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La potentielle pollution des eaux usées par le Covid-19

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 196 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 28/04/2020
    • de PECRIAUX Sophie
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Très récemment, en France et en Flandre, des traces d'acide ribonucléique (ARN) du Covid-19, ont été retrouvées dans les eaux usées.

    D'après les autorités et selon le monde médical, ce virus ne se transmettrait pas par l'eau, d'ailleurs aucun cas de contamination par ce biais n'a pu être confirmé.

    En Wallonie, la Société wallonne des eaux (SWDE) indique que la totalité de l'eau distribuée est épurée et que « des études sur le sujet donnent la certitude que le virus ne résiste pas à la chloration de l'eau ».

    Toutefois, sur base du principe de précaution, la Société publique de gestion de l'eau (SPGE), qui s'occupe principalement de l'assainissement des eaux usées, a commandé une étude aux universités de Liège et de Namur. Cette étude a pour objet de confirmer l'absence de caractère infectieux des eaux usées et des boues d'épuration. Les premiers résultats sont attendus pour cette fin avril.

    En ce qui concerne l'étude commandée par la SPGE, Madame la Ministre a-t-elle déjà reçu les premiers résultats ?
    Si oui, quels sont-ils ?

    Enfin, même si le monde médical indique que le Covid-19 ne se transmet pas par l'eau, les connaissances sur ce dernier, évoluent et se modifient de jour en jour.

    Dès lors, ne serait-il pas prudent d'également contrôler les eaux de surface, souterraines et de baignade ?
  • Réponse du 27/05/2020
    • de TELLIER Céline
    L’étude commandée par la SPGE vise à savoir si le SARS-CoV-2, le virus responsable du COVID-19, est présent dans les eaux usées, les eaux traitées, ainsi que les boues des stations d’épuration ; et auquel cas, son degré d’infectiosité.

    Cette étude est composée de deux phases :
    1. une « phase-pilote », qui permet de mettre au point le protocole et d’obtenir les premiers résultats sur des eaux usées présentant potentiellement le plus grand risque de contamination (en sortie d’hôpital par exemple) ;
    2. une « phase d’étude », plus complète, où des échantillons provenant de plusieurs sites seront analysés, le cas échéant, pour les trois milieux considérés (eaux usées, eaux traitées et boues).

    Outre cette étude, la question est suivie au niveau de la Cellule de coordination du secteur de l’Eau ; mise en place pour la gestion de la crise afin de faciliter l’échange d’information au sein du secteur et vers les autorités.

    À l’heure actuelle :
    1. les différentes publications scientifiques récentes relatives à cette question convergent pour indiquer que le coronavirus apparaît bien comme « inactivé » significativement plus rapidement dans les eaux de surface que les autres types de virus (notamment les virus entériques humains non enveloppés et transmissibles via l’eau) ; et ce d’autant plus que la température de l’eau est élevée. Ainsi, les eaux de baignades, qui sont microbiologiquement conformes, contiennent très probablement une charge virale plus faible que les eaux de surface ordinaires. Par ailleurs, les virus ne passent pas la barrière cutanée ;
    2. une fois les méthodes mises au point et si cela s’avère nécessaire, des analyses pourront être menées relativement aux eaux souterraines - improbablement impactées -, aux eaux de surface, ainsi qu’aux eaux de baignade ;
    3. en tout état de cause, le chaulage des boues issues des stations d’épuration à un PH de 12, ce qui est le cas partout en Wallonie, rend la survie du virus impossible à ce stade.