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La pollution des cours d'eau pendant la période de confinement liée au Covid-19

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 202 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 30/04/2020
    • de MATAGNE Julien
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En cette période de confinement liée à la pandémie de Covid-19, plusieurs observateurs de terrain ont signalé une recrudescence des dépôts clandestins dans certains de nos cours d'eau de Wallonie. De plus, le confinement provoquerait une augmentation de la concentration des pollutions chimiques, due notamment aux détergents, gel hydroalcoolique, eau de Javel... Il semblerait que la quantité d'eaux usées finissant dans certaines rivières soit plus grande qu'en temps normal. Cela pourrait poser d'autant plus de problèmes que le niveau des rivières est très bas en cette période relativement sèche.

    L’administration de Madame la Ministre a-t-elle analysé une hausse des dépôts clandestins et de la quantité d'eaux usées dans certains cours d'eau de Wallonie ?

    Quelle est l'évolution des indicateurs de qualité de l'eau durant ces dernières semaines, par rapport à l'avant Covid-19 ?

    Comment ce suivi est assuré et quels sont les moyens pour lutter contre une éventuelle recrudescence de pollution hydrique, dans le contexte que nous vivons ?
  • Réponse du 11/06/2020
    • de TELLIER Céline
    La période de confinement a vu l’arrêt ou la diminution de toute une série d’activités afin de répondre aux obligations et recommandations prises en réponse à l’ampleur de la crise due au coronavirus.

    Ainsi, certains prélèvements en eau de surface effectués par l’ISSeP ont été suspendus durant cette période, les stations wallonnes du réseau AQUAPOL restant bien opérationnelles. Si ces dernières ne mesurent pas les détergents, elles indiquent actuellement une tendance à une meilleure oxygénation, ainsi qu’une diminution des concentrations en chlorures et de la conductivité.

    Si le nombre d’équivalents-habitants en Wallonie est bien resté le même, le confinement a tout de même occasionné un déplacement des eaux usées produites. En effet, celles-ci ont diminué sur les lieux de travail, de voyage et d’enseignement, et augmenté au niveau des habitations unifamiliales.

    Un déplacement des quantités d’eaux usées a donc pu s’observer en partie depuis les grands centres urbains, pour lesquels les apports du secteur tertiaire en assainissement sont significatifs, vers les zones rurales, où l’assainissement collectif ou individuel existe néanmoins dans la majorité des cas.

    De plus, à côté de l’aspect relatif aux eaux usées domestiques, la baisse de l’activité économique a occasionné une diminution des émissions d’eaux usées industrielles.

    Ainsi, l’augmentation potentielle de la pollution sur certains cours d’eau reste donc marginale.

    D’après les collaborateurs des « Contrats de rivière » présents sur le terrain, il semble que la problématique des déchets sauvages reste effectivement pertinente sur tout le territoire. Pour autant, ils n’ont pas observé davantage de déchets en bord de cours d’eau ces dernières semaines, à l’exception des déchets verts pour lesquels une campagne de communication a été organisée suite à la fermeture des recyparcs.

    Pour finir, le gel hydroalcoolique n’a, a priori, aucune raison d’arriver dans les cours d’eau puisque son usage est justement prévu quand l’accès à l’eau et au savon n’est pas possible.