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La gestion du retour du loup

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 204 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 30/04/2020
    • de MATAGNE Julien
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    De nouveaux indices de la présence du loup ont été relevés fin du mois dernier. Par ailleurs, en Flandre, un couple de loups semble avoir donné naissance aux premiers louveteaux nés sur notre territoire.

    En mars dernier, à la suite d'une question que j’adressais à Madame la Ministre, elle me répondait que le plan était attendu pour l'été. On rappellera qu'il était déjà prévu en décembre dernier. Peut-elle faire le point sur l'état d'avancement de ce document ? À combien s'élève l'évaluation budgétaire ? A-t-il pu être soumis aux différents acteurs ? Une date pour le début de l'enquête publique est-elle déjà fixée ?

    Peut-elle faire le point sur les dernières observations réalisées par le Réseau loup ? À l'instar de la Flandre, la présence d'un couple est-elle confirmée, on évoque notamment une présence dans les Hautes Fagnes ?

    Madame la Ministre a-t-elle pu progresser comme je l’y encourageais dans la mise en place d'une coopération avec la Défense ?

    Combien de cas d'attaques par des loups ont-ils été confirmés ? Combien de dossiers d'indemnisations ont été engagés ? Pour quel montant ?
  • Réponse du 24/07/2020
    • de TELLIER Céline
    Malgré une organisation quelque peu bousculée par la crise du Coronavirus, le calendrier sur lequel je me suis engagée dernièrement a bien été respecté. Les différents secteurs ont été consultés par écrit, leurs avis ont été examinés et le plan d’action adapté en fonction des remarques formulées.

    Préalablement à la rédaction du plan, les membres du Réseau loup ainsi que différents acteurs extérieurs ont été questionnés dans le but d’affiner la réflexion sur les thématiques clés et de s’assurer qu'aucun aspect n’avait été négligé ou oublié.

    Compte tenu des consultations opérées et au regard des prescriptions réglementaires, une enquête publique ne se justifiait pas. J’ai donc présenté officiellement le plan d’action pour une cohabitation équilibrée entre l’homme et le loup en Wallonie en date du 19 juin dernier.

    Concernant le budget, la protection des troupeaux représentera la part la plus conséquente de ce budget. Celui-ci sera dès lors fortement lié à la progression de l’implantation du loup, ainsi qu’au nombre d’attaques. Pour l’année 2020, le budget est estimé à une centaine de milliers d’euros.

    Depuis le début de cette année, cinq loups ont été repérés par le Réseau loup :
    - l’un d’eux a été détecté par un piège photographique sur la Commune d’Assesse en février 2020, il pourrait s’agir de l’individu photographié à Havelange en août 2019 ;
    - un loup mâle de lignée italo-alpine a été mis en évidence sur la Commune de Malmedy à partir de l’ADN d’une proie d’élevage ;
    - un autre loup mâle de lignée italo-alpine a été mis en évidence sur la commune de Butgenbach à partir de l’ADN d’une proie sauvage ;
    - une première louve - de lignée germano-polonaise - a été recensée sur la commune de Waimes, à partir d’ADN relevé dans un excrément ; il s’agit de la première femelle détectée sur le territoire wallon depuis l’extinction de l’espèce ;
    - la présence d’un loup de lignée germano-polonaise à Briquemont (Rochefort) dans le courant du mois d’avril 2020 vient d’être confirmée.

    Au total, un loup a été identifié en 2016 dans la région de La Roche en Ardenne et cinq individus différents ont été repérés dans les Hautes-Fagnes : un dans la région d’Ebly, un ou deux individus dans la région d’Assesse-Havelange et un dans la région de Rochefort.
    Il faut cependant noter que ces individus voyagent et ont peut-être depuis lors changé de Région ou quitté le territoire wallon.

    Étant donné la présence d’une femelle sur le territoire d’Akela (qui semble implanté dans les Hautes-Fagnes), il n’est pas exclu qu’une première meute voit le jour cette année dans les Hautes-Fagnes, mais aucune preuve ne permet d’attester d’une rencontre entre ces deux individus.
    La Défense nationale a été consultée dans le cadre du Plan d’action pour le loup et assure de son entière collaboration, tant dans l’aide au suivi de l’espèce que dans la recherche de solutions concertées pour assurer sa protection, comme elle l’a d’ailleurs toujours fait dans les programmes de conservation de la biodiversité.

    En ce qui concerne les attaques, depuis 2016, les attaques de dix ovins ont pu être attribuées au loup avec certitude. Actuellement, deux demandes d’indemnisation sont parvenues à mon administration. L’une d’entre elles n’a pu être rencontrée, car elle portait sur une attaque antérieure à l’inscription du loup parmi les espèces pouvant être indemnisées ; l’autre portant sur un montant de 600 euros correspondant à l’attaque de 3 béliers a été octroyée.