interpellant de constater que les entreprises de construction vont être autorisées, quant à elles, à poursuivre les travaux malgré le confinement.

    De plus, l'argument selon lequel les parlementaires doivent à tout prix pouvoir accéder à leurs nouveaux bureaux en juin 2022 (c'est à dire juste avant les vacances parlementaires) ne justifie pas une telle décision. Les députés peuvent tout à fait attendre la rentrée parlementaire face à des enjeux d'une si grande valeur patrimoniale et scientifique.

    Notons enfin que cette décision est également contestée par un grand nombre de citoyens, comme l'atteste le succès de la pétition en ligne visant à s'opposer à la destruction des vestiges, qui récolte plus de 4 000 signatures à l'heure actuelle.

    Au vu de ce potentiel gâchis patrimonial et des arguments avancés ci-dessus, Madame la Ministre peut-elle expliquer qui a décidé de reprendre les travaux de terrassement et pour quelles raisons ?

    Quelles dispositions a-t-elle prises pour permettre aux archéologues de reprendre et terminer leurs fouilles, comme le prévoit le contrat signé par le Parlement wallon, après la levée du confinement ?
  • Réponse du 06/05/2020
    • de DE BUE Valérie
    Je suis bien consciente de l’importance de ce chantier de fouilles sur le site de la Maison des Parlementaires. C’est la raison pour laquelle, au mois de décembre dernier, j’ai donné, à l’AWaP, les moyens humains nécessaires pour la mise en œuvre celui-ci.  Sans mon soutien et mon action, ce chantier n’aurait pas vu le jour. 

    L’organisation des fouilles et son suivi administratif dépendent d’un protocole d’accord signé entre l’AWaP et le Parlement de Wallonie en tant que maître d’œuvre. Celui-ci prévoyait notamment, un délai de fouilles de 4 mois à dater du 10 décembre 2019.

    Vu le dialogue engagé entre les différentes parties, le Parlement a proposé à l’AWaP de reprendre les fouilles dès le 14 avril tout en prolongeant le délai contractuel jusqu’au 29 mai.  Un accord a pu être trouvé tout en respectant les demandes et exigences des deux parties. Le chantier s’organisera donc comme suit : 
    - il se déroulera jusqu’au 31 mai au soir. Il sera libéré pour cette date sans possibilité de nouvelle prolongation ; 
    - les méthodes de fouilles, la présence des collaborateurs de l’AWaP sur place et des équipements pour les rendre conformes aux conditions de distanciation sociale sont adaptées. Ceci fera, en outre, l’objet d’une analyse par la médecine du travail ; 
    - différentes opérations de traitement des données ou des découvertes sont différées et traitées sur un autre site, par exemple, le tamisage ; 
    - une priorisation des zones à fouiller et des problématiques archéologiques à analyser a été effectuée de manière à répondre aux exigences scientifiques minimales. Elle a été établie de façon rigoureuse et planifiée. L’objectif était de privilégier la qualité à la quantité. 
     
    Je suis ravie de l’accord trouvé entre les deux parties et salue leur attitude positive. Je serai attentive à la bonne fin du post-fouille et à la publication des résultats de l’ensemble des fouilles tant du grognon que de la Maison des Parlementaires.