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L'arrêt des fouilles sur le site de la future Maison des parlementaires à Namur

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 152 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 21/04/2020
    • de DISPA Benoît
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Les archéologues de l'Agence wallonne du Patrimoine (AWaP) ont interpellé Madame la Ministre afin de lui faire part de leur stupeur et de leur colère suite à la volonté de mettre un terme aux fouilles archéologiques sur le site de la future extension du Parlement de Wallonie.

    A l'instar d'autres chantiers de fouilles mais aussi de nombreux secteurs de notre société, ce chantier a dû être suspendu en urgence à la mi-mars en raison des mesures de confinement. De ce fait, les fouilles n'ont pu être terminées pour le 10 avril comme cela avait été convenu par convention avec le Parlement de Wallonie. Cependant au vu des circonstances exceptionnelles que nous connaissons, il apparait incompréhensible aux archéologues et aux amoureux de notre patrimoine que cette date ne soit pas repoussée afin de permettre aux agents de l'AWaP de procéder aux fouilles d'un site majeur pour la connaissance de l'histoire namuroise.

    De par son emplacement, le site est capital d'un point de vue historique : le chantier a mis au jour les vestiges de plusieurs habitations, mais également les entrepôts des Comtes de Namur, élément primordial dans l'histoire de la ville.

    Une pétition a déjà recueilli plus de 3 000 signatures et les autorités communales par la voix du Bourgmestre de Namur ont plaidé la cause des archéologues.

    Dans un premier temps, Madame la Ministre a déclaré le dossier clos en se retranchant derrière la convention fixant le 10 avril comme terme des fouilles et en renvoyant la responsabilité de cette date sur les agents de l'AWaP. Elle semble aujourd'hui avoir changé de point de vue. Va-t-elle se saisir du dossier ?

    Comme les citoyens et de nombreux acteurs du dossier le réclament, va-t-elle réunir les parties autour d'une table afin de trouver une solution permettant de donner un délai supplémentaire aux archéologues ?

    Il semble qu'une piste de conciliation soit proposée avec un report de la clôture des fouilles à la fin du mois de mai. Confirme-t-elle que celle-ci permettra de mener les fouilles à leur terme ?

    En attendant, va-t-elle intervenir afin d'empêcher le lancement des travaux qui induiront des dégâts irréversibles sur le site ?
  • Réponse du 06/05/2020
    • de DE BUE Valérie
    Je suis bien consciente de l’importance de ce chantier de fouilles sur le site de la Maison des Parlementaires. C’est la raison pour laquelle, au mois de décembre dernier, j’ai donné, à l’AWaP, les moyens humains nécessaires pour la mise en œuvre celui-ci.  Sans mon soutien et mon action, ce chantier n’aurait pas vu le jour. 

    Je me dois, dès lors, de réfuter totalement certaines affirmations figurant dans la question : non seulement l’information selon laquelle ce dossier a été considéré comme clos pour ce qui me concernait est totalement inexacte et, en outre, je n’ai, à aucun moment, changé d’avis dans la gestion de ce dossier.

    Je rappelle, si besoin en était, que je ne dispose pas, dans le cadre de ma compétence « Patrimoine » de pouvoirs permettant l’arrêt d’un chantier.

    Au-delà de ces polémiques stériles, ce qui, par contre, est exact c’est l’existence d’un protocole d’accord signé entre le Parlement, en tant que Maître d’œuvre, et l’AWaP. Comme tout contrat, il doit être modifié via un consensus entre les deux parties signataires. C’est à la conclusion de ce consensus entre les deux parties que j’ai œuvré ces dernières semaines.

    Un accord a pu être trouvé tout en respectant les demandes et exigences des deux parties. Le chantier s’organisera donc comme suit : 
    - il se déroulera jusqu’au 31 mai au soir. Il sera libéré pour cette date sans possibilité de nouvelle prolongation ; 
    - les méthodes de fouilles, la présence des collaborateurs de l’AWaP sur place et des équipements pour les rendre conformes aux conditions de distanciation sociale sont adaptées. Ceci fera, en outre, l’objet d’une analyse par la médecine du travail ; 
    - différentes opérations de traitement des données ou des découvertes sont différées et traitées sur un autre site, par exemple, le tamisage ; 
    - une priorisation des zones à fouiller et des problématiques archéologiques à analyser a été effectuée de manière à répondre aux exigences scientifiques minimales. Elle a été établie de façon rigoureuse et planifiée. L’objectif était de privilégier la qualité à la quantité. 
     
    Je suis ravie de l’accord trouvé entre les deux parties et salue leur attitude positive.

    Je serai, tout naturellement, très attentive à la bonne fin de la phase post-fouille et à la publication des résultats de l’ensemble des fouilles tant du Grognon que de la Maison des Parlementaires.